Après avoir connu une période d’hibernation en raison de la covid-19 et de l’instabilité sociopolitique, la mission de l’Union européenne pour la formation de l’armée malienne (EUTM) reprend petit à petit ses activités. Depuis le début de ce mois de novembre, les premières troupes ont commencé d’arriver à Bamako et au camp d’entrainement de Koulikoro.
La covid-19 ensuite la crise socio-politique, autant d’obstacles qui impactaient la reprise des activités de l’EUTM Mali. Avec la mise en place d’un pouvoir de transition, la mission de l’UE pour la formation de l’armée malienne se prépare pour redémarrer ses activités à travers le redéploiement progressif de ses équipes.
Notons que depuis le 3 avril 2020, l’EUTM a été obligé de suspendre ses activités de formation au Mali en raison de la covid-19. Une situation qui a entraîné non seulement une réduction du nombre de son personnel sur le terrain, mais aussi à la limitation de ses missions au soutien logistique et à la protection du quartier général ainsi que du camp d’entraînement de la mission. « Malgré la réduction temporaire, le personnel qui restait était actif dans le maintien d’un déploiement sécurisé et en fournissant un appui (et dans certains cas une formation continue à distance) et des conseils aux pays hôtes. Pendant la période dite “d’hibernation”, la mission a travaillé avec cinquante pour cent de son personnel », précise cette mission de l’UE sur son site internet.
La covid-19 n’a pas été le seul phénomène handicapant les activités de cette mission d’appui à l’armée malienne. Le renversement du régime Ibrahim Boubacar Kéïta, le 18 août 2020, a contribué au ralentissement de ses activités. Mais « suite à la période du coup d’État, des progrès politiques significatifs ont été accomplis conformément aux attentes et aux demandes de la CEDEAO en tant qu’acteur régional. Un gouvernement de transition dirigé par des civils est désormais en place », explique l’EUTM. La mise en place de la transition a ouvert la voie à une reprise effective des activités de l’EUTM. « [ndlr] le directeur général de la capacité de planification et de conduite militaires (MPCC) a décidé le 13 octobre que le redéploiement du personnel et la reprise des activités de la mission commenceraient avec effet immédiat », rassure l’EUTM.
Ce redéploiement des équipes s’effectuera en deux phases, nous précise la mission. D’abord, une « vague de 220 soldats est déjà arrivée ou en cours de l’être », rapporte Bruxelles (B2). L’EUTM entend atteindre son niveau d’effectif d’avant la covid-19 en mi-novembre, soit 700 personnes.
« Au début de 2021, le nombre de membres du personnel, dans le cadre du nouveau cinquième mandat, augmentera à nouveau, pour atteindre plus de mille », précise la mission. Ce qui permettra à l’EUTM d’étendre ses activités sur plusieurs régions du Mali. Mais aussi et surtout aux forces du G5 Sahel. Selon Bruxelles, il s’agit surtout de « (préparer la formation de nouvelles structures au profit des forces conjointes du G5 Sahel en étroite collaboration avec leur commandant, le général Oumarou Namata) Burkina-Faso (si ce pays le veut bien) ».