La neutralité de l’administration et des institutions de la République en période électorale est un sujet de préoccupation. C’est ce que le président de l’Assemblée nationale par intérim, Younoussi Touré, a compris et s’est évertué à jouer son rôle et de la plus belle des manières.
Président de l’Union pour la République et la démocratie (Urd) et non moins président par intérim de l’Assemblée nationale, Younoussi Touré était resté tout au long de la campagne électorale discret. Une attitude saluée à sa juste valeur par nombre d’observateurs de la scène politique malienne.
Dans un pays comme le nôtre où le symbole devient de plus en plus rare, la position de recul adoptée par M .Touré sonne comme une maturité démocratique. Car, au moment où ministres, présidents d’institutions et autres fonctionnaires de l’Etat prenaient fait et cause publiquement pour tel ou tel autre candidat à la présidentielle, il est resté égal à lui-même. Ce fut le cas du président du Haut conseil des collectivités qui avait été vu aux côtés du candidat de l’Adéma-Pasj tout au long de la campagne. Idem pour Jeamille Bittar qui était en compagnie de Soumi, sans oublier qu’il était candidat.
Ancien Premier ministre d’Alpha Oumar Konaré, M. Touré faisait parti des membres fondateurs de l’Adéma-Pasj, avant de créer avec Soumaïla Cissé l’Union pour la République et la démocratie. Bien que responsable de l’Urd, il a su se mettre à distance du jeu partisan et a joué sa partition en tant que chef de l’hémicycle. C’est une vraie leçon de démocratie qui fait grandir notre pays qui a souffert le martyr durant plus d’une année et dont les acquis démocratiques ont été mis à rude preuve. La sortie du ministre de l’Administration territoriale après le 1er tour confirme, si besoin était, la question de neutralité de l’administration dans les élections.
Ainsi, il faut espérer qu’avec la rigueur morale dont a fait preuve, le président par intérim de l’Assemblée nationale, à une période cruciale pour notre pays, interpelle la conscience populaire et doit inspirer pour un changement dans la gouvernance.