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Lutte contre l’insécurité au Mali : pour l’apaisement, l’implication des populations jugée nécessaire
Publié le mardi 10 novembre 2020  |  Le Pays
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La recrudescence de l’insécurité au Mali a fait l’objet de débat au cours de l’émission de « Grand dialogue » de Studio Tamani du jeudi 5 novembre 2020. Tous les trois invités de Mahamadou Touré ont été unanimes que la situation dépasse toutes les forces présentes au Mali ainsi que les forces de défense et de sécurité du pays. Ils invitent à une collaboration réelle des populations auprès des autorités pour venir à bout de la situation.
D’année en année, l’insécurité au Mali ne fait que s’aggraver. Comme un virus, elle atteint progressivement les régions, les unes après les autres, du nord vers le sud. Ce, malgré d’énormes efforts consentis par plusieurs partenaires engagés auprès du Mali dans la lutte contre ce phénomène.

Selon Niagalé Bagayoko, politologue et présidente de l’African Security Sector Network, l’insécurité dont souffre le Mali est multidimensionnelle. Les acteurs à l’origine de cette crise n’ont pas les mêmes ambitions. Les principaux acteurs, selon elle, sont surtout les groupes djihadistes, les milices d’autodéfense et des unités des forces de défense et de sécurité.

Malgré la diversité des acteurs, les victimes des violences ne diffèrent pas pour autant. Les civils constituent les principales victimes de l’ensemble de ces violences.

Pour sa part, Mahawa Doumbia, membre de la société civile, estime que l’insécurité au Mali est due plutôt à la faible représentativité de l’État dans certaines parties du pays. Une situation qui profite aux acteurs de ces violences. Elle évoque en plus de cela, la porosité des frontières. Un phénomène qui faciliterait la circulation des armes à feu dans le sahel, et particulièrement au Mali. Enfin, Mme Doumbia déplore l’existence d’un règlement de compte qui « est devenu naturel pour la population ».

La résolution de la situation sécuritaire au Mali passe par une analyse des différentes manifestations de la violence, mais aussi par l’identification des mécanismes de gestion et de résolution les « plus efficaces » pour faire face aux différents types d’insécurité, selon Niagalé Bagayoko. Pour venir à bout de ce phénomène, elle juge important que les nouvelles autorités luttent contre les détournements de fonds, la corruption, la mauvaise gouvernance. Vu également la multiplicité des acteurs de la violence, la résolution de la crise nécessite l’implication de différents ministères, souligne-t-elle.

Quant à Daouda Kinda, spécialiste des questions sécuritaires, celui-ci invite à une analyse globale de la situation. Car il existe, d’après lui, une connexion entre la situation au Mali et celle du reste du sahel, notamment de la Libye. En plus de cela, vu la complexité de la situation, les efforts locaux peuvent être grandement salutaires, espère M. Kinda. Avec l’accompagnement de la communauté internationale, suggère-t-il, il faut analyser l’insécurité à fond.

Le spécialiste des questions sécuritaires juge important aussi qu’il y ait un instrument continentalen matière de paix et de sécurité « qui puisse être efficace et pratique ». Parce que, justifie-t-il, la question de l’insécurité n’est pas que malienne vu la transhumance des armes à feu. A l’en croire, tant qu’il y a le « triangle de feu », il serait difficile de maîtriser le sahel.

Mahawa propose plutôt une réforme du secteur de la sécurité pour gagner la lutte contre l’insécurité.

Tous les invités du « Grand dialogue » sont d’accord que la situation qui prévaut au Mali échappe à tous les acteurs, pas seulement l’armée malienne, mais aussi la MINUSMA, les missions européennes, etc. Ce qui conduit Niagalé Bagayoko à proposer un changement d’objectif et de mandat des différentes forces présentes au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Elle juge plus important de recentrer leur objectif et mandat sur la protection des civils, quel que soit le type de violence auquel les populations sont confrontées.

FousseniTogola
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