Né en 1985 à Namina dans le cercle de Kangaba, Daouda Draméra est l’auteur de deux crimes commis sur ses frères Modibo Draméra et Samba dit Kaou Draméra. Il a comparu le lundi 02 novembre 2020 devant la Cour d’assises de Bamako qui l’a condamné finalement à 05 ans d’emprisonnement.
L’accusé, Daouda Draméra, comparaissait pour homicide volontaire sur ses deux frères de lait. Les faits remontent à décembre 2018. Daouda Draméra gérait le troupeau de leur père et le dimanche 09 décembre 2018, ses deux frères, Modibo Draméra et Samba Draméra, ont décidé de retirer la gestion du troupeau à Daouda. Suite à une dispute, le nommé Daouda Draméra a donné la mort à ses deux frères en se servant d’un fusil de chasse.
Voici la version de l’accusé : “Un jour, je suis arrivé au parc, mes frères étaient là en train de discuter le prix des animaux avec un boucher. J’ai demandé à mes frères ce qu’ils faisaient, ils ne m’ont pas répondu et là j’ai dit au boucher que ce qu’il faisait c’était du vol parce que d’habitude c’est avec moi qu’il achetait les bœufs. Pourquoi le faire avec mes jeunes frères qui ne s’y connaissaient pas ? C’est comme ça que Samba dit Kaou m’a frappé avec un bâton et je suis tombé.
Quand j’étais par terre, Modibo avait un pistolet qu’il a donné à Samba pour me tirer dessus, mais heureusement pour eux, j’ai pu éviter la balle. J’avais mon fusil de chasse sur moi, comme toujours. Ils ont voulu me le retirer, mais ils n’ont pas pu et c’est comme ça que j’ai tiré sur Modibo et après sur Samba”, a expliqué Daouda Draméra, l’accusé.
Mais contradiction ! Dans l’arrêt de renvoi, il est dit que c’est plutôt l’accusé qui voulait vendre les bœufs alors qu’il n’avait plus en charge le troupeau et quand les deux frères se sont opposés, il les a tués. Selon le ministère public, Daouda est un manipulateur. “Modibo Draméra et Samba Draméra étaient accompagnés d’un boucher au parc à bétail dans le but de soustraire 02 taureaux pour la vente. Leur frère Daouda, comme par accointance, arrive sur les lieux et demande au boucher de s’en aller, en disant que les défunts n’avaient pas la permission de leur père pour vendre les bœufs. Daouda sorti son téléphone pour informer leur père, Daye Draméra, que ses deux frères voulaient vendre des taureaux à un boucher. Mécontent du comportement de leur frère Daouda, Modibo lui lança un coup de bâton, ensuite il y a eu un affrontement entre lui et l’autre frère, Samba, au cours duquel, Daouda s’empara de son fusil qui était à portée de main pour tirer sur Modibo qui a pris la balle dans le dos. Malheureusement, il succomba à ce coup. Entre temps, son frère Samba dit Kaou a pris peur et a voulu s’échapper. Il a été pourchassé par son frère Daouda dans la brousse et lorsque ce dernier est tombé, Daouda lui a tiré dessus à bout portant. Pris de panique ou peut être de remord, il se dirigea chez son ami à qui il n’a jamais notifié avoir tué ses deux frères. Il lui a simplement dit qu’il était blessé et devait se rendre dans un centre de santé à Kangaba pour des soins. Quand l’agent de santé a refusé de le soigner et l’a amené à la gendarmerie, c’est là qu’il a avoué avoir tué ses deux frères”, a retracé le ministère public
Notons que, des enquêtes, Daouda était parti en Côte d’Ivoire parce qu’il ne s’entendait pas avec son père. Il vendait les bœufs pour faire la belle vie. Ce qui n’a pas plu à Daye Draméra, le père des victimes et de l’accusé.
Le ministère public traite Daouda de moins que rien et d’avoir combattu avec ses frères à cause du bien de leur père, de son vivant.
Le président de la Cour interroge Daye Draméra, le père de l’accusé : est-ce que vos enfants ne pensaient pas que vous les empêchiez de profiter du troupeau, il répond : “J’ai souffert pour avoir ce bien, je ne peux pas les laisser gaspiller ceci à leur guise. Ils se cachaient pour en vendre, sinon je n’aime pas vendre mes bœufs.”
Daye Draméra dit n’avoir aucune requête après avoir perdu deux enfants et le troisième se trouvant entre les mains de la justice. J’avais plus de 1000 têtes de bœufs, mais aujourd’hui, il ne me reste plus qu’une trentaine. J’en suis tellement chagriné. J’ai tout perdu, mes enfants mon troupeau.
Daouda a été déclaré coupable des faits qui lui sont reprochés et a été condamné à 5 ans d’emprisonnement. Maître Baba Sissoko, son avocat, se dit satisfait de cette décision.“La Cour l’a reconnu coupable des faits tout en lui accordant de larges circonstances atténuantes, mais malheureusement il a été condamné à 5 ans d’emprisonnement. Nous ne comptons pas faire un pourvoi parce que nous pensons que c’est une décision raisonnable”, a-t-il conclu.