Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Remise de trophée : Le faux mea culpa de Mahmoud Dicko qui doit demander pardon au lieu de pardonner
Publié le mardi 10 novembre 2020  |  Autre presse
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de remise de trophée "personnalité de l`année" à l`imam Mahamoud Dicko
Bamako, le 07 novembre 2020 Le forum Libre, une organisation de la société civile a décerné le titre de « Personnalité de l’année 2020 » à l’imam Mahmoud Dicko
Comment



Au lieu de demander franchement et clairement pardon au peuple malien pour avoir galvaudé sa lutte et trahi ses idéaux en échange de faveurs et de portefeuilles ministériels, Mahmoud Dicko prétend pardonner à ceux qui ont découvert et dénoncé ses pratiques. C’est l’hôpital qui se moque de la charité.
Il avait, du haut de la tribune du monument de l’Indépendance, dit aux Maliens qu’il regagnait sa mosquée pour désormais s’occuper de ce qu’il devait et savait faire le mieux : diriger les prières en tant qu’imam. Il n’aurait donc plus à s’occuper des basses affaires de notre monde. Le M5-RFP, instruit de ses multiples trahisons, comme pour lui dire bon débarras, a dans un document lu lors de son assemblée générale du 24 octobre 2020 déclaré « C’est le lieu pour nous de prendre acte de l’annonce de l’Imam Mahmoud Dicko de se consacrer désormais à sa mission de guide religieux. Il a d’ailleurs décidé de s’exprimer lui-même sur ce sujet au moment opportun ». S’exprimer ? On verra bien.
A la surprise générale, voici l’imam Dicko sortir à nouveau de la maison de Dieu pour recevoir une distinction dite trophée de l’homme de l’année 2020. La cérémonie est organisée par le Forum Libre, une organisation qui n’est pas encore très connue au Mali, qui a la particularité d’inviter ses heureux récipiendaires à mettre la main à la poche.
C’était donc avant-hier samedi 6 novembre 2020 dans la salle de 1000 places du centre International des Conférences de Bamako (CICB) que l’imam Dicko devait être honoré. Contrairement aux précédentes sorties de l’imam avec le M5-RFP l’affluence n’était pas celle des grands jours. Malgré le temps d’attente observé, la salle était à peine remplie à moitié soit environ 500 personnes en début de cérémonie. Où est donc « le propriétaire exclusif » des dizaines de milliers de personnes qui répondaient toujours présents aux appels du M5-RFP ? Ceux qui disaient que cette foule nombreuse adhérait plus à un combat qu’elle ne suivait une personne avaient-ils donc raison ? Le temps édifiera sur ce point.
Quoi qu’il en soit, l’imam Mahmoud Dicko, utilisant le nom de Dieu et les hadiths de son Prophète Mohamed a encore essayé d’abuser le carré de ses derniers fidèles et peut-être au-delà d’autres maliens.
Mahmoud Dicko est toujours attendu sur ses réponses aux graves accusations proférées contre lui par de nombreuses personnes, y compris au sein du mouvement dont il était l’autorité morale il n’y a pas si longtemps. Il lui est reproché d’avoir trahi son propre camp aussi bien pour la désignation du président et du premier ministre de transition que pour celle des ministres en jouant une carte personnelle dans son intérêt exclusif. L’imam a promis de prendre la parole à temps opportun mais les observateurs avertis savent qu’il ne pourrait jamais le faire. Donc il utilise des pirouettes pour laisser le temps faire son œuvre par l’oubli.
Celle trouvée pour cette cérémonie a d’abord consisté à encenser Choguel Maiga, présent à la cérémonie qui a-t-il dit « depuis que l’incident s’est passé, pas plus tard qu’hier, il n’y a pas un jour qu’il ne passe pas chez moi. Quand il vient, il ne m’a jamais appelé par mon nom. Il m’appelle « BERO » qui veut dire grand frère. Le grand frère national-là, c’est comme ça qu’il m’appelle. Il me le dit en Songhoï. ».
En dehors de la volonté de divertir, qu’apporte la manière dont tel ou tel appelle Dicko au débat sur une trahison du peuple malien ? Et l’imam de poursuivre « nous avons souvent des positions divergentes, mais ça n’entame à rien l’estime et le respect qu’on partage entre nous. Et je le partage avec tous les membres du M5-RFP. Je le dis et je le répète. Je n’en ai pas honte, je me suis associé à eux, mais je jure par Dieu que c’est eux qui m’ont respecté. Ils m’ont respecté, je dois le dire. Chaque fois qu’ils font une réunion, je ne pars pas aux réunions, mais, c’est une délégation qu’ils forment pour venir chez moi pour me dire c’est qui a été dit, c’est ce qui s’est passé. Si des gens font des choses comme ça, si ce n’est pas par respect, pourquoi feraient-ils cela ? c’est eux qui ont accepté de faire de moi leur autorité morale. Dire qu’un tel c’est notre autorité morale. Autorité dans le sens large du terme. C’est eux qui l’ont dit »
Et d’ajouter « Donc, Beaucoup de paroles ont été dites, beaucoup de choses ont été faites. Et beaucoup ont demandé : Dicko, tu ne parles pas ? Tu ne dis rien ? Non ! Je vais dire quoi ? Je vais faire quoi ? »
Simple comme bonjour Imam : avouer et demander pardon. Au lieu de cela l’imam Mahmoud Dicko joue à la victime et au bon samaritain « si des gens qui me sont proches sont confrontés à un quelconque malentendu, moi, je dois faire preuve de retenue, de sagesse, je ne dois pas sortir, me lever comme ça et aller dire ceci et cela. Ce ne serait pas digne d’un homme lucide. Moi, je l’ai dit et je le répète, de tout ce qui a été dit, ce qui me fait mal, c’est que des gens que je dois rassembler se dispersent devant moi »
Puis, grand seigneur, l’imam d’ajouter « C’est eux qui l’ont dit. Donc ces gens-là, c’est eux qui m’ont respecté en premier. Si ça échoue, c’est donc moi le fautif, mais pas eux. Donc, moi, je demande humblement pardon à tout le monde. A tout le monde je dis : Je ne suis pas trop grand pour me tromper. Je ne peux pas avoir la prétention de dire que j’ai atteint la perfection. Je suis perfectible et critiquable. »
Personne n’a reproché à l’imam Dicko un échec politique, une insuffisance dans les actes posés ou une incapacité à maintenir la cohésion du M5-RFP. Non, il n’a jamais été question de manque de perfection qui, bien évidemment est d’essence divine. Il a juste été question de trahison pour laquelle il doit s’expliquer et demander pardon.
Au lieu de cela, Mahmoud Dicko prétend pardonner « C’est peut-être moi qui ai échoué, pas eux. Si quelqu’un doit se remettre en cause, c’est moi. Si quoique ce soit a été dit sur Dicko, je répète, si c’est contre Dicko que des choses ont été dites, je pardonne. »
Un tel acte de contrition peut-il mettre un terme à cette affaire de trahison ? Absolument pas car l’imam Mahmoud Dicko triche encore : « Si ça échoue, c’est donc moi le fautif, mais pas eux. Donc, moi, je demande humblement pardon à tout le monde. »
Dont acte ! Et c’est après tout ce respect et toute cette considération que « l’autorité morale » par goût du gain a osé trahir le M5-RFP en négociant dans son dos des faveurs avec la junte regroupée au sein du CNSP. Car, encore une fois, il ne s’agit pas d’une insuffisance dans l’atteinte des objectifs fixés mais de trahison mûrie, planifiée et froidement exécutée par l’imam Mahmoud Dicko.
Moctar Sow, Source Malikilé numéro 724 du 9 novembre 2020
Commentaires