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Nommée administratrice provisoire des “Assurances Lafia” suite à des “malversations financières” Mme Ly Taher Dravé déposera son rapport le 15 novembre prochain Plusieurs cadres menacés de prison
Publié le samedi 7 novembre 2020  |  Aujourd`hui
Cérémonie
© aBamako.com par Androuicha
Cérémonie de passation de services au ministère de l`Elevage et de la Pêche
Bamako, le 13 avril 2017. Le ministre sortant de l`Elevage et de la Pêche, Dr Nango Dembélé a procédé à la remise des clés de son département à son successeur Mme Ly Taher Drave à l`occasion d`une cérémonie de passation de services riche en émotions. (photo Mme Ly Taher Drave)
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Nommée Administratrice provisoire de la Société “Assurances Lafia” pour deux mois, suite à des malversations financières, l’ancienne ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Ly Taher Dravé est en fin de mission. Après avoir fait l’audit de l’entreprise, elle déposera, en principe, son rapport le 15 novembre prochain. D’ores et déjà, plusieurs cadres des Assurances Lafia sont menacés d’aller en prison ou de quitter la société. Rappelons que le directeur général, Ousmane Bocoum, est déjà écroué à la Maison centrale d’arrêt de Bamako pour des griefs contenus dans deux plaintes déposées pour “malversations financières” portant sur 3 824 804 114 Fcfa, suite à un rapport d’un Expert de la Direction nationale du trésor et de la comptabilité publique sur la situation financière de la Société “Assurances Lafia”. Voilà pourquoi il a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du 8ème Cabinet, Abdoulaye I. Maïga.
Depuis quelques semaines, la Société “Assurances Lafia” est placée sous l’administration provisoire conformément aux dispositions des articles 312 et 321 du Code des Assurances. Cela fait suite à une crise entre les administrateurs. Ce qui a créé un climat délétère au sein de la structure. Face à cette situation, l’ex-directeur général, Ousmane Bocoum, a été placé sous mandat de dépôt par le Pôle économique et financier, suite à des plaintes pour “malversations financières” portant sur 3 824 804 114 Fcfa.

Pour sortir “les Assurances Lafia” de la zone de turbulences dans laquelle elle se trouve plongée, l’ancienne ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Ly Taher Dravé, par ailleurs titulaire de la charge d’Expert-comptable, fut nommée au poste d’Administratrice provisoire afin de gérer les affaires courantes pour un mandat de 2 mois, renouvelable. Il s’agissait, pour elle, de corriger les insuffisances sur l’opération d’augmentation du capital social et redresser les autres anomalies signalées dans le rapport de contrôle de la Direction nationale du Trésor et de la Comptabilité publique et de permettre à Ousmane Bocoum de justifier le montant de 3 824 804 114 Fcfa, arrêté à la clôture des travaux de la mission de la Dntcp et de recouvrer les créances dues par Amadou Djigué en sa qualité de Président du Conseil d’administration, arrêtées à 123 831 719 Fcfa à la clôture des travaux de la mission de contrôle.

Aujourd’hui, Mme Ly Taher Dravé semble accomplir sa mission. Selon nos informations, elle doit transmettre son rapport aux autorités, notamment au ministre de l’Economie et des Finances, le 15 novembre prochain. Ce rapport apportera des changements dans le cadre de la gestion des Assurances Lafia. Ce qui passe obligatoirement par un véritable changement à tous les niveaux. D’ores et déjà, plusieurs cadres de l’entreprise seraient menacés de quitter définitivement la structure. Et certains d’entre eux risquent même de rejoindre en prison l’ex-directeur général.

En tout cas, le rapport de l’Administratrice provisoire, Mme Ly Taher Dravé, est attendu par les administrateurs, qui sont pressés de prendre en main la Société. “Nous sommes convaincus que les Assurances Lafia ne sont plus comme auparavant en terme de gestion. Le nouveau directeur général et son équipe sont obligés de gérer dans la transparence totale”, nous a confié l’un des administrateurs.

Notons que l’ex-directeur général de la Société “Les Assurances-Lafia-sa”, Ousmane Bocoum, avait été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du 8ème Cabinet du Pôle économique et financier, Abdoulaye I. Maïga. Et plusieurs agents de la Société ne cessent de défiler devant le Pôle économique et financier pour les besoins des enquêtes. Il s’agit de tous les agents impliqués dans les aspects financiers au sein de la Société.

L’arrestation de l’ex-directeur général des Assurances Lafia-sa fait suite à deux plaintes déposées pour “malversations financières”. Ces poursuites judiciaires, précise notre source, ont été engagées par l’opérateur économique Amadou Djigué (il fut le président du Conseil d’administration) et par le patron de la Société Atlas Investissement, Fousseyni Djigué (Administrateur des Assurances Lafia), qui serait l’un des fils d’Amadou Djigué.

Suite à ces plaintes, l’ex-directeur général, Ousmane Bocoum, avait été interpellé, le vendredi 4 septembre dernier, avec d’autres personnes. D’abord par le Service de la Brigade d’investigations judiciaires du Camp 1 de la Gendarmerie pour les besoins des enquêtes où ils ont passé tout un weekend.

En fait, précise notre source, les plaintes avaient été déposées au niveau du Tribunal de la Commune 5 qui s’est déclaré “incompétent” pour juger cette affaire. Voilà pourquoi le dossier a été finalement transmis au Procureur du Tribunal de la Commune III, chargé du Pôle économique et financier.

C’est ainsi que Ousmane Bocoum et quatre autres personnes se sont présentés devant le Procureur de la Commune III avant d’être libérés. Là, le dossier a été confié à un juge d’instruction. Il s’agit du magistrat Abdoulaye I. Maïga du 8ème Cabinet. Il a pris le dossier en mains. Et aujourd’hui, une première tête est tombée : celle de l’ex-directeur général, Ousmane Bocoum. En attendant, les autres sont sur le qui-vive.

Notons que cette procédure judiciaire fait suite à un rapport de contrôle d’un expert de la Direction nationale du trésor et de la comptabilité publique (Dntcp) qui a décelé des malversations financières à hauteur de 3 824 804 114 Fcfa pesant sur la gestion de l’ex-directeur général, Ousmane Bocoum. Il est donc accusé, par ce rapport, d’escroquerie, d’abus de confiance, d’abus de biens sociaux, de fraudes comptables (comptabilité fictive), soustraction frauduleuse à l’encontre de la Société.

Au titre des commissions et sinistres, le rapport constate des anomalies consistant en “l’existence de plusieurs chèques libellés au nom de deux bénéficiaires différents” pour un montant de 162 295 182 Fcfa. Et les vérifications font ressortir des chèques libellés engagés par le directeur général d’un montant de 37 494 841 Fcfa.

Au titre des émissions des primes et paiements des commissions, de graves fraudes apparaissent dont 1 244 328 959 Fcfa de commissions qui ont été frauduleusement payées à divers courtiers, sans aucun justificatif.

Sur les dossiers de sinistres des exercices 2018 au 31 mars 2020, le rapport a décelé des paiements en doute, frauduleusement répétés sans que la Direction générale puisse fournir la moindre pièce justificative.

En toute violation de l’article 733 du Code Cima et de l’Arrêté du ministre des Finances N°0741/MF-SG du 26 avril 1999 fixant le taux des commissions, la Direction générale a frauduleusement payé 256 889 122 Fcfa de commissions en dépassement du taux réglementaire.

Dans une correspondance en date du 26 août 2020 adressée au directeur national du Trésor et de la Comptabilité publique, Ousmane Bocoum dit avoir apporté des éléments de réponses justifiant le montant décelé dans le rapport de contrôle. Il s’agit des grands livres recettes et dépenses des exercices 2018, 2019 et 2020 et des caisses de rangements métalliques contenant les justificatifs des dépenses de 2018, 2019 et 1er janvier 2020 au 10 mai 2020.

“Nous vous précisions qu’aucun écart de solde ne ressort de nos travaux de rapprochement et restons à votre disposition pour toute information complémentaire”, souligne Ousmane Bocoum.

Dans une correspondance en date du 27 août 2020 et signée par Modibo Maïga, secrétaire général par intérim du ministère de l’Economie et des Finances, il a été décidé de la suspension de tous les organes dirigeants de la Société “Assurances Lafia”, notamment le Conseil d’administration et la Direction générale. Du coup, la Société a été mise sous administration provisoire, conformément aux dispositions des articles 312 et 321 du Code des Assurances.

El Hadj A.B. HAIDARA
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