Après avoir déposé un préavis de grève, lundi 2 novembre 2020, l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a organisé un point de presse au sein de son siège. L’objectif était pour la centrale syndicale de revenir sur ses revendications soumises aux autorités depuis des années.
Lors de ce point de presse, le Secrétaire général de l’UNTM a rappelé que la centrale Syndicale déclenche une grève générale sur toute l’étendue du territoire national dans un moment non approprié. « Mais quand on sait que le Bureau exécutif tancé même par des unions locales et régionales était en rupture avec les autorités sur nombres de questions professionnelles, mais aussi économiques, on peut donc comprendre la logique de confrontation en gestation en nous, en nos militantes et militants à travers le pays », dit-il.
En effet, le Secrétaire général annonce que la centrale syndicale s’interroge sur un certain nombre de questions relatives aux partants volontaires à la retraite par anticipation, qui sont privés de tout le fonds de réinsertion, des droits à la pension. Les exigences d’évaluer les contrats miniers, de sauver l’UMPP en la maintenant dans le portefeuille de l’Etat, de relire des conventions collectives encore dans les dispositions coloniales des années. Le bilan que les Maliens peuvent faire de la privatisation des sociétés et entreprises d’Etat dont certaines prises par des personnes qui n’ont jamais été payées en espèces sonnantes et trébuchantes, quand d’autres sont transformées en toute autre chose qu’une unité de fabrique, de transformation…
Par ailleurs, il affirme que les réponses à ses interrogations s’expliquent par le silence, l’insuffisance, la négligence, la volonté de laisser couler le temps et d’endormir les responsables syndicaux. Avant de dire qu’au moment où l’UNTM s’est fixée à passer à l’action, les crises sanitaires et sociopolitiques ont débuté dans le pays, donc l’UNTM a décidé d’observer une trêve pour ne pas endurcir la situation.
En outre, affirme-t-il, cette plongée dans le passé vise à dire très clairement que l’UNTM est et restera libre et indépendante aussi longtemps que la collaboration avec l’Etat malien qui a conduit à fragmenter le front syndical, restera une amertume dans les cœurs et les esprits.
En effet, il affirme que la grève de 72 heures de l’UNTM est le ramassé de toutes les insatisfactions déclinées tantôt en interrogation de 2014 à 2020. « Il apparait tantôt comme une suite logique des journées de grèves de janvier 2019, observées contre l’anarchie de la structuration des grilles indiciaires de la Fonction publique, qui étaient différentes du simple au double, selon que l’on soit dans telle profession, plutôt que telle autre, à condition de diplômes égaux, équivalents, ou d’âges ».
Il explique ensuite qu’en application des conventions 100-111 sur l’égalité de chances et de traitement, la non-discrimination sous toutes ses formes, l’UNTM déclenche une grève de 72 heures à partir du 18 novembre prochain. Une grève que la centrale pourrait prolonger plus durablement, si toutefois le gouvernement refuse de satisfaire les doléances du syndicat.