Le chef de l’État, Bah N’Daw, a reçu, vendredi dernier, deux investisseurs potentiels : le président des groupes Al Sayegh (ASG), Abdul Jabbar Al Sayegh et l’homme d’affaires émirati, Hussain J. Al-Nowais, fondateur du Groupe Africa-Middie-East-Asia Power (AMEA Power).
Premier à être reçu, le patron de la holding d’investissements émiratie Al Sayegh Group (ASG), actionnaire unique de Sky-Mali SA, était venu apporter son soutien à la Transition et solliciter par la même occasion l’accompagnement du président intérimaire pour mener à bien ses activités. «Nous avons eu l’honneur d’être reçus par le président avec qui nous avons évoqué les investissements dans l’or et l’agriculture au Mali.
Nous avons demandé au chef de l’État de faire en sorte que nous puissions avoir des facilités dans ce que nous faisons», a déclaré Abdul Jabbar Al Sayegh, à sa sortie d’audience. L’investisseur émirati «qui fréquente le Mali depuis 2005» a dit avoir rassuré le président Bah N’Daw de son engagement à continuer d’investir pour le développement du Mali.
Un soutien qui semble acquis d’avance au regard de l’importance de l’agriculture dans le développement économique de notre pays. Le potentiel de terres aménageables pour l’irrigation est estimé à 2,2 millions d’hectares dont seulement 18% sont aménagées.
Le potentiel minier national est tout aussi important et séduisant. Selon la Banque de France, notre pays possède près d’un million de km² de bassin sédimentaire, d’importants gisements de gaz et d’uranium, plus de deux milliards de tonnes de réserves en minerai de fer, des réserves de bauxite estimées à 1,2 milliard de tonnes et des réserves de manganèse de plus de 20 millions de tonnes. L’or reste le principal produit d’exportation du Mali qui est 3è producteur africain, derrière l’Afrique du Sud et le Ghana.
Ensuite, le chef de l’État a reçu Hussain J. Al-Nowais. L’homme d’affaires émirati était venu annoncer le démarrage prochain de son projet énergétique. «Il s’agit de réaliser la première phase du projet qui consiste à avoir une capacité énergétique de 50 MW. La seconde phase, d’une capacité de 50 MW également, suivra naturellement. Le projet sera basé à Sélingué», a-t-il annoncé à la presse.
Les études de faisabilité de cet investissement (estimé à plus de 33 milliards de Fcfa) ont été achevées. «Nous sommes en train de boucler le volet financement. Nous allons très bientôt lancer le projet», a indiqué le patron de cette «société réputée dans l’investissement dans le secteur énergétique». «J’ai indiqué au président que nous allons continuer à maintenir nos investissements ici au Mali, étant donné que le Mali est un pays riche de part sa population et ses ressources naturelles», a dit Hussain J. Al-Nowais.
Samedi, le président de la Transition s’est également entretenu à Koulouba avec la ministre espagnole des Affaires étrangères et de l’Union européenne. Arancha Gonzalez Laya était venue lui annoncer la reprise des activités prévue au titre du Programme de coopération espagnole en cours au Mali et le démarrage imminent des échanges sur le Programme 2022-2025 qui sera doté d’une enveloppe de plus de 60 milliards de Fcfa.
L’Espagne avait, en effet, suspendu ses activités de coopération suite à la prise du pouvoir par les militaires en août dernier. Avec l’installation des organes de la Transition, les autorités espagnoles ont décidé de «reprendre les programmes» de coopération avec le Mali.
Aussi, elles ont jugé opportun d’entamer le dialogue avec les autorités en charge de la Transition pour identifier les priorités pour le Programme de 2022-2025. «Nous allons commencer maintenant le dialogue sur les priorités», a annoncé Arancha Gonzalez Laya, rassurant que son pays sera attentif aux souhaits qui seront exprimés par les autorités maliennes».
Le futur Plan d’accompagnement de la coopération espagnole sera placé, selon la ministre, sous le thème «relance post-Covid». Et pour cause, a-t-elle argué, le Mali, tout comme l’Espagne, souffre de la Covid-19 et il serait important de «faire en sorte que nos efforts se concentrent sur la récupération et la transformation de nos économies».
Avant, Arancha Gonzalez Laya avait été reçue en audience par le Premier ministre, Moctar Ouane.