Depuis l'entrée de l'armée malienne à Farabougou, cette localité du centre du Mali soumise à un blocus jihadiste, un calme précaire régnait. Mais ce vendredi matin, ce pacte tacite de non-agression entre militaires et jihadistes a été rompu
Une vingtaine de villageois, peut-être 24 selon plusieurs élus de la zone, ont été enlevés alors qu’ils participaient à des récoltes, dans des champs de la commune de Dogofry, proche de Farabougou. Certaines sources évoquent également des cultures incendiées, mais il s’agirait en fait, selon un élu local, de feux de paille dont l’origine reste à déterminer.
C’est en tout cas la fin du calme précaire qui s’était instauré après l’arrivée de l’armée malienne à Farabougou, en fin de semaine dernière. La médiation initiée par des notables locaux suivait son cours jusqu’à un récent blocage.
Crainte d’un nouveau un cycle de violences
En début de semaine, les jihadistes se disaient prêts à libérer la zone, à condition que les chasseurs traditionnel dozos de Farabougou déposent les armes. Refus catégorique des chasseurs. Les jihadistes ont ensuite, selon les termes d’un médiateur, « fait monter les enchères », exigeant de récupérer les armes des dozos.
« On ne peut pas nous-mêmes armer les jihadistes ! », souligne ce médiateur, dont l’optimisme affiché ces derniers jours cède aujourd’hui la place à la crainte : celle d’un nouveau un cycle de violences.
Sollicitée par RFI, l’armée malienne, présente à Farabougou depuis plus d’une semaine et qui encourageait la poursuite des discussions, tout en promettant de nouvelles actions antiterroristes, n’a pas apporté de précisions.