La grève de 13 jours de la section syndicale des financiers du secteur de l’éducation (SYNFISE-SNEC) va-t-elle impactée sur l’application de l’article 39 ? En tout cas, des enseignants s’inquiètent à quelques jours de sa mise en œuvre.
En septembre 2020, le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) et les syndicats signataires du 15 octobre 2016 sont parvenus à un accord autour des revendications des enseignants. Pour la mise en œuvre des doléances des dates ont été fixées. Il est prévu de faire le payement des rappels différentiels des mois de janvier à octobre 2020 sur le salaire du mois de novembre 2020, suivront le paiement de la première moitié des arriérés de 2019 au mois de décembre 2020, le payement des arriérés de la seconde moitié de 2019 au mois de mars 2021 et l’alignement de l’indice plafond de la catégorie A à 1 382 à compter du 1er janvier 2021.
Un fait pourrait bouleverser ce calendrier si rien n’est fait. Il s’agit de la grève de 13 jours de la section syndicale des financiers du secteur de l’éducation (SYNFISE-SNEC). Cette cessation de travail effective depuis mercredi 28 octobre 2020, va s’étendre jusqu’au 10 novembre prochain.
Plusieurs enseignants que nous avons rencontrés craignent les conséquences de la grève des financiers sur la mise en œuvre de l’accord signé. « Nous ne savons pas ce que réserve cette grève du Synfise-Snec. En tout cas, nous sommes très inquiets », a affirmé, un enseignant. Pour un autre, « qu’il y ait grève ou pas des financiers, ils seront mis dans leur droit vaille que vaille. C’est un engagement et il faut l’honorer ».
Selon un agent financier d’un département ministériel, cette grève pourrait bien impacter sur le traitement du salaire de novembre, qui pourrait prendre un peu de retard et par ricochet sur l’application effective du premier point de l’article 39, à savoir : « le payement des rappels différentiels des mois de janvier à octobre 2020 sur le salaire du mois de novembre 2020 ».
Du coté du ministère de l’Education, une source jure la main sur le cœur que tout est en train d’être fait pour que les syndicats soient mis dans leur droit. « C’est le gouvernement qui s’est engagé et y travaille pour honorer ses engagements », rassure un agent du département de l’Education.
Quelles sont les motifs de la grève du SYNFISE-SNEC ? Il nous revient que les agents financiers de l’Etat mis à la disposition de l’éducation ne bénéficient ni des avantages accordés aux agents du ministère des Finances, ni de ceux accordés par le statut des enseignants. Ce faisant, le syndicat pose un certain nombre de revendications. Il s’agit d’étendre aux agents financiers du secteur de l’éducation les avantages du Décret N°2018-0541/P-RM du 05 Juillet 2018, fixant les taux mensuels de certaines primes allouées aux personnels de certaines directions du Ministère des Finances, nommés par décision des agents chargés de traitement et du tirage des salaires des enseignants fonctionnaires des collectivités, comme chargés de dossiers. Ils demandent également de prévoir les intendants dans les budgets de formation et des examens de fin d’année ; octroyer un plan de carrière des agents financiers du secteur de l’éducation ; faciliter l’accès des agents financiers aux études professionnelles…
Les agents financiers du secteur de l’éducation espèrent que l’Etat sera sensible à leurs revendications.
Il est rappelé que pour obtenir gain de cause, les syndicats de l’éducation ont enchaîné marches, grèves et sit-in. Selon des spécialistes, l’application de l’article 39 coûtera à l’état 58 milliards de F CFA par an. Compte tenu de cette incidence financière très élevée, son application a connu quelques difficultés. Après moult négociations, les syndicalistes n’ont pas bougé d’un iota. Par la suite, un procès-verbal (PV) de conciliation a été signé entre le gouvernement et les syndicalistes pour l’application de l’article 39.