« Quels droits économiques et sociaux pour les migrants dits irréguliers ? », est aujourd’hui la grande préoccupation de l’Association malien des expulsés (AME). Le 7 novembre 2020, ce thème était au centre d’une conférence débat au Centre Aoua Kéita.
Ce fut une occasion pour l’AME de faire d’une pierre deux coups: organiser une conférence débat sur le respect des droits des migrants et publier le rapport d’observation sur la violation des droits des personnes migrantes.
Selon Ousmane Diarra, Président de l’AME, cette initiative vise à contribuer à la promotion des droits des personnes migrantes et à la vulgarisation des instruments juridiques de protection de leurs droits. « Alors que la migration devrait être perçue comme un facteur de stabilité économique et sociale en raison des contributions importantes qu’elle apporte aux revenus des ménages, certains Etats continuent à ignorer les droits que reconnaissent les textes internationaux et régionaux aux migrants », a-t-il déclaré.
El Béchir Singaré de Amnesty International, a traité le sous-thème : « Le contexte actuel de retour massif des migrants subsahariens à l’épreuve des conventions internationales et régionales de protection des personnes migrantes ». Et, Mamadou Konaté de l’AME Il a présenté le sous-thème : « Quelles stratégies de promotion des droits socio-économiques des migrants ? ».
Après avoir indiqué qu’il a recentré son thème sur la violation des droits des migrants en relation avec la pandémie de la COVID-19, El Béchir Singaré a rappelé que la pandémie de la CONVID-19 a ébranlé le monde entier, d’autant plus que l’humanité n’était pas préparé pour y faire face. Selon lui, les Etats n’ont de solution que de prendre des mesures restrictives de liberté. Si sous d’autres cieux, l’on a assisté à des mesures de confinement total ou partiel, en Afrique de façon général les Etats ont eu recours aux couvre-feux. « Qu’à cela ne tienne, il y a des principes fondamentaux et quelque soit la situation, ils doivent être respectés », a-t-il déclaré.
Mais, il retient que la gestion de la COVID-19 a été très éprouvante. « Le confinement a eu un impact considérable sur les migrants qui ne pouvaient plus travailler. Ce chômage obligatoire a privé de nombreux migrants de revenus », a-t-il indiqué. Du coup, il pense que cela a forcement des répercussions dans les pays de départ, où de nombreuses familles tirent l’essentielles de leurs ressources des envois financiers de migrants.
Au regard de tout cela, il dira que la plupart des pays se sont retrouvés dans un dilemme : la nécessité d’organiser une riposte à hauteur de souhait et le respect des droits fondamentaux. Donc, selon lui, malgré l’engagement de lutter contre la COVID-19, les Etats devaient tout mettre en œuvre pour le respect des droits comme : le droit à la santé, le droit naturel d’aller et de venir, le droit à l’éducation, la liberté de réunion, la liberté d’expression… « Pour des nécessité de protéger les populations, certains droits humains ont été violés. Et, nous avons beaucoup d’exemples », a-t-il conclu.
Pour sa part, Mamadou Konaté est parti du principe qu’il ya deux grandes catégories de migrants : les réguliers et les sans papiers. Selon lui, le fait qu’on soit régulier ou sans papiers, a des répercussions sur le respect des droits socio-économiques des migrants. « Les migrants réguliers ont de fortes chances de bénéficier d’un certain nombre de droits au même titre que les nationaux », a-t-il déclaré.
Cependant, il a estimé qu’est aussi migrant le simple voyageur entre des pays de la sous région. Il a pris l’exemple de la CEDEAO qui donne la possibilité aux ressortissants de ses pays membres de s’installer dans le pays de leur choix, sans contraintes particulières.
Ousmane Diarra est ensuite intervenu pour présenter brièvement le premier d’observation de l’AME sur les violations des droits des personnes migrantes.