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Rôle et place de la chefferie traditionnelle : Les chefs de quartier de la commune III engagent les débats
Publié le lundi 9 novembre 2020  |  Le Républicain
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La coordination des chefs de quartier et conseillers de la commune III du district de Bamako a initié une conférence débat autour du thème « Restauration de l’autorité de la chefferie traditionnelle » en bambara « dougoutigi blon ségili» ; cela, afin que les plus hautes autorités et la population puissent avoir une idée sur le rôle tant important que joue la chefferie traditionnelle dans la vie de la nation malienne. Ils ont aussi sollicité de la part des autorités de l’Etat, la mise en place d’un Conseil national des chefs de quartier. Ladite conférence a eu lieu le samedi 7 novembre 2020 à la maison des Aînés de Bamako, en présence du coordinateur des chefs de quartier de la commune III, Modibo Djiré. Etaient présents également, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, le maire de la commune III, Mme Djiré Mariame Diallo ainsi que des autorités politiques et coutumières.
Le débat a été ouvert avec l’intervention du maire de la commune III, Mme Djiré Mariame Diallo qui a salué cette initiative qui va au-delà de sa commune. Pour elle, le pays a besoin de ces genres d’initiatives qui permettent à l’ensemble de la population de mesurer la place qu’occupent les chefs traditionnels. Au nom du conseil communal, elle a fait savoir que c’est un cadre d’échange et de partage. « La refondation doit partir de la base, les quartiers et les villages constituent les maillons de la nation. Il faut une fondation solide pour permettre la refondation. Cette rencontre fera tache d’huile et sera suivie par les autres quartiers » a-t-elle expliqué.

De l’avis du coordinateur des chefs de quartier de la commune III, Modibo Djiré, depuis l’avènement de la démocratie en mars 1991, notre pays a été frappé par l’incivisme, la délinquance financière, la course effrénée vers l’appât du gain facile. De cette date à aujourd’hui, dit-il, la chefferie traditionnelle n’a pas été associée à la prise des grandes décisions lors des conférences nationales. D’où leur combat de mener la restauration de leur autorité. Les pouvoirs publics, à l’en croire, doivent s’appuyer sur la chefferie traditionnelle pour la réussite de leur mission. Il a, par la suite, demandé aux autorités leur appui afin que cette conférence puisse s’étendre sur le reste du pays.

Le conférencier, Ben Cherif Diabaté, a, pour sa part, focalisé son intervention sur le rôle des chefs traditionnels d’hier à aujourd’hui. L’orateur a souligné que l’arrivée des chefs traditionnels est intervenue après les empires et les royaumes. S’appuyant sur la période du 13ème siècle, Ben Cherif a rappelé que des décisions importantes ont été prises durant cette époque, à savoir l’arrêt des sacrifices des personnes humaines en remplacement des animaux, l’instauration des chefs de famille et par la suite des chefs traditionnels. Selon Ben Cherif, c’est à partir de cette époque que les missions de sécurisation des personnes et de leurs biens, de paix, d’entraide et de la coopération entre les villages voisins ont été confiées aux chefs traditionnels. « Ces chefs étaient assistés par des conseillers. Après les indépendances, les pouvoirs de ces chefs ont été confiés au commandant des localités affaiblissant la place des chefs traditionnels. Mais la réussite des missions des commandants passe nécessairement par l’implication des chefs traditionnels » a-t-il précisé.

En prenant exemple sur les pays voisins, le Niger et la Cote d’Ivoire qui ont adopté des textes et décrets sur les chefs traditionnels, Ben Cherif a adressé un cri de cœur afin que les autorités accordent une place importante à cette organisation utile dans notre tradition.

Sidiki Adama Dembélé
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