indépendantistes et islamistes découvrent subitement les vertus du dialogue. Parce qu’ils redoutent l’intervention militaire internationale qui se précise de plus en plus.
Qu’est-ce qui explique la ruée de nos bandits armés vers Ouagadougou ? Bien sûr ce n’est pas pour annoncer leur reddition encore moins pour faire amende honorable d’avoir choisi de prendre les armes contre leur propre pays. Loin s’en faut. D’après leurs déclarations à l’issue des audiences avec le président du Faso et non moins médiateur désigné par la Cédéao dans la crise malienne, les rebelles se disent ouverts au dialogue.
Subitement tous ces bandits de grand chemin découvrent les vertus du dialogue. Après s’être rendus coupables des crimes les plus abjects à l’égard de la nation qui leur a tout donné. Que n’ont-ils pas commis comme pillages, comme vols, comme viols, comme vexations, comme exactions sur des populations laissées sans défense par une armée en débandade ?
Ces crapules n’ont eu aucune retenue après la prise des grandes villes de Kidal, Gao et Tombouctou. Sans compter qu’ils ne manifestent aucun sentiment de compassion pour les milliers de compatriotes arrachés à leurs domiciles et jetés sur les chemins escarpés de l’exil.
Comme par un coup de baguette magique, le MNLA et Ançar Eddine et pourquoi pas Aqmi deviennent des organisations éprises de paix et semblent prêts à engager des pourparlers sous la houlette de Blaise Compaoré. Ils arborent désormais des turbans aux couleurs de la paix.
Ce n’est qu’une ruse. S’ils courent ventre à terre aujourd’hui pour aller à Ouaga, ce n’est guère que par calcul. Ce qui fait courir indépendantistes et islamistes, c’est la peur de l’intervention militaire internationale qui se précise de plus en plus. Afin d’éviter l’arrivée des troupes de pays frères pour épauler nos forces armées, ces enturbannés, barbus ou pas, tentent de mener tout le monde par la barbe.
Heureusement que le médiateur Blaise Compaoré n’en porte pas. Pas davantage son négociateur et ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé. Même si notre Premier ministre en affiche, sa barbe n’est pas facile à tenir. Attention donc à ne pas bâtir une stratégie de stabilisation du Nord sur l’esprit de paix de ces individus qui changent d’avis selon le sens des vents du désert.
Même ramage
Nos décideurs ainsi que la communauté internationale ne se laisseront sans doute pas berner par cette offre de dialogue qui n’est qu’un leurre cousu de fil de blanc. La hantise des occupants des régions nord de notre pays, c’est la perspective d’une contre-offensive de l’armée malienne appuyée par des troupes étrangères. Conscients qu’ils sont loin d’être de taille à tenir la dragée haute à des troupes alliées, ils essaient de vendre leur volonté de dialogue.
Déjà, ils ont réussi, par ruse, à faire croire que MNLA, Ançar Eddine et Aqmi sont différents. Alors qu’ils sont le même objectif. Ces groupes sont animés par des individus foncièrement racistes qui aspirent à créer un espace dominé par les Touareg qui, pour eux, constituent la race supérieure du Septentrion et à laquelle Sonrhaï, Peul, Maure, Bozos, Dogon doivent soumission et obéissance.
N’ont-ils pas combattu l’armée malienne côte à côte ? Même les escarmouches qui opposent certains de leurs combattants sur le terrain, proviennent de simples frictions locales. L’échec de la fusion entre le MNLA et Ançar Eddine n’est nullement pas dû à une quelconque volonté des indépendantistes de se démarquer des barbus. Le MNLA n’est guère gêné par le penchant islamiste de la bande à Iyad.
Sinon pourquoi a-t-il entamé le processus de fusion. Le mouvement irrédentiste n’a reculé en dénonçant l’accord de fusion qu’à la suite des pressions exercées par ses soutiens européens qui ont menacé clairement de lui couper les vivres. Le MNLA est soutenu à bout de bras par des organisations européennes qui soutiennent aveuglement tous ceux qui se présentent comme des minorités victimes de brimades dans leurs pays. Il ne peut outrepasser les injonctions de ces soutiens.
Visiblement, l’intervention militaire internationale que tout le monde appelle de ses vœux pour vaincre les périls irrédentiste et islamiste dans notre pays, flanque la frousse à tous les groupes armés au nord. Indépendantistes et barbus se démènent pour l’éviter parce qu’ils n’en mèneront pas large devant une coalition et se verront éjecter illico presto des villes. Les exigences du Conseil de sécurité, retardant l’action militaire, ne sont pas pour déplaire à toutes ces associations de malfaiteurs.
