Suspendu de ses fonctions le 10 août 2020, par l’ex-patron du Département de la Sécurité et de la Protection Civile, Général Bemba Kéïta, le Président du Syndicat Autonome de la Police (SAP), le Sergent-chef Bougouna Baba Dembélé, vient d’être rétabli dans ses droits.
Rendue exécutoire dès après sa signature officielle, la présente décision met fin à la suspension « arbitraire » du jeune Fonctionnaire relevant du corps des Sous-officiers de la police nationale. Selon des sources concordantes, le Président du Syndicat Autonome de la Police (SAP) a été sanctionné dans le cadre de l’exercice de ses activités syndicales. C’est par l’Arrêté du 10 août 2020, pris par le général Bemba Keïta, l’ex-ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, que le Sergent-chef Bougouna Baba Dembélé a été suspendu de ses. Il était reproché à l’intéressé des violations de secrets professionnels faisant état de magouilles lors des derniers recrutements au sein de la police nationale.
Dans un Rapport circonstancié « transmis officieusement » à la hiérarchie, le Sergent-chef Bougouna Baba Dembélé a été accusé d’avoir fourni à la presse des informations sur le népotisme et la corruption qui ont circulé au sujet du concours de recrutement. Pourtant, le récent recrutement d’une femme en état de grossesse très avancée au sein des effectifs de la police en est une preuve incontestable parmi tant d’autres confirmant cette pratique de corruption dans le recrutement au sein de la police. Scandale qui défrayé le chronique ces derniers mois.
Après plus de deux mois, la suspension a été levée par les nouvelles autorités. Par l’Arrêté n°2582/MSPC du 30 octobre 2020 signé par le nouveau Chef du Département de tutelle, le colonel Modibo Koné, toutes les dispositions antérieures liées à cette affaire ont été abrogées.
Dans ses Articles 1, 2 et 3, le présent Arrêté du Chef du Département de tutelle annule toutes les dispositions antérieures frappant le Président du SAP, Sergent-chef Bougouna Baba Dembélé (n°Matricule 5912), en service à la Compagnie de la Circulation Routière (CCR) de Bamako. Il instruit le Directeur Général de la Police et celui des Ressources Humaines du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile d’abroger, chacun en ce qui lui concerne, de reconsidérer toutes les dispositions précédentes dont celle portant ‘‘Arrêté n°20020-2421/MSPC/10/08/2020.
Cependant, il est à préciser que cet Arrêt n’est pas venu ex nihilo.
En effet, conformément aux dispositions règlementaires prévues par les textes en vigueur régissant le fonctionnement des services de la police nationale du Mali, le Président du SAP, Sergent-chef Bougouna Baba Dembélé, vient de passer devant le Conseil de discipline de la police nationale. Selon l’intéressé, c’est le 23 septembre dernier que se sont tenues les audiences sous l’égide du Colonel-major de la Gendarmerie Daba Coulibaly. La chambre de neuf (9) membres dont 4 Représentants mandatés par les Sections syndicales, 4 autres issus de l’Administration de la sécurité et le Président (Daba Coulibaly), a statué en toute équité sur les accusations qui ont motivé la suspension. Après délibération, le Conseil de discipline a rendu le verdict selon lequel le dossier est vide. Et, par voie de conséquences l’accusé est totalement acquitté.
Disposition arrivée à point nommé, dans la mesure où cette suspension était à la base de nombreux contentieux entre les sections syndicales de la police nationale et le régime d’IBK. Depuis plusieurs années maintenant, les deux parties, le SAP et le Gouvernement sortant, étaient à couteaux tirés à cause, notamment, d’une plate revendicative axée sur, entre autres, l’amélioration des conditions de vie et de travail des services de maintien d’ordre et de sécurité ; le dossier d’attribution des logements sociaux à la police ; la réintégrations des Agents révoqués en 2012 ; le dédommagement des Agents tombés sur le front social dans l’accomplissement de leur mission régalienne.
Avec ce triomphe de la vérité sur le front syndical, à savoir cette levée de mesure portant ‘‘suspension infligée au Président de la SAP’’, selon un autre membre du Comité Directeur du SAP, c’est, à la fois, un œuf de soulagement qui prévaut et un élan d’espoir certain qui pointe à l’horizon entre les Dirigeants syndicalistes et la police nationale. Reste à savoir si le Gouvernement de la Transition ira jusqu’au bout dans le processus de mise en œuvre de la feuille de route en vigueur.