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Transition politique au Mali : Halte à la chasse aux sorcières !
Publié le samedi 24 octobre 2020  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par AS
Le nouveau gouvernement tient son premier conseil de cabinet à la primature
Bamako, le 6 Octobre 2020. Le nouveau gouvernement de la transition a tenu son premier conseil de cabinet à la primature
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Si tous les Maliens sont unanimes sur un fait, c’est nul doute que notre très beau pays, le Mali, est dans l’abîme total car, compte tenu de la profondeur de la crise qui le secoue depuis près d’une décennie, tous les secteurs sont prioritaires et ont besoin de profondes réformes pour que nous puissions bâtir enfin un Mali à la dimension de notre ambition.
Pour réussir cet ultime coup de pinceau à la nation malienne, les observateurs avertis s’accordent à dire qu’il faut nécessairement l’implication de tous les Maliens sans exclusion aucune. Et la transition politique enclenchée dans notre pays depuis les récents événements qui ont poussé le président IBK à la démission, le 18 août dernier, était le taureau fertile pour cette retouche “finale” tant nécessaire pour l’émergence de notre pays.

Malheureusement, nous assistons à un spectre désolant alimenté par une véritable chasse aux sorcières. En effet, au lieu de travailler à créer une synergie de toutes les compétences, les nouvelles autorités semblent opter pour l’ancienne pratique qui avait toujours été dénoncée : “Ôte le pour m’y mettre”. Et parmi les dernières nominations, celle du désormais ancien doyen des secrétaires généraux des départements ministériels, Makan Fily Dabo, devenu le tout nouveau ministre des Transports dans l’équipe Moctar Ouane, illustre parfaitement cette réalité car, après sa prise de fonction, il a aussitôt ouvert le bal de cette campagne de chasse en effectuant des changements à la tête de la Direction nationale des Transports et l’Agence nationale des routes en nommant ses proches qui lui obéissent, certainement, “au nez et à la barbe”. Quelle désolation !

De nos investigations, il ressort que le nouveau ministre des Transports, alors secrétaire général du même département, n’était pas du tout en bonne odeur de sainteté avec les deux cadres qui occupent ces postes. Donc, leur limogeage est plus motivé par des questions d’égo que par des critères de compétences qui doivent être, en principe, la règle.

Alors que, dans la pratique, une transition politique est sensée se mettre au-dessus de la mêlée afin que la bonne gouvernance des maigres ressources, la justice sociale, l’organisation d’élections transparentes et crédibles… seront les seules admises. Cependant, dès lors que des ministres de cette période Transition se servent du label “Mali koura” pour placer leurs hommes de mains, la Transition est partie pour échouer dans sa principale mission qui n’est autre que de poser les jalons d’un Mali nouveau. Toute chose qui sera fatale pour notre pays, surtout dans un contexte de crise aigüe qui frappe tous les domaines vitaux surtout s’il est couplé au manque de civisme et de patriotisme dans nos actions de tous les jours.

Il convient de rappeler que cette période transitoire est l’ultime occasion que les Maliens de tous les bords doivent saisir pour bâtir une nation calquée sur les valeurs d’éthique mélangées avec une forte dose de patriotisme afin de placer notre cher Mali dans le cercle très restreint des pays émergents. A ce titre, compte tenu de l’immensité des défis qui se posent à cette Transition, elle ne doit en aucun cas s’attarder sur des détails car, actuellement, le Mali a vraiment besoin de tous ses enfants pour se relever et transmettre à la génération future un pays où il fait bon vivre.

C’est pour dire que le président Bah N’Daw, le vice-président Assimi Goita et le Premier ministre Moctar Ouane doivent désormais mettre au pas tous les acteurs de la transition pour que ces questions extrêmement importantes soient prises en compte. C’est nécessaire pour la réussite de la Transition afin de tourner définitivement les pages sombres de l’interruption inconstitutionnelle des régimes qui a malheureusement le mérite de ruiner l’effort de plusieurs années et, par ricochet, plomber notre développement socioéconomique et politique.

Boubacar PAÏTAO
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