Le pays bénéficia pour six nouveaux mois de la mesure d’allègement du service de la dette mise en place par le FMI en faveur des pays pauvres. C’est ce qu’a annoncé l’institution. Grâce à cette extension, le FMI espère permettre à Bamako de libérer des ressources financières nécessaires pour continuer à renforcer la capacité du pays en matière de soins médicaux.
Comme de nombreux autres pays africains, le Mali fait face depuis le début de l’année à la pandémie de la covid-19 qui a touché 3657 cas positifs dans le pays et fait au moins 86 morts dans les centres de prises en charge et 51 dans la communauté et 2817guérisons, selon le communiqué du ministère de la santé en date du 6 novembre 2020. A cela s’ajoute le niveau d’insécurité inquiétant qui exacerbe les difficultés des populations.
« Le 30 octobre 2020, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé sans réunion une deuxième tranche de six mois d’allégement du service de la dette du Mali au titre du Fonds fiduciaire pour l’endiguement et l’allégement des catastrophes (CCRT) », selon le communiqué. Cette prolongation fait suite à une première mesure d’allègement adoptée en avril 2020 et prévue prendre fin en octobre.
Le mois dernier, le G20 a ainsi prolongé de six mois son initiative de suspension du service de la dette des pays pauvres.
« Cette approbation complète une liste antérieure de 28 pays à faible revenu qui ont bénéficié, le 2 octobre 2020, de la deuxième tranche de six mois d’allégement du service de la dette au titre du CCRT », indique le FMI ajoutant que « l’approbation pour le Mali a été retardée en raison du coup d’Etat du 18 août 2020 et du temps nécessaire pour former le gouvernement de transition ».
Selon le président de la République nigérienne, son excellence Issouffou Mahamadou, « une annulation de la dette » des États africains ne suffira pas pour aider ces pays fragiles à faire face à la crise économique engendrée par le coronavirus. S’exprimant le 9 juin 2020, au cours d’une visioconférence de la Task Force sur le coronavirus de l’Union africaine (UA).
Il a dit être convaincu « que l’ampleur de la crise économique que connaîtront nos Etats nécessite un soutien financier qui va au-delà d’un simple moratoire. Un moratoire, c’est-à-dire une simple suspension des remboursements jusqu’à la fin de l’année me semble insuffisant, car nos pays ont besoin de ressources financières fraîches. Même une annulation de la dette ne suffira pas, surtout quand on pense aux inégalités qu’elle va générer entre pays bénéficiaires ».
Le président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) propose une fois de plus, la mise en place d’un plan Marshall ambitieux qui permettra aux pays africains d’avoir des ressources fraîches non seulement pour faire face à la pandémie, mais aussi pour relancer leur économie. Pour permettre aux pays endettés de dégager des fonds pour affronter la crise, liée à la pandémie du coronavirus, un moratoire sur le paiement du service de sa dette a été accordé par le Club de Paris et le G20. Avant, ce moratoire, le mois d’avril dernier le FMI a annoncé un allègement de la dette de 25 pays.
A la mi-avril, les 22 créanciers du Club de Paris et les créanciers émergents, dont des pays comme la Chine, l’Inde, l’Arabie saoudite, la Turquie ou l’Afrique du Sud, se sont ainsi mis d’accord pour suspendre des paiements sur le service de la dette au profit des pays les plus pauvres.
Cependant, depuis l’annonce en avril dernier de l’initiative conjointe G20 et Club de Paris pour l’annulation de la dette des pays pauvres, une signature manque encore, celle de la Chine, première créancière du continent africain. Plusieurs fois interpellée sur la question, Pékin est resté silencieux.
Le temps presse. Cependant, rappelons que la Chine a soutenu dans la fourniture de matériel de santé par le biais de la Plate-forme africaine de fournitures médicales.
23 pays ont souscrit à l’initiative G20 ont fait le calcul inverse, en bénéficiant de mesures immédiates quitte à devoir supporter une dépréciation de leurs notations financières respectives.
Pour rappel, au mois d’avril 2020, le Comité du développement, organe conjoint de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), et les ministres des Finances du G20 ont validé la mise en place de l’Initiative de suspension du service de la dette, à la suite de l’appel lancé par la Banque mondiale et le FMI en faveur des pays les plus pauvres, afin de les aider à faire face aux graves conséquences de la pandémie de COVID-19 (coronavirus). Cet appel, qui plaide pour une participation large et équitable, exhorte tous les créanciers publics bilatéraux à agir rapidement pour permettre aux pays à faible revenu de concentrer leurs ressources sur la lutte contre la pandémie. Le G20 a également appelé tous les créanciers privés à participer à cette démarche sur des bases comparables, une petite phrase qui a alerté les agences de notation, assez conservatrices depuis vis-à-vis de la réévaluation des cotes de crédit.