Relever le niveau d’éducation et de formation des étudiants, et booster l’innovation numérique, est un grand défi à relever au Mali. L’Université catholique de l’Afrique de l’ouest s’engage à relever ce défi, et opte pour l’excellence au Mali.
Mali Tribune : Quel est l’état des lieux de l’Ucao-UUBA ?
Dr. Clément Lonah : L’Ucao est l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest qui a été fondée en 2000 à Conakry. Elle est éclatée en plusieurs unités universitaires en Afrique de l’ouest. Nous avons l’Ucao mère à Abidjan qui a commencé déjà avec l’Institut catholique de l’Afrique de l’ouest et qui est devenue à la suite l’Université catholique de l’Afrique de l’ouest. Ensuite, l’Université a ouvert ses portes un peu partout en Afrique de l’ouest comme au Mali ici, dont les portes ont été ouvertes en 2007 (unité universitaire à Bamako), avec une filière de base ‘’les sciences de l’éducations’’ et avec la demande de marché, il y a eu d’autres filières comme le droit, le journalisme et la communication, les sciences économiques et de gestion, les sciences humaines et plusieurs autres qui sont en voie de création. A Conakry, ce sont les sciences politiques comme filière de base, au Burkina Faso l’agro-alimentaire, au Bénin l’agro-industrie, au Togo l’informatique, au Sénégal les sciences économiques et de gestion, à Yamoussoukro une autre filière qui n’est pas encore fonctionnelle, ce sont les sciences de la santé. Cette unique université a été éclatée en Afrique de l’ouest pour permettre à tous les étudiants, à tous les chercheurs d’être bien proches de l’université et de recevoir ou de donner la formation qu’il faut.
Mali Tribune : Sous quel signe se présente cette rentrée universitaire 2020-2021 ?
Dr. C. L. : Le thème de cette année académique 2020-2021 est “osons l’innovation numérique à l’Ucao-UUBA face aux défis actuels du savoir et de l’humain”. Ce thème est né de l’expérience que nous venons de traverser avec la pandémie du coronavirus qui a affecté non seulement les aspects financiers, mais aussi les aspects académiques car les écoles ont été obligées de fermer leurs portes de mars à septembre. Alors cela nous a bousculé à innover dans le numérique en poursuivant le suivi pédagogique des étudiants par les cours en ligne. Et l’Ucao-UUBA a eu la chance avec le numérique de boucler ses programmes de l’année académique 2019-2020 au mois de juillet. Et c’est en raison de cela que nous avons choisi ce thème afin que nous puissions nous engager davantage et de façon plus organisée par rapport au numérique qui dévient maintenant incontournable pour que, quelles que soient les épreuves, notre académie ne soit pas dérangée et que le programme académique continue et pourquoi pas avoir encore de meilleures expériences avec le numérique.
Mali Tribune : Quelles sont les innovations rapportées à l’Ucao-UUBA cette année ?
Dr. C. L. : Comme je l’ai dit, on a eu un accident mondial avec la maladie du Coronavirus, et cela nous a permis d’innover dans le numérique pour que nous puissions continuer le suivi pédagogique des étudiants et achever nos programmes, et nous avons réussi à tout terminer à temps. De cela donc, nous avons opté de mieux calculer ce travail avec le numérique. Et pour cela, nous nous sommes dotés d’une plateforme qui nous permet donc de pouvoir donner les cours en ligne. Cette année, nous commençons à exploiter cet instrument-là. Nous avons aussi mieux organisé notre site web, ce qui va nous permettre de donner toute l’information sur l’Ucao-UUBA, et de joindre tous nos partenaires. Nous avons aussi des logiciels académiques et financiers que nous développons, pour le traitement rapide des dossiers académiques et financiers de notre université. A cela s’ajoute une bibliothèque numérique (CAIRNE) qui est en France, et dont nous avons adhéré, et que nous allons exploiter pour permettre la recherche scientifique sans se déplacer. Nous possédons également une bibliothèque physique à Bamako que nous sommes en train de codifier et numériser pour que les étudiants et les professeurs puissent avoir accès ou qu’ils soient. Je peux dire que nous nous sommes engagés dans la révolution numérique à partir de cette année.
Mali Tribune : Quelles sont les missions de l’Ucao-UUBA ?
Dr. C. L. : Les objectifs de l’Ucao en Afrique et partout dans le monde, c’est d’abord l’intégration sous-régionale, faciliter la mobilité des étudiants et professeurs à l’intérieur de l’espace ouest-africaine pour acquérir ou transmettre le savoir. Nous cherchons aussi la mutualisation des compétences, nous réunissons toutes les compétences d’Afrique comme de l’occident pour donner une formation de qualité. Nous avons aussi l’excellence, car toute cette mutualisation de compétence c’est en vue de donner une éducation de qualité qui puisse être bénéfique et pour l’étudiant, pour le Mali et pour toute l’Afrique.
Mali Tribune : Quelles sont les conditions d’inscription à l’Ucao ?
Dr. C. L. : Pour s’inscrire à notre Université, il faut tout d’abord être détenteur d’un baccalauréat ou un autre diplôme équivalent. Avant l’inscription, nous contrôlons le niveau de l’étudiant, il est soumis à un test d’entré, et c’est à partir de ce test que nous pouvons retenir les candidats. Une fois que ces conditions sont remplies, l’étudiant est alors apte à s’inscrire et respecter le règlement financier.
Mali Tribune : Quelle est la fréquence de l’employabilité de vos produits sur le marché ?
Dr. C. L. : La formation à l’Ucao est très recherchée et rentable aussi. Parce que quand il y a les concours nationaux, c’est les étudiants de l’Ucao qui réussissent plus. Il y a même eu un concours international de plaidoirie pour toute la zone francophone, et c’est un étudiant de l’Ucao (Me Maxime Ponan) qui a obtenu le prix. A cause de notre formation de qualité, sur le marché du travail, nos étudiants ne peinent pas beaucoup et plusieurs entreprises font appel à eux. Cela fait notre fierté.
Mali Tribune : Quelles sont vos perspectives ?
Dr. C. L. : Comme vous le savez, l’Ucao est bien renommée dans notre paye et dans la sous-région, et l’Etat même nous a accordé un terrain de 40 ha afin que nous puissions développer l’enseignement, l’éducation au niveau supérieur dans notre Mali. Et l’église du Mali nous a accordé ce site d’Hamdalaye où nous avons commencé. Nous possédons également un site de quatre ha à Samaya que nous sommes en train de développer. A travers ces sites, nous voulons aménager les lieux de la science pour permettre le développement de la science. Nous avons aussi des appels de l’intérieur du Mali pour fonder d’autres branches de l’Ucao telle que la ville de San, et même au nord du Mali. Nous nous préparons à cela pour encore mieux servir notre pays dans le domaine de la science, de la formation de qualité, et d’une formation morale aussi. Par ce que l’être humain est aussi une bonne formation morale, c’est pour cela qu’on a une matière que s’intitule ‘’l’éducation aux valeurs’’. Tout cela pour que nos étudiants soient des exemples partout où ils vont.
Mali Tribune : Quel message pouvez-vous lancez à l’endroit des Maliens ?
Dr. C. L. : J’invite les Maliens à bien profiter des formations que nous offrons à l’Ucao. Car nous avons pris beaucoup de moyens pour que cela soit une formation de qualité.