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Période transitoire : la rupture souhaitée reste toujours un idéal !
Publié le jeudi 5 novembre 2020  |  Le Pays
Prestation
© aBamako.com par AS
Prestation de serment du président et du vice président de la  transition 
Bamako, le 25 septembre 2020  le président et du vice président de la  transition  ont prêté serment au centre internationale de la conférence de Bamako 
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Au lendemain de la chute du régime de l’ex-président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, d’aucuns avaient, sans se poser trop de questions, escompté sur un « Mali nouveau et refondé », voire une Nation où toutes les vielles pratiques dévastatrices allaient disparaitre. Mais hélas, il a fallu juste attendre quelques mois pour être surpris.
Le Mali post-IBK reste, sans se le cacher, un pays de corruption, d’insécurité et de dysfonctionnement des services. Des faits dus à des grèves intempestives. Avec le départ du régime IBK en date du 18 août 2020, d’aucuns estimaient déjà que la refondation du Mali tant enviée par les Maliens allait d’office être une bataille gagnée. Mais hélas ! On peut à l’analyse de la situation parler de la continuité du statu quo, disant qu’il y a eu de changement d’hommes au pouvoir, et non de système.

La déconvenue est patente, puisque les citoyens se posent énormément de questions autour de la transition : le départ d’IBK a-t-il permis de libérer le nord ou le centre du Mali comme on le souhaitait ? A-t-il permis de réduire au moins le problème d’insécurité galopante ? Peut-on, de nos jours, dire que la corruption, la mauvaise gouvernance, et l’ébullition du front social par des grèves syndicalistes ont pris fin ? Y a-t-il de différence entre la période transitoire et le système des anciens régimes ? La réponse à la plupart de ces questions est simplement non. Car le peuple est loin d’être présentement satisfait du nouvel homme fort du pays (Bah N’Daw) et son équipe.

Cela se sent dans la société malienne, dans les propos de certains leaders politiques, ceux des mouvements associatifs, et même à travers les grèves de certaines corporations syndicales : Les surveillants de prison, la centrale syndicale de l’UNTM…Ainsi, l’exemple frappant demeure les propos tenus le mois d’octobre dernier par le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Kokolla Maiga. A la faveur d’une conférence de presse, ce dernier a critiqué les autorités de la transition, et annonçait qu’elles sont en train « de faire de IBK sans IBK ». C’est-à-dire que les nouvelles autorités continuent en dépit de la pression du peuple d’appliquer les mêmes systèmes en ajustant juste le régime sortant. Bien avant cela, cette force du changement (M5-RFP) avait menacé de reprendre son combat contre les militaires du comité national pour le salut du peuple (CNSP). Des militaires qui n’ont jamais tenu leurs promesses, selon ces membres du M5. Ce, disent-ils, tant dans la formation du gouvernement que dans la désignation du président de la République et du Premier ministre.

Le « Mali nouveau », certes c’est dommage de le dire, mais la vérité, c’est qu’il continue de suivre la trace des anciens régimes. Une trace qui mine l’émergence de ce pays en voie de développement.

Mamadou Diarra
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