La ministre des Armées, Florence Parly, a réitéré lundi à Bamako le soutien de la France aux forces maliennes dans le combat contre les jihadistes, lors de sa première rencontre avec les autorités de transition.
"J'ai réaffirmé notre engagement à appuyer la montée en puissance des forces armées maliennes. La France avec ses partenaires internationaux poursuivra son aide et ses activités de conseil", a dit Mme Parly à l'occasion d'entretiens avec son homologue malien, le colonel Sadio Camara.
Mme Parly a cependant ajouté que la lutte contre les jihadistes "ne peut être menée efficacement que dans le respect de tous les droits, y compris les droits de l'Homme", référence aux accusations portées de manière répétée contre les forces maliennes et sahéliennes qui se rendraient coupables d'exactions contre les populations civiles au nom de l'engagement antiterroriste.
Mme Parly effectuait sa première visite auprès des autorités que les militaires ont mises en place après leur coup d'Etat du 18 août et sur lesquelles ils conservent une forte emprise. Ces autorités se sont engagées à céder la place à des civils élus au bout de 18 mois.
La semaine passée, c'était le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian qui avait effectué le déplacement.
"L'objectif est de s'assurer de la détermination des autorités à poursuivre l'engagement des forces armées maliennes dans les différentes opérations que nous menons ensemble", a déclaré Mme Parly à l'AFP avant de se poser à Bamako.
"Cette détermination ne s'est pas démentie depuis le (coup d'Etat du) 18 août mais il est important d'avoir un échange avec les autorités pour s'assurer que cette intention va bien s'inscrire dans le plus long terme, car nous devons planifier de nouvelles opérations", a dit la ministre, qui s'était auparavant rendue au Niger. Elle y a rencontré son homologue Issoufou Katambé ainsi que le président Mahamadou Issoufou.
La France a réitéré après le 18 août sa détermination à poursuivre le combat antijihadiste au Sahel où elle déploie quelque 5.100 soldats au sein de l'opération Barkhane.
"Notre partenariat de combat s'amplifie et produit des effets (...). Nous progressons: la coordination avec Barkhane, avec la force conjointe du G5 Sahel et les armées nationales atteint un niveau jamais atteint précédemment", a-t-elle dit en présence de son homologue malien.
Celui-ci s'est déclaré "satisfait" du soutien manifesté par la France.
Mme Parly a ensuite été reçue par le colonel Assimi Goïta qui, à la tête de la junte dans les semaines ayant suivi le putsch, garde un poste clé avec la vice-présidence dans la transition. Elle devait s'entretenir plus tard avec Le président de transition, Bah Ndaw.
Malgré la présence des forces française et onusienne, les violences jihadistes continuent dans le nord et le centre du Mali et se sont étendues aux pays voisins. Elles se doublent de violences intercommunautaires.
Les nouveaux maîtres de Bamako ont affirmé leur volonté de combattre les jihadistes et d'honorer les engagements pris avec les partenaires du Mali, dont la France.
La récente libération de quatre otages, la Française Sophie Pétronin, deux Italiens et une haute personnalité politique malienne, en échange de 200 détenus réclamés par les jihadistes, a toutefois relancé les spéculations sur l'ouverture d'un dialogue avec les groupes radicaux.
"On ne peut pas dialoguer avec les groupes jihadistes qui n'ont pas renoncé au combat terroriste", a dit Mme Parly à l'AFP. "C'est de la responsabilité des autorités maliennes, pas la nôtre, mais il est important d'échanger", selon elle.