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Mali: Ibrahim Boubacar Keïta, homme à poigne qui se réclame de la gauche
Publié le jeudi 15 aout 2013  |  AFP


© aBamako.com par A S
Campagne électorale: IBK à Nioro et Diema
Le candidat du RPM, Ibrahim Boubacar Keita est en campagne du 13 au 14 juillet 2013 en 1ère région


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Ibrahim Boubacar Keïta, 68 ans, nouveau président du Mali élu avec un score écrasant de près de 80% des voix, est un cacique de la vie politique malienne, à la réputation d’homme à poigne se réclamant de la gauche.

Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, est resté très discret au moment du coup d’Etat du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré et précipité la chute du nord du Mali aux mains de rebelles touareg et de groupes jihadistes, contrairement à son adversaire à la présidentielle Soumaïla Cissé, ancien ministre des Finances, qui avait fermement condamné ce putsch.

Il devrait d’ailleurs bénéficier de la bienveillance de l’auteur du putsch, le capitaine Amadou Sanogo, qui vient d’être bombardé général par le régime de transition en place à Bamako depuis avril 2012. Durant sa campagne électorale, IBK avait affirmé que son objectif
prioritaire était la "réconciliation" d’un Mali profondément divisé. Il a été le premier des candidats à se rendre à Kidal, chef-lieu de région à plus de 1.500 km au nord-est de Bamako. Cette ville du désert est considérée par des Touareg comme leur berceau et elle a été le théâtre de violences entre communautés ethniques.

"Je ramènerai la paix et la sécurité. Je renouerai le dialogue entre tous les fils de notre Nation", a-t-il martelé dans ses rassemblements électoraux, qu’il commençait en récitant des versets du Coran. Cela lui vaut un autre surnom, "Ladji" (pour El Hadj, titre de ceux qui ont accompli le pèlerinage à La Mecque). Mais certains de ses adversaires, qui
font état de consignes de vote en sa faveur données par des organisations
islamiques de ce pays musulman à plus de 90%, en sourient.

Ils rappellent qu’il a mené "la belle vie" dans le passé, lorsqu’il était étudiant en France. Dans un récent entretien à l’AFP et à la Radio télévision suisse (RTS) il a déclaré que quand "on veut le bonheur des Maliens, il faut soi-même être imprégné du bonheur et croquer la vie à pleines dents".

Répression de grévistes

Né le 29 janvier 1945 à Koutiala (sud), Ibrahim Boubacar Keïta a fait des
études littéraires au Mali, au Sénégal et en France, où il a également
travaillé sur des questions liées aux pays en développement.
Au début des années 1980, il est conseiller du Fonds européen de
développement (FED), puis chef d’un projet de développement dans le nord du
Mali. D’anciens collaborateurs affirment qu’il est un gros travailleur et un
homme à poigne.
Il a milité dans des organisations qui contestaient le pouvoir du général
Moussa Traoré, renversé en mars 1991 par un coup d’Etat militaire après 23 ans
à la tête du Mali.
Elu président en 1992 après la transition, Alpha Oumar Konaré lui confie
plusieurs postes à responsabilités, conseiller, ambassadeur en Côte d’Ivoire,
ministre des Affaires étrangères (1993-1994), puis Premier ministre de 1994 à
2000.
Comme chef du gouvernement, Ibrahim Boubacar Keïta, doit gérer une crise
scolaire et des grèves qui paralysent le Mali. Il fait durement réprimer les
grévistes, et fermer les écoles, décrétant une "année blanche" (invalidée)
pour la période scolaire 1993-1994. Il ferraille également contre les
opposants au régime de M. Konaré, resté dix ans au pouvoir, de 1992 à 2002.
Pour la présidentielle de 2002, il pense être le candidat du parti au
pouvoir, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma), mais perd ce pari en
raison d’une contestation interne dans cette formation.
Alors, il démissionne de l’Adéma et crée le Rassemblement pour le Mali
(RPM). Malgré le soutien d’une partie des membres de l’Adéma qui ont rejoint
son parti, il est battu à la présidentielle de 2002 par Amadou Toumani Touré,
militaire qui a pris sa retraite de l’armée pour se porter candidat et a
dirigé le Mali jusqu’au coup d’Etat du 22 mars 2012.

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