L’Assemblée nationale du Mali a été incendiée, saccagée et pillée lors des manifestations des 10 et 11 juillet 2020. Depuis ces tristes événements, le service parlementaire est paralysé. Pour voir de visu l’état et l’étendue des dégâts causés par des manifestants, une visite guidée a été faite, hier, mardi 27 octobre 2020, à l’intention des membres du Réseau des journalistes parlementaires du Mali. Il ressort de cette visite guidée que la valeur des dégâts causés s’élève à plusieurs milliards de FCFA.
Cette visite était guidée par le directeur par intérim de la communication de l’Assemblée nationale du Mali, Bakary Ballo, en présence du président du Réseau des journalistes parlementaires, Youssouf Diallo, directeur de publication du Journal « La lettre du Peuple » et d’autres membres du Réseau. Au cours de cette visite, on remarque que certains lieux de l’Assemblée nationale du Mali sont toujours délabrés, des murs effondrés, des vitres cassées, des climatiseurs, réfrigérateurs, écrans, du matériel technique, des micros de la salle de plénière Modibo Keïta et le mobilier ont tous été emportés, 4 véhicules calcinés, la radio aussi bien que le magasin du parlement partis en fumée, la salle technique est hors d’usage.
Aucun bureau n’a été épargné par des manifestants. « Il faut un bureau d’étude pour évaluer sérieusement les dégâts causés », a précisé le directeur par intérim de la communication de l’Assemblée nationale du Mali, Bakary Ballo. Avant d’ajouter que la valeur des dégâts causés s’élève à des milliards de FCFA. Selon lui, le feu a fait 24 heures avant d’être maîtrisé par les éléments de la protection civile. « Nous nous réjouissons de cette visite du Réseau des journalistes parlementaires. Beaucoup de gens pensent que l’Assemblée nationale se limite aux 147 députés alors que l’administration parlementaire compte plus de 200 personnes toutes catégories confondues. On a un peu nettoyé les lieux sinon, ça ressemblait à une scène de guerre.
C’est dommage que l’espace de travail soit saccagé comme ça », a souligné Bakary Ballo. « Ils (des manifestants) avaient besoin des matériels, ils ont emporté les matériels. Dieu merci, les archives ont été un peu épargnées », souligne l’archiviste. Stupéfait par les dégâts causés, le président du Réseau des journalistes parlementaires, Youssouf Diallo, directeur de publication du Journal « La lettre du Peuple » a fait savoir que cette visite est initiée pour apporter un soutien moral aux travailleurs de l’Assemblée nationale. « C’est dans le moment difficile qu’on connaît ses vrais amis », dit-on !
Ainsi, les nouvelles autorités maliennes doivent s’atteler à rénover cette Assemblée nationale afin que les 121 membres du conseil national de la transition « CNT » (organe législatif de la transition) puissent travailler sereinement.
A rappeler que le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a tenu son troisième grand rassemblement, le vendredi 10 juillet 2020 sur le boulevard de l’indépendance de Bamako pour « exiger la démission du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) et de son régime ». Si au départ, la manifestation était pacifique, la suite a été chaotique. Car, des leaders du M5-RFP ont appelé les manifestants à poser des actes de « désobéissance civile » sur l’ensemble du territoire malien.
C’est ainsi que des manifestants sont allés occuper l’Assemblée nationale et l’ORTM (Office des radiodiffusions et télévision du Mali). C’est justement dans ces lieux où la situation a dégénéré où on a assisté à des échauffourées entre les forces de l’ordre et les manifestants, des cas d’incendie et de pillage. L’Assemblée nationale a été saccagée, pillée et incendiée par des manifestants.