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Pilotage à vue de la transition au Mali : À qui profite la confusion ?
Publié le lundi 2 novembre 2020  |  L’Inter de Bamako
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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Installées au pouvoir après le coup d’État du 18 août dernier contre le régime corrompu et mafieux du président IBK, les autorités de la transition peinent à donner un sens au combat héroïque du peuple malien. Les attentes nombreuses, les préoccupations urgentes des populations maliennes et les énormes défis auxquels le Mali est confronté sont foulés au pied par une gestion à trois têtes au sommet de la transition, où aucune d’elles ne se donne pas véritablement pour le Mali, mais travaille pour son propre compte, laissant le pays dans la léthargie la plus totale. Le peuple malien va-t-il se laisser distraire par cette gestion du pays à géométrie variable ? Le cours des évènements nous le dira certainement dans les mois à venir.
Les vieilles habitudes ont la vie dure, dit-on. À chaque changement de régime dans notre pays, le peuple malien s’attend à une rupture totale avec l’ancien système qui a montré toutes ses limites objectives dans la gestion des affaires de l’État. Mais hélas ! La montagne a toujours accouché d’une petite souris. Et la transition de 2020 ne fera pas exception à cette règle dans la mesure où elle a décidé de marcher sur les traces des régimes incarnés par des gangsters économiques.
Appelées à conduire les destinées du Mali après le parachèvement de la lutte patriotique et sans merci contre la mauvaise gouvernance d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) par les militaires le 18 août, les autorités de la transition ne semblent pas rompre avec les anciennes pratiques en cours depuis le 8 juin 1992. À savoir le népotisme dans les nominations, le clientélisme et autres maux décriés par le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des forces patriotiques (M5- RFP) qui a su rallier des millions de Maliens à la justesse de sa lutte pour faire partie le régime d’IBK, symbolisé par l’affairisme, le pillage des biens de l’État, la corruption et la délinquance financière, la mainmise de sa famille sur les secteurs financiers et économiques du pays.
Un mois après l’investiture du président de la transition, Ba N’Daw, un colonel de l’armée malienne à la retraite, c’est le surplace et du pilotage à vue des affaires publiques. Rien ne semble indiqué que le changement tant réclamé depuis le 5 juin, date du début des manifestations du M5- RFP contre la mauvaise gouvernance d’IBK, ne sera au rendez- vous cette fois-ci. Le trio qui gère le pays s’en moque, installant ainsi la confusion qui profite aux anciens caciques des régimes précédents qui ne souhaitent pas un changement dans la gouvernance du pays. Ce qui fait que le président de la transition, le vice-président et le Premier ministre se marquent à la culotte pour des nominations de leurs parents à des postes à responsabilité.
La confusion délibérément entretenue par les autorités ne profite qu’aux nouvelles et anciennes autorités qui se battent dans l’ombre pour le maintien du système ancien qui leur a permis de brader le patrimoine national du Mali et de l’impunité dont ils bénéficient à travers des textes qu’ils ont conçus pour se soustraire de la justice. Cette confusion est en train de mettre sous les boisseaux les revendications légitimes du peuple malien qui réclame à travers le changement des soins de santé décents, des logements décents, une école de qualité, le bien-être. Elle ouvre la voie à toutes sortes d’abus et de manipulations des textes pour la création d’une nouvelle race de nantis auxquels on ouvrira les portes des caisses de l’État pour s’enrichir en temps record comme ce fut le cas sous les autres régimes dits démocratiques ou transitoires.
Les premiers actes posés par les dirigeants de la transition montrent qu’on est loin du changement prôné par le peuple malien, depuis le 26 mars 1991. À y regarder de près, les nominations aux Conseils des ministres passés, on sent tout, sauf l’homme qu’il faut à la place qu’il faut. Des gens sans expérience, sans parcours et aux réputations sulfureuses sont nommés à des postes de responsabilité au grand désespoir de ceux qui ont acquis une certaine expérience dans la gestion des affaires qu’elles soient publiques ou privées. Le choix du Premier ministre et la formation du gouvernement sont aussi passés par là. On a assisté à une collusion entre la junte et les politico-religieux dont on pensait mettre fin à leur animation de la vie politique. Et du coup, le pays est pris en otage par la confusion à la tête de l’État pour préserver les intérêts des anciens barons de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ) auxquels beaucoup de militaires du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) sont redevables parce que recrutés par le système de pillage du parti de l’abeille solitaire.
Yoro SOW
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