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Mali: l’étau se desserre à Farabougou
Publié le lundi 9 novembre 2020  |  RFI
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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Au Mali, le forum de Niono sur la réconciliation intercommunautaire s’est achevé ce week-end après trois journées de travail. Quatre ministres étaient venus de Bamako dans cette localité du centre du pays afin de faire cesser les violences qui ensanglantent depuis des semaines les localités de la zone. Le cas du village de Farabougou, encerclé depuis plus d’un mois par des combattants jihadistes sur fond de conflit entre chasseurs traditionnels dozos et ethnie peule, en est le plus frappant exemple.




La situation s’améliore à Farabougou où les soldats maliens ont renforcé leur présence. Ils sont plus nombreux, et surtout ils sont arrivés par la route. Jusqu’à présent, les soldats maliens n’avaient pu accéder à Farabougou que par hélicoptère, ils sécurisaient le village sans s’aventurer à l’extérieur. Mais depuis vendredi soir, ils circulent autour de Farabougou, ils effectuent des patrouilles en brousse.

Ni l’armée malienne ni le ministère de la Défense n’ont souhaité apporter de précisions pour le moment. Mais plusieurs élus de la zone le confirment et surtout un habitant de Farabougou confiait à RFI ce lundi matin au téléphone : « Ça nous rassure, nous pouvons même aller aux champs à présent. » Mais ce dernier nuance : « Nous allons aux champs d’arachide et de haricots qui sont tout près. Mais nous n’allons pas encore aux champs de riz qui sont plus éloignés. »

La route est toujours jugée dangereuse, le pont qui relie Farabougou aux localités voisines, détruit il y a trois semaines par les jihadistes, n’a toujours pas été reconstruit, donc les habitants de Farabougou ne sont pas encore totalement libres de leur mouvement, même si c’est évidemment une amélioration significative. Les soldats maliens apportent aussi une aide médicale aux habitants, et les casques bleus de la Minsuma ainsi que les militaires français de Barkhane ont quant à eux procédé à des largages de vivres sur le village pendant le week-end, et ce lundi matin encore.

Un pacte de non-agression

Dans la foulée, un pacte de non-agression a été conclu ce week-end à Niono, où avaient lieu des discussions pour la réconciliation intercommunautaire. Il a été conclu entre les chasseurs traditionnels dozos et les représentants de la communauté peule du cercle de Niono, lors d’une rencontre qui s’est tenue en marge du Forum organisé par le gouvernement. Les deux parties s’engagent à cesser toutes les hostilités.

Les combattants jihadistes, comme ceux qui encerclent Farabougou, sont-ils concernés par cet accord ? Officiellement non, puisqu’ils n’étaient pas représentés à cette rencontre, mais plusieurs participants expliquent que le message est malgré tout transmis par des intermédiaires. Il s’agit à présent de voir si, effectivement, cela se traduit sur le terrain, à Farabougou mais aussi dans les autres communes du cercle.

De son côté, au cours de ce forum de Niono, l’État s’est engagé à « désarmer tous les détenteurs illégaux d’armes », à « assurer la protection des personnes et de leurs biens » et à « multiplier les cadres de concertation intercommunautaire » dans la zone.

Source : RFI
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