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Lutte contre la corruption et la délinquance financière : Les assurances du Président Bah N’Daw au Vérificateur général
Publié le samedi 7 novembre 2020  |  Aujourd`hui
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© aBamako.com par AS
Le vérificateur Général remet son rapport de 2019 au Président de la transition.
Bamako. le 30 Octobre 2020. Le Vérificateur Général a remis son rapport de 2019 au Président de la transition, Bah N,Daw, au Palais de Koulouba.
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Conformément à ses mission et prérogatives, le Vérificateur général a officiellement remis son rapport de vérification annuel 2019 au président de la Transition malienne, Bah N’Daw. Une cérémonie au cours de laquelle le chef de l’Etat a rendu un vibrant hommage aux différents Vérificateurs généraux qui se sont succédé à la tête du Bureau du Vérificateur général. Contrairement à ses prédécesseurs, le Président Bah N’Daw a rassuré le Végal que les départements ministériels concernés seront mobilisés pour que les responsables des entités incriminées sachent que la performance n’est pas facultative, mais obligatoire.
A l’entame de ses propos, le président N’Daw a laissé entendre qu’en toute franchise, mais non sans émotion, recevoir le dernier rapport annuel du Vérificateur général, seulement un mois après son investiture à la tête de l’Etat est pour sa modeste personne un signe de Dieu. Il dit avoir saisi toute la signification et mesuré toutes les implications.

Selon le chef de l’Etat, il est vrai que le Bureau du Vérificateur général (Bvg) est perfectible comme toute œuvre humaine, mais nous devons nous réjouir qu’il existe. “Sa création a été un acte hautement patriotique, que nous nous devons toujours de saluer. Nous devons ce joyau au président Amadou Toumani Touré, à sa vision et à sa passion reconnue pour le Mali. Qu’il sache et se réjouisse du fait qu’au fil des épreuves et des ans, le Bureau du Vérificateur général s’est bonifié”, a-t-il fait remarqué.

En effet, selon lui, le Bvg a mieux affiné ses méthodes et laissé moins de place à la contestation de ses travaux, contestation du reste inhérente à ses missions car il s’agit, certes, des deniers de l’Etat, de biens publics, de la part de tout le monde, mais il s’agit aussi d’honneur, de fierté et de susceptibilité humaines. “D’où l’extrême sensibilité de la mission confiée à ces femmes et à ces hommes auxquels la République a consenti des moyens non négligeables pour être au-dessus de la tentation”, a-t-il dit.

Aussi, il s’est réjoui de constater que, sous le leadership de l’actuel Végal, la chaîne ne s’est pas brisée. Au contraire, la tradition a été respectée et les acquis se sont consolidés. “Comme c’est le cas depuis plusieurs années, vous avez su mener de front des audits de régularité, des audits de performance ainsi que des missions de suivi de mise en œuvre des recommandations de bonnes pratiques formulées pour certaines des structures vérifiées”, ajoute-t-il.



La performance n’est pas

facultative, mais obligatoire



En réponse au cri de cœur du Végal qui avait déploré le faible progrès dans la mise en œuvre des préconisations précédemment faites par son bureau dans le seul souci d’améliorer la gouvernance publique, le Président de la Transition a déclaré que le constat est d’autant plus triste que ces recommandations avaient été formulées pour une saine gestion de nos entreprises et de notre administration, ainsi que pour le bien-être du peuple malien. Et de rassurer que la situation ne restera pas en l’état car, dit-il, dès ce lundi 2 novembre 2020, les départements ministériels concernés seront mobilisés pour que les responsables des entités incriminées sachent que la performance n’est pas facultative, mais obligatoire. “Il n’y a pas d’hésitation possible, c’est soit le Mali, soit la porte”, a-t-il martelé. Ainsi, il dira que la balle est dans le camp du Premier ministre en sa qualité de chef de l’Administration publique.

Pour lui, le caractère stratégique des structures vérifiées est évident car c’est en se penchant sur le secteur structurant de notre économie que le Bureau du Vérificateur général démontre sa valeur ajoutée. “Vous réaffirmez dans le rapport que le secteur des mines en particulier nécessite d’être mieux suivi par l’Etat. En plus de possibles déperditions financières en raison du non-paiement des dividendes et de certains impôts dus à l’Etat, vous évoquez, à juste raison, la question environnementale et donc la responsabilité sociale des industries extractives”, rappelle le Président Bah N’Daw.

A le croire, la Transition ne pourra pas tout faire hélas parce qu’elle a des domaines de priorités où elle est attendue, mais il a donné l’assurance que les recommandations concernant le secteur minier sont d’une pertinence qui l’interpelle. “Je puis vous assurer que tout sera fait pour que l’Etat assume ses responsabilités et reçoive de ce secteur vital ce qui lui est dû. Certes, le contrat qui lie notre pays à ses partenaires ne doit léser personne, à commencer par nos partenaires. Cela est notre honneur. Mais je suis le serviteur de ce pays, son esclave. Ce fardeau divin, je l’accepte avec fierté et humilité. Dès lors, il est hors de question pour moi que l’or du Mali ne brille pas pour le Mali. L’or du Mali brillera aussi pour le Mali. L’or du Mali brillera surtout pour le Mali”, a-t-il laissé entendre.

Les recommandations

du Végal, une instruction pour

le Président de la Transition



A ses dires, pour que cela soit possible demain et pour que les générations montantes puissent avoir la pleine jouissance de la richesse nationale, c’est maintenant que doit commencer le travail de réflexion stratégique, de correction, de relecture et d’anticipation. Et d’ajouter que les recommandations du Végal sont, pour lui, une instruction et pour le gouvernement, cela vaudra exécution. Il a saisi l’occasion pour rappeler les mots qu’il a prononcés lors de son discours d’investiture le 25 septembre dernier et dit les assumer entièrement. “Et je les réitère ici. Je combattrai l’impunité de toutes mes forces. On réussira parfois, sous le prétexte de l’urgence, à tromper ma vigilance. Et parfois, je serai victime de nos faibles capacités d’investigation. Mais, chaque fois que la preuve est établie, je corrigerai l’erreur et la sanction tombera. Personne n’y échappera”, a souligné le Président de la Transition.

A l’entendre, tous ceux qui voudront se servir du Mali, au lieu de le servir, le feront à leurs risques et périls. “Oui, je sais que le temps joue contre nous. Oui, je sais que nous n’avons aucun droit à l’erreur. Le peuple, je l’entends, est fatigué des discours et il réclame des actes. Qu’il sache que je suis entièrement d’accord avec lui”, poursuit-il.

Aux dires du président N’Daw, à la date d’aujourd’hui, le procureur est saisi de tous les rapports de contrôle et doit apprécier l’opportunité des poursuites, sur la base du droit. Et tout ce qui doit être fait le sera pour renforcer les moyens de la justice dans la lutte contre la corruption car là est notre salut.

Pour lui, la corruption est notre cancer, elle ne doit pas le rester. “Il nous incombe de nous unir contre elle. Nous devons nous entendre contre elle, sans faiblir un seul instant. Nous devons lui barrer la route. Ce combat n’est pas impossible. Il est à notre portée. Si nous ne le faisons pas, c’est à l’avenir de notre jeunesse que nous barrons la route. Cette jeunesse que nous avons le devoir de protéger ne mérite pas que nous ne lui laissions d’autre choix que le chômage, la drogue et les chemins incertains de l’émigration. La bonne gouvernance est notre chance”, a-t-il conclu.

Boubacar PAÏTAO
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