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Comprendre le marché rizicole en Afrique subsaharienne en 9 points clés : Le périmètre irrigué de la zone Office du Niger fournit près de 30 % du #riz consommé au Mali
Publié le vendredi 6 novembre 2020  |  Le Pays
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En Afrique subsaharienne, le marché rizicole représente l’un des principaux du secteur céréalier. Même si la production essaie tant bien que mal de suivre le rythme de la demande, les importations progressent de plus en plus chaque année. La région apparaît comme un eldorado pour les exportateurs mondiaux. Tour d’horizon du marché rizicole en Afrique subsaharienne en 9 chiffres et faits clés.
Seconde céréale la plus consommée après le maïs

En Afrique subsaharienne, le riz représente la deuxième céréale la plus consommée après le maïs. Il représente en effet plus de 25 % du marché total des graminées. Avec sa facilité de préparation et la diversité des formes de mets possibles, le riz a acquis une place de choix, surtout en Afrique de l’Ouest et en Afrique orientale où il domine surtout l’alimentation urbaine. On estime par exemple que les citadins absorbent plus de 75 % du total du riz consommé au Ghana. D’après les données de la Banque africaine de développement (BAD), les Africains vivant dans les zones urbaines consomment 70 % du riz de première qualité pendant que les habitants ruraux se cantonnent essentiellement au riz standard.

Actuellement, le volume consommé en l’Afrique subsaharienne dépasse la barre des 30 millions de tonnes par an. Avec la hausse prévue de la population, ainsi que l’urbanisation galopante, l’importance de la céréale devrait encore augmenter au sein des ménages africains sur la prochaine décennie. Selon les perspectives agricoles 2019-2028 de l’OCDE et de la FAO, le volume consommé par habitant dans la région devrait augmenter de 5 kg, d’ici 2028, en atteignant 30,7 kg. Ce niveau devrait lui permettre de dépasser l’Amérique latine et les Caraïbes pour se placer juste derrière la zone Asie et Pacifique en matière de consommation par tête.

13 millions de tonnes

C’est le volume de riz importé par la région en 2019/2020, d’après le Département américain de l’agriculture (USDA). Ce stock représente le tiers des importations mondiales de la céréale et 40 % de la consommation du continent.

La majorité des achats du continent proviennent de l’Asie, région névralgique qui fournit plus de 90 % de l’ensemble du riz consommé sur la planète. Selon les estimations du rapport Arcadia 2019 sur « L’Afrique et les marchés mondiaux de matières premières », les importations cumulées du continent génèrent près de 7 milliards $ par an, un pactole partagé pour l’essentiel entre les acteurs indiens, thaïlandais et vietnamiens.

19,4 millions de tonnes

C’est la récolte rizicole de l’Afrique subsaharienne en 2019/2020. Ce volume représente environ 4 % de la production rizicole mondiale. Par comparaison, la Thaïlande fournit à elle seule plus que toute la région (20 millions de tonnes).

Toutefois, même si la contribution du continent africain au stock rizicole mondial reste encore mineure, les filières africaines essaient tant bien que mal de se développer. Avec un taux de croissance de 6 %, la production de riz a progressé plus rapidement que celle de toutes les autres céréales du continent au cours de la décennie 2006-2015, selon l’OCDE/FAO. Par ailleurs, d’après les données de la #FAO, le rendement rizicole en Afrique de l’Ouest a augmenté de 33 % sur la période 2007-2017 ; le maïs n’a enregistré qu’une hausse modeste de 5 % dans le même temps.

Un marché fortement orienté vers l’Afrique de l’Ouest

L’Afrique de l’Ouest occupe une place centrale dans le marché rizicole africain, à plusieurs égards. 4e céréale produite dans la région, après le mil, le sorgho et le maïs, le riz n’en reste pas moins un aliment de base majeur dans la région.

En effet, la région représente plus de 65 % de la production du continent grâce à des pays comme le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Mali et la Guinée. D’un autre côté, la consommation de l’Afrique de l’Ouest est l’une des plus fortes du monde. Le volume par habitant tourne en effet autour de 45-55 kg/an par habitant, soit le double de la consommation moyenne subsaharienne. La tendance varie beaucoup selon les pays. La consommation grimpe entre 80 et 100 kg/an en Côte d’Ivoire et au Sénégal et descend à 35 kg au Ghana et même à 32 kg au Nigeria, selon les données de l’USDA. La région dépend à hauteur de 40 % des importations pour couvrir ses besoins.

L’Afrique du Sud compte exclusivement sur les importations

En Afrique subsaharienne, l’Afrique du Sud est sans doute le pays qui dépend le plus des achats extérieurs pour satisfaire sa demande nationale en riz. Alors que la céréale occupe toujours une place secondaire par rapport au maïs, véritable denrée de base, sa consommation a grimpé en flèche sur les dernières décennies. Ne pouvant pas produire la graminée très exigeante en eau, la nation arc-en-ciel a dû se tourner vers des importations massives sans droits de douane. Selon les estimations de l’USDA, le volume des importations annuelles tourne en moyenne autour de 1 million de tonnes sur les 4 dernières campagnes.

40 %

C’est la contribution de la #riziculture irriguée dans la production africaine. Si ce chiffre reste encore faible, les efforts se multiplient toutefois dans plusieurs pays. Au #Sénégal par exemple, la Vallée du fleuve Sénégal qui dispose d’un potentiel hydro-agricole estimé à près de 240 000 hectares fournit 60 % du riz national. Au #Mali, le périmètre irrigué de la zone #Office_du_Niger fournit près de 30 % du riz consommé dans le pays. D’autres nations comme la #Côte d’Ivoire ont misé sur la production dans les plaines inondables qui lui fournissent 70 % de sa récolte et occupent la moitié des surfaces cultivées.

Le Nigeria, champion toutes catégories

Le Nigeria est le principal pôle de consommation de riz sur le continent. Si le pays reste à la traîne lorsqu’il s’agit de la consommation par tête, il trône sur le marché continental de la céréale avec sa population grandissante comptant pour plus de la moitié de la sous-région ouest-africaine. Le géant ouest-africain représente le deuxième producteur africain derrière l’Egypte et il devance Madagascar. En fonction de la vigueur de la demande nationale ou de la disponibilité des devises étrangères, le Nigeria oscille entre la 2e et la 3e place mondiale dans la liste des importateurs, dominée par la Chine. Le pays devrait d’ailleurs venir à hauteur de l’Empire du Milieu d’ici 2028, avec des importations atteignant presque la même quantité projetée pour le pays d’Asie à cet horizon.

La Tanzanie, premier producteur de riz en Afrique de l’Est

Avec 2 millions de tonnes de riz blanchi par an, la Tanzanie représente le premier fournisseur de riz de l’Afrique orientale. Le pays exporte occasionnellement son surplus vers d’autres pays de la région, comme le Kenya et le Rwanda.

L’autosuffisance, un objectif aussi ambitieux que compliqué en Afrique de l’Ouest

En Afrique de l’Ouest, de nombreux pays ont lancé, ces dernières années, des programmes afin d’assurer d’abord leur autosuffisance, voire dans les cas les plus ambitieux de se positionner à l’export. Des efforts ont été réalisés dans plusieurs pays pour améliorer la production ainsi que la transformation à travers des investissements publics et privés dans l’installation de rizeries industrielles ou la fourniture de décortiqueuses. Mais, la réalité est que le train de la demande semble irrattrapable, tiré par la croissance démographique et surtout le changement des habitudes alimentaires, porté par l’urbanisation, notamment au Nigeria. Comptant déjà 88 millions de résidents urbains (sur un total de 170 millions d’habitants), le géant ouest-africain pourrait notamment compter 160 millions de citadins, d’ici 2030, et 350 millions d’ici 2050 selon les projections.

Pour faire face au déficit de la région, les autorités régionales ont adopté en 2014, « l’Offensive régionale » du riz pour produire 25 millions de tonnes de la céréale d’ici 2025. Toutefois, l’autosuffisance risque d’être un long chemin. Entre 2014 et 2017, la croissance de la production n’a été que de 3 % passant de 14 à 17,8 millions de tonnes, selon les données de l’USDA et de la FAO…

Source : AgenceEcofin
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