Moins d’un an après l’envoi de 600 soldats français supplémentaires faisant passer l’effectif de Barkhane à 5 100, l’Hexagone envisage un allègement de son dispositif déployé au Mali. Une stratégie visant aussi à réduire les dépenses de l’Opération Barkhane estimées à plusieurs milliards de FCFA. Ce n’est pas tout. Il s’agit aussi de contenir une grande partie de l’opinion publique en France et en Afrique très hostile à cette présence militaire étrangère impuissante à mettre fin aux violences.
Ainsi, des sources dignes de foi ont indiqué qu’à partir de février 2021 des centaines de soldats français feront leur retour au bercail. Cette décision a même été portée à la connaissance des autorités maliennes de transition lors des visites effectuées dans le pays par le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian puis sa collègue en charge des Armées, Florence Parly.
Pour mettre en œuvre cet allègement de son dispositif militaire au Sahel, Paris compte sur la montée en puissance de l’Opération » Takuba » composée de forces spéciales européennes censées accompagner les soldats maliens dans les opérations militaires antiterroriste. Certains estiment qu’à terme la force » Takuba » pourrait remplacer progressivement les forces françaises Barkhane.
De plus en plus la France vise «une meilleure participation» des pays européens aux opérations militaires au Sahel à travers la force » Takuba « . Celle-ci compte déjà dans ses rangs une centaine de soldats estoniens et français qui viennent d’achever leur première mission dans la zone du Liptako, en octobre. Ils seront rejoints par 60 soldats tchèques et 150 soldats suédois en 2021. Le Portugal et l’Ukraine ont aussi annoncé leur volonté de participer à cette nouvelle force antiterroriste. Un véritable changement de posture pour l’Ukraine qui ne faisait pas partie des 11 pays européens signataires de la déclaration politique soutenant le déploiement de la force « Takuba « , le 27 mars dernier. Il convient de préciser que la Force « Takuba » basée à Gao,est stationnée dans un camp hautement fortifié, qui lui a été remis après la mi-2020.
Depuis leur déploiement au Sahel en 2013, les forces françaises n’ont pas réussi à ramener la stabilité en mettant fin aux attaques terroristes. D’où la question de savoir si cette force européenne réussira là où Barkhane a échoué ? Malgré toutes ces opérations militaires en cours au Sahel, les pays composant cet espace n’arrivent toujours pas à sortir du bourbier de l’insécurité et du terrorisme.