L'un des jihadistes relâchés au Mali en échange de quatre otages, et de nouveau arrêté fin octobre en Algérie, a évoqué le versement d'une rançon de "millions d'euros" lors de cette transaction qui avait abouti à la libération de la Française Sophie Pétronin. "D'abord, j'ai entendu parler d'un échange de 207 prisonniers et de 10 millions d'euros, puis j'ai entendu dire que le montant (de la rançon) était de 30 millions d'euros", a déclaré Mustapha Derrar dans une vidéo difusée sur la télévision publique algérienne vue par l'AFP samedi."Les négociations ont eu lieu avec la France, Iyad Ag Ghali (un des principaux leaders de la nébuleuse jihadiste sahélienne, affilié à Al-Qaïda, ndlr) et le Mali", a-t-il affirmé en langue arabe sans qu'il soit possible de corroborer ses dires ni de savoir dans quelles conditions la vidéo diffusée a été enregistrée.Ce jihadiste, qui dit dans la même vidéo avoir "rejoint le jihad en novembre 2012" aux prémices de la crise malienne, faisait partie des quelques 200 personnes libérées mi-octobre par le pouvoir malien en échange de plusieurs otages, dont l'humanitaire française Sophie Pétronin et l'opposant malien Soumaïla Cissé.La capture après sa libération de ce jihadiste, qui indique avoir été formateur en maniement des armes, mais dont l'importance dans la nébuleuse sahélienne reste floue, avait été annoncée mercredi par les autorités algériennes.Dans son communiqué mercredi, le ministère algérien de la Défense avait fustigé le paiement d'une "rançon conséquente" contre la libération des otages.La France a toujours démenti avoir été impliquée dans les négociations pour la libération des quatre otages, et avoir payé une rançon pour Mme Pétronin. "Nous n'étions pas partie de ces négociations", avait déclaré le 12 octobre dans la presse le Premier ministre français Jean Castex, évoquant un "geste humanitaire" des jihadistes pour avoir libéré Mme Pétronin.L'échange de prisonniers de mi-octobre a eu lieu dans le nord du Mali, proche de la frontière algérienne. Dans cette zone largement désertique, parfois montagneuse, sont établis des groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda.Plusieurs vidéos ont circulé après la libération des personnes liberées les montrant accueillies dans un campement par Iyad Ag Ghali.Les paiements de rançon dans le cadre de libération d'otages occidentaux au Sahel sont réputés courants, sans que les détails ni la véracité de ceux-ci ne soient dans la majorité des cas confirmés officiellement.