En visite dans notre pays, la ministre française des Armées Florence Parly a été reçue, hier après-midi, par le président de la Transition, Bah N’Daw et le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara
La ministre française des Armées, Florence Parly, s’est entretenue, hier à la Villa des Hôtes, avec le président de la Transition, Bah N’Daw. À sa sortie d’audience, elle a affirmé qu’ils ont évoqué les étapes franchies, depuis les évènements du 18 août, vers une Transition politique civile et cela conformément aux recommandations de la Cedeao et de la communauté internationale. «La mise en place d’autorités de Transition et la nomination d’un nouveau gouvernement, sont des étapes positives qui permettent d’entamer cette période de Transition dans de bonnes conditions», s’est félicitée Florence Parly qui estime que l’exemplarité dans la conduite de la Transition est de nature à gagner les cœurs des populations.
Les deux parties ont également partagé leurs évaluations de la situation. Occasion pour Florence Parly de réaffirmer l’engagement de la France à aider notre pays à faire face au défi sécuritaire, tout en poursuivant le processus de Transition. Aussi, a-t-elle rappelé la détermination de son pays à mettre en œuvre l’Accord pour la paix et la réconciliation qui «demeure une priorité». Pour la ministre, «la relance de cet Accord se joue maintenant. Il y a aujourd’hui une fenêtre d’opportunité pour agir et elle doit être saisie rapidement».
Dans ce cadre, la France s’engage à continuer à travailler avec les «amis maliens pour achever la lutte qui nous unis, depuis des années, contre les groupes armés terroristes», a assuré Florence Parly qui a, une fois de plus, rappelé que la France et l’opération Barkhane ne poursuivent pas d’objectifs cachés au Mali. Sur le terrain, a soutenu la patronne des Armées françaises, les résultats opérationnels sont réels. Pour preuve, elle a révélé que le 30 octobre dernier, la force Barkhane a neutralisé plus de 50 terroristes de la Katiba Ansarul Islam, un groupe affilié à AQMI qui opère dans la zone de Boulkessi, près de la frontière avec le Burkina Faso. Florence Parly avait également rencontré le vice-président de la Transition, le colonel Assimi Goïta à Koulouba.
Plus tôt dans l’après-midi, la ministre française a été reçue par son homologue malien. À son arrivée au ministère de la Défense et des Anciens combattants, la ministre française des Armées a été accueillie par le colonel Sadio Camara avec les honneurs militaires dus à son rang. Ensuite, les deux ministres et leurs équipes ont pris place dans la salle de réunion dudit département pour des discussions
À l’issue de la rencontre, Florence Parly a expliqué avoir tout d’abord réaffirmé l’engagement de la France à appuyer la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa). Selon la ministre française des Armées, les FAMa engagent des réformes structurelles et la France, avec ses partenaires internationaux dont l’EUTM, poursuivra son aide et ses activités de conseil.
« Le Mali doit disposer de forces en mesure de faire face aux groupes armés terroristes, capables de se régénérer dans le temps. Et aujourd’hui, la situation montre qu’il faut accélérer », a estimé Florence Parly, qui se réjouit que son homologue malien lui ait dit toute sa détermination à aller dans ce sens.
«Il faut accélérer dans le processus de DDR, dans la constitution de l’armée reconstituée qui favorisera le retour d’un Mali pacifié. Le retour des Armées et des forces de securité sur l’ensemble du territoire est un préalable au retour des administrations», a insisté la ministre française des Armées, pour qui, il importe que les armées réinvestissent leurs emprises dans les régions disputées. Pour elle, il faut disputer le terrain aux groupes armés terroristes. «Nous avons aussi réaffirmé notre conviction que cette lutte ne peut être menée efficacement que dans le respect des droits, de tous les droits y compris les droits de l’Homme», a-t-elle insisté.
D’après Florence Parly, le progrès et les succès des FAMa doivent être mieux connus. Et face à un ennemi qui se dilue, il faut aussi savoir innover et se réinventer. «Donc avec les FAMa, Barkhane s’adapte et continuera de s’adapter», a assuré la ministre française des Armées, estimant que notre partenariat de combat s’amplifie et produit des effets contre les groupes armés terroristes grâce à la constitution des unités légères de reconnaissance et d’intervention. Mais aussi grâce aussi aux premières opérations qui ont été menées par la force Takuba dans le cadre de l’opération «Bourrasque».
«En résumé, nous progressons et je me félicite également de la montée en puissance de la Force conjointe du G5 Sahel qui a enregistré des succès opérationnels majeurs dans la zone du Liptako Gourma», a indiqué la ministre française, pour qui, la coordination avec Barkhane, avec la Force conjointe du G5 Sahel et les armées nationales a atteint un niveau qui n’a jamais été atteint précédemment. Elle s’est félicitée de cela, avant de conclure que la lutte contre le terrorisme dans laquelle l’opération Barkhane est engagée aux côtés des Forces armées des pays du G5 continue.
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, pour sa part, s’est dit satisfait par cette visite parce que la ministre française des Armées est venue témoigner du soutien de la France à l’Armée malienne et au peuple malien. En signe d’amitié entre les deux pays, le colonel Sadio Camara a remis un présent à son homologue française à l’issue de leurs discussions.