Cela fait une semaine que les Forces spéciales maliennes sont entrées dans le village de Farabougou, au centre du pays, dans la région de Ségou. Mais ceux qui se présentent comme des jihadistes, qui encerclaient Farabougou depuis plus de deux semaines, sont toujours présents dans la zone. Sur le terrain, la situation reste calme, mais les problèmes ne sont pas pour autant réglés. La médiation initiée par des notables locaux, comme les chefs traditionnels, les élus locaux et les représentants communautaires et religieux, se poursuit.
Les soldats de l’armée malienne protègent Farabougou et aucune attaque jihadiste n’est à déplorer dans les localités voisines depuis vendredi dernier, le 23 octobre.
De part et d’autre, on laisse une chance à la médiation en cours. « Les militaires laissent les discussions se dérouler et c’est une bonne chose », explique un membre de l’équipe de médiation, qui avait d’abord, comme d’autres notables de la zone, redouté que l’arrivée de l’armée ne provoque un nouveau cycle de violence. Quant aux représentants territoriaux de l’État, du gouverneur aux sous-préfets, « ils encouragent les pourparlers sans y participer ».
Car en dépit de la présence des soldats dans le village, les habitants ne sont toujours pas libres d’emprunter les routes reliant Farabougou aux autres localités. Les jihadistes sont toujours présents. En début de semaine, des propositions ont pu leur être transmises, actant de précédents échanges. Les jihadistes accepteraient notamment de libérer la zone et de restituer le bétail volé, à condition que les chasseurs traditionnels dozos de Farabougou acceptent de déposer les armes.
Un engagement que ces chasseurs traditionnels auraient pris, mais sans qu’ils aient été parties prenantes des rencontres avec les jihadistes. Les médiateurs tentent donc à présent « de les convaincre de participer ». « Nous tenons le bon bout, veut croire l’un d’entre eux, malgré la lenteur ».