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Ethique et déontologie : Renforcement de capacité de 80 directeurs de publication
Publié le lundi 2 novembre 2020  |  Arc en Ciel
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Avec l’appui financier du FAFPA, l’Assep a renforcé la capacité de 80 directeurs de publication sur les notions d’éthique et de déontologie en journalisme.


Si la répétition a une vertu pédagogique. Il était tout à fait normal que l’Association des éditeurs de presse du Mali, prenne sur lui la lourde responsabilité d’envoyer ses membres à l’école de l’Ethique et de la déontologie. Certains pourraient penser que des directeurs de publication n’ont pas besoin d’une telle formation. En principe, ils pouvaient avoir raison, si la réalité du terrain et de l’environnement ne nous renvoie d’autres réalités. Et, à l’issue des deux jours de formation, nombreux sont les directeurs de publication qui s’étaient opposés à cette idée de leur formation sur l’éthique et la déontologie, ont fini par admettre la pertinence de la démarche. Les deux formateurs et le modérateur y sont pour quelque chose. Manga Dembélé, journaliste, ancien directeur de la télévision nationale et ancien ministre de Culture, a été chargé d’entretenir les deux cohortes sur le thème « éthique et déontologie en journalisme ». Sadou Yattara, journaliste et consultant en communication, de son côté, est intervenu sur le thème : « éthique et déontologie du journaliste : Quels défis pour la profession ». Mais, en réalité du haut de leurs expériences respectives, les deux facilitateurs ont recentré la thématique sur la pratique du métier de journaliste dans un environnement comme le notre, où les enjeux et défis s’affrontent, sans de véritables conditions d’amélioration de la vie du journaliste. Et, du coup ce fut des séances formidables pour les directeurs de publication sélectionnés pour la circonstance de se voir dans un exercice de formation de formateurs.

En effet, un directeur de publication bien averti sur les questions d’éthique et déontologie du journaliste, n’aura aucun complexe pour mieux manager la rédaction dont il est le premier responsable du point de vue juridique. Et, comme dans le contexte malien, en plus d’être journaliste, le Directeur de publication est très souvent patron d’entreprise, par moment l’on n’était pas loin d’une formation de manager d’entreprise de presse.

Et, du coup, la sempiternelle question du traitement salarial et des avantages sociaux du journaliste, qui doivent avoir leurs réponses dans l’adoption d’une convention collective consensuelle, est revenu sur la table.

Des directeurs de publication, sans langue de bois, ont clairement accusé l’Etat malien qui a décidé de maintenir le secteur de la presse dans une précarité, à travers une aide à la presse insignifiante, loin aujourd’hui d’avoir l’impact souhaité. Ils ont proposé que comme le financement public aux partis politiques que l’aide à la presse soit indexée au budget national, afin que la presse, secteur pourvoir d’emplois, bénéficie de moyens pour bien jouer son rôle d’éveilleur de conscience citoyenne, dans la construction de la démocratie malienne.

Boubacar Kanté, vice président de l’Assep, lors de la cérémonie de clôture, n’a pas manqué de dire qu’il est convaincu que « ce Mali-coura (Mali nouveau), où les cœurs et les esprits de tous les citoyens devront se retrouver autour de ce qui nous unit, passera nécessairement par une presse plus éclairée, plus professionnelle et davantage responsable ». Pour lui, les deux jours d’atelier ont surtout été une belle occasion pour inculquer ces valeurs de responsabilité aux directeurs de publications, dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information, la vraie information. « Dans le contexte que traverse notre pays, il doit apporter une information où les faits sont inviolables mais le commentaire libre, dans la préservation de la paix et de l’unité nationale. C’est seulement en cela que le journaliste pourrait jouer sa partition et toute sa partition dans ce processus de construction nationale. Voilà tout l’esprit de la formation qui vient de se tenir à Siby », a-t-il déclaré.

Il a dit ses sincères remerciements au Fonds d’Appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Fafpa) qui a accepté de financer cette session.

Assane Koné
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