Au seuil du nouvel An, c’est toujours pour moi un agréable devoir de présenter mes voeux les meilleurs, à chaque Malienne et à chaque Malien, à nos frères africains et aux hôtes du Mali.
L’aube d’une année est un moment de prières pour nous-mêmes, pour tous ceux qui nous sont chers afin que s’accomplissent nos aspirations les plus ardentes à une vie toujours meilleure.
Dans les voeux que vous aurez à formuler pour vous-mêmes, pour vos familles et vos amis, je suis sûr que chacune et chacun d’entre vous aura une pensée pour le Mali, afin que notre pays continue sa marche vers le développement dans la démocratie, la paix et la stabilité.
Nous voici au terme d’une année qui aura été celle de l’amplification des chantiers de transformation de notre pays et à l’orée d’une autre qui sera marquée par le rendez-vous combien important des scrutins référendaire, présidentiel et législatif.
L’enjeu et le défi sont à tous égards comparables à ceux des scrutins de 1992 et de 2002, deux dates-repères dans la vie du Mali démocratique, avec des alternances politiques pacifiques qui valent à notre pays le respect de la Communauté des Nations.
Ce rappel situe la dimension de nos responsabilités individuelles et collectives dans la bonne tenue des élections à venir.
Nous avons l’obligation de les réussir à la fois pour affirmer la maturité de notre démocratie et pour maintenir notre pays dans la trajectoire ascendante qui nous donne chaque jour, depuis des années, des raisons de croire en un futur meilleur pour les enfants du Mali.
Le Gouvernement prendra toutes les mesures nécessaires tout en restant constamment ouvert au dialogue avec tous les acteurs impliqués dans le processus électoral, afin d’assurer le succès des différents scrutins.
Mes Chers Compatriotes,
La tenue régulière d’élections libres et transparentes est non seulement un baromètre de la vitalité d’une démocratie, mais elle permet aussi, au pays de se doter d’institutions stables qui constituent le premier socle du développement. Tout au long des dix dernières années, notre ambition a été de maintenir ce double mouvement pour accélérer la transformation de notre Pays.
Le renforcement de la sécurité alimentaire, ainsi que de la qualité de l’éducation et de la santé, les actions structurelles dont le développement institutionnel et social, celui des Infrastructures, des mines, du secteur privé, des arts et de la culture, du tourisme et de l’artisanat, la communication sont les axes essentiels du grand chantier pour un Mali émergent.
Je me réjouis des efforts remarquables accomplis dans ces différents secteurs au cours de l’année qui s’achève et des bonnes perspectives qui s’offrent à nous pour 2012. Au nombre des réalisations, on peut retenir l’inauguration du Pont de l’Amitié Chine-Mali à Sotuba-Missabougou. Les axes routiers Bamako-Kangaba, Kita-Ballé-Bafing-Dabia-Falémé-Kéniéba et Kédougou au Sénégal (Corridor Bamako-Dakar parle Sud), Bougouni-Sikasso sont entièrement réalisés et seront inaugurés dans les prochains jours.
Les travaux de bitumage des voies urbaines se sont poursuivis à Kati, San, Koutiala et Bandiagara prolongeant ainsi, la longue liste des réalisations similaires dans les capitales régionales et dans de nombreuses villes secondaires. Koulikoro et Kidal sont en chantier ainsi que le tronçon Bafoulabé-Mahina.
Sur l’axe Bamako-Dakar par le Sud, le pont de Ballé a été inauguré, les ponts sur le Bafing et la Falémé sont achevés ; celui de Fourou sur la rivière Bagoué à Kadiolo le sera très bientôt. S’agissant des chantiers ouverts, celui de l’Autoroute Bamako-Ségou s’installe progressivement avec la construction des Bases-vies et la libération des emprises.
Les études techniques pour la réhabilitation de l’Avenue de l’An 2000 à Ségou sont en cours d’achèvement. La route emblématique Goma Coura-Nampala-Léré-Niafunké-Tonka-Diré-Goundam-Tombouctou sur près de 500 km commence à sortir de terre.
L’état d’avancement de la route Kayes-Diamou-Bafoulabé est satisfaisant ; L’élargissement à 2X2 voies de la Route nationale N°5 du Pont de Woyowayanko à la sortie de Sébéninkoro se poursuit à un bon rythme au moment où démarrent les travaux d’élargissement en 2X3 voies du Boulevard du 22 octobre 1946, s’étendant du Monument de l’Indépendance à l’ENSUP et l’élargissement en 2X2 voies de la Corniche de Bamako et la construction d’ouvrages d’art.
Ces infrastructures s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations de Bamako et permettront de fluidifier le trafic à l’intérieur de la capitale.
Le lancement, il y a seulement quelques jours, des travaux de bitumage des routes Konobougou-Barouéli, Dioila-Doïla et Banamba-Touba, pour un montant global d’environ 15 milliards de FCFA, contribue au renforcement du désenclavement intérieur pour faciliter la mobilité des personnes et des biens, pour relier les zones de production aux zones de consommation.
Le Gouvernement accordera une attention toute particulière à l’accélération des chantiers OUO-Bankass-Koro-Frontière Burkina Faso.
Mes Chers Compatriotes,
Ce maillage du Pays par un réseau routier dense et de qualité est appelé à se renforcer à la suite de la Table Ronde des Bailleurs de Fonds sur les Investissements Routiers Prioritaires, organisé à Bamako les 1er et 02 décembre 2011. Couvrant une période de programmation de trois ans, de 2012 à 2014, les besoins exprimés par le Gouvernement du Mali, ont porté sur le financement de cinq (5) projets routiers prioritaires, d’une longueur totale de 1.100 km et d’un coût total d’environ 190 milliards de F.CFA. Il s’agit de :
– La route Zantiébougou-Kolondiéba-Frontière de la Côte d’Ivoire ;
– La route Douentza-Gao ;
– La route Bourem-Kidal ;
– La route Didiéni/Kwala-Goumbou-Nara ;
– La route Macina-Diafarabé-Téninkou et un ouvrage environnemental sur le fleuve Diaka ;
– Les travaux de construction du tronçon Macina-Diafarabé sur 44 km vont démarrer en janvier 2012.
Le Programme est entièrement couvert, sur une période de trois ans, par les annonces fermes de financements des Bailleurs et d’autres confirmations incessamment attendues.
Il est important d’y ajouter l’ouverture prochaine du chantier de bitumage de la route Gao-Bourem, dans le cadre de la réalisation du barrage de Taoussa.
Mes Chers Compatriotes,
Comment évoquer nos Progrès dans la réalisation d’Infrastructures de transport sans insister sur la modernisation de l’aéroport de Bamako-Sénou ?
Après la construction d’une aérogare de fret et la rénovation de l’ancien terminal passagers, pour le mettre aux standards les plus élevés, en matière d’accueil et de traitements des voyageurs, la nouvelle plate-forme aéroportuaire en chantier avancé dans le cadre du Millénium Challenge Account, sera l’une des plus modernes et fonctionnelles sur notre Continent.
Le nouveau Terminal sera doté de six satellites d’embarquement et de débarquement de passagers. Ces infrastructures donnent à notre ambition de faire de Bamako le hub naturel de la Sous-région, toute sa pertinence et sa crédibilité.
L’aéroport Dag Dag de Kayes vient, lui aussi, de se hisser au rang d’aéroport international, avec un pavillon d’accueil entièrement rénové et une piste d’atterrissage allongée. Les premiers vols longs courriers en provenance de l’extérieur, ont commencé à desservir Kayes.
Mes Chers Compatriotes,
Dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication, le Complexe Numérique de Bamako, en construction, restera un des faits majeurs dans le secteur, cette année. Il vise à affirmer une plus grande présence de notre Pays dans la Société de l’Information.
D’un coût total d’environ 17 milliards de FCFA, le Complexe Numérique comprendra une École Nationale Supérieure des TIC pour la formation d’ingénieurs de haut niveau et de techniciens supérieurs qualifiés.
Un centre de formation continue en son sein assurera le recyclage des fonctionnaires et de tous les auditeurs désireux de se perfectionner dans les Technologies de l’information et de la communication.
Le Complexe comporte aussi un Incubateur d’Entreprises juniors TIC et fournira des halls d’exposition des produits et innovations Technologiques, ainsi que des salles de travail aux professionnels maliens et ceux de la sous-région.
Par ailleurs, j’ai instruit au gouvernement de finaliser, dans les meilleurs délais, la vente de 19 % des actions de Sotelma-Malitel destinés au grand public dans le cadre de l’actionnariat populaire.
L’expansion de la téléphonie mobile s’accompagne d’un accroissement exponentiel de la télédensité. Avec 10 millions et demi de lignes réparties entre les deux opérateurs, Sotelma-Malitel et Orange, contre 7 millions en 2010, la télédensité est passée de 33 % à 69 % en 2011.
Mes Chers Compatriotes,
Le paysage audiovisuel s’enrichit de la création ce 31 décembre 2011 de la Deuxième Chaîne de télévision du Mali (TM2). Cette nouvelle chaîne est une réponse qu’apporte le Projet pour le Développement Economique et Social aux défis de l’heure dans le secteur des médias audiovisuels et qui portent sur :
– la migration incontournable vers le tout numérique à l’horizon 2015 ;
– une forte présence des chaînes satellitaires dans le paysage audiovisuel ;
– la création prochaine de chaînes de télévision privées…
Près de 28 ans après le lancement de la 1ère Chaîne de télévision nationale, l’avènement de TM2 va offrir un programme complémentaire en phase, avec les attentes d’un public jeune et féminin, tout en restant ancré dans notre culture. D’un coût total de 04 milliards de FCFA, la nouvelle chaîne est entièrement financée sur les fonds issus de la vente de 51 % de la SOTELMA.
L’avènement de la deuxième chaîne de télévision s’inscrit dans une dynamique de modernisation des médias publics avec :
– le vaste chantier de construction de la Tour de l’ORTM pour un montant de 08 milliards de FCFA,
– la dotation de l’ORTM en cars de reportage, de production Radio et Télé et d’un centre de diffusion pour un coût global de plus de 09 milliards de FCFA.
La Presse écrite publique a entamé une phase de restructuration qui se traduira par le renforcement des équipements de l’AMAP en 2012. L’ouverture d’une École Supérieure de Journalisme et de Communication, courant 2012, apportera une réponse à l’amélioration de la qualité des ressources humaines des médias et à la professionnalisation du secteur.
Mes Chers Compatriotes,
Nos progrès peuvent se mesurer au développement des infrastructures énergétiques. Après l’inauguration de la centrale thermique de Sirakoro (SOPAM) et celle de Balingué, financée par la BID, les efforts destinés à assurer la couverture des besoins en énergie électrique des populations et des activités socioéconomiques du Mali se sont poursuivis en 2011 par le renforcement des capacités de production, l’extension de réseaux, la promotion de l’électrification en milieu rural et le développement des sources d’énergies renouvelables.
Ainsi, le projet d’interconnexion des réseaux électriques du Mali et de la Côte d’Ivoire, dont la première phase, en cours d’achèvement, permettra, l’importation de 80 Mégawatts à un prix inférieur à celui généré par la production thermique. La seconde phase du projet, en préparation, portera le transit de puissance à 200 Mégawatts.
Dans le domaine des énergies renouvelables, la réalisation de la centrale hybride (diesel/solaire) de Ouélessébougou offre d’intéressantes perspectives de diversification de l’offre énergétique.
Le renforcement du Réseau électrique s’accompagne de l’extension de l’éclairage public à de nombreuses localités de notre pays : Kati, Yanfolila, Niono, Bandiagara, Douentza, Goundam et Djenné rejoignent une liste de villes desservies.
Mes Chers Compatriotes,
S’agissant de l’accès à l’eau potable, l’année 2012 sera marquée par la poursuite des grands chantiers pour rehausser le niveau de desserte qui était de 75,2 % en 2010, une couverture au dessus des Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Dans l’agglomération de Bamako, les travaux de construction de la station compacte de production d’eau potable de Missabougou s’achèveront bientôt. Nous poserons aussi au cours des prochains mois, la première pierre du chantier de réalisation d’une station compacte à Kalabankoro.
Le projet-phare pour l’alimentation en eau de Bamako reste la station de Kabala, d’un coût estimatif de 165 milliards de FCFA, avec une capacité de production de 240.000 m3/jour. 2012 sera une année décisive dans sa réalisation.
Mes Chers Compatriotes,
Dans le domaine de la maîtrise de l’eau et de la régulation du cours du Bani, l’ouverture du chantier de construction du Pont-Barrage de Djenné a fait renaître l’espoir d’une relance vigoureuse de l’activité économique dans le Bassin du Bani dont le Barrage-seuil de Talo a révélé les énormes potentialités de production. Au plan économique et social, l’impact du Seuil se traduira par la création d’emplois, la sécurisation et la gestion concertée en eau, le développement agricole, de la pêche et de la faune, le désenclavement de plusieurs villages du cercle de Djenné…
D’un financement initial de près de 40 milliards de FCFA incluant le Génie civil, l’aménagement d’une première tranche de 15.000 hectares sur un potentiel irrigable de 68.000 hectares, le coût total du projet est de l’ordre de 120 milliards de FCFA.
L’année 2011, qui s’achève, a été marquée par un déficit pluviométrique important dans tout le Sahel qui compromet fortement nos prévisions de la campagne agricole 2011-2012.
J’ai engagé le gouvernement à mettre en oeuvre un Plan d’urgence, afin de faire face à la crise alimentaire qui s’annonce. Ce plan d’urgence se traduira par :
– la distribution gratuite de céréales dans les communes les plus vulnérables,
– la reconstitution et le renforcement du stock national de sécurité en mil et sorgho à concurrence de 10 000 tonnes,
– la distribution gratuite d’aliments bétail aux éleveurs touchés par la crise…
Au total, l’assistance de l’État portera sur plus de 40.000 tonnes de vivres pour un coût de 19 milliards de FCFA et des mesures d’approvisionnement en eau dans le cadre de l’hydraulique urbaine et rurale.
À la différence de la production céréalière, celle du coton enregistre une hausse significative en passant de 243.000 tonnes en 2010 à 406.000 tonnes en 2011, confirmant ainsi la relance de la filière.
Je tiens à féliciter la CMDT, l’APCAM et l’ensemble des cotonculteurs du Mali pour ces bons résultats. Le prix au producteur est passé de 185 FCFA à 255 FCFA soit une hausse de 24 % par rapport à la campagne précédente.
Cette relance de la production cotonnière coïncide avec la réouverture de l’usine FITINA spécialisée dans la filature.
Mes Chers Compatriotes,
La politique de l’Habitat social a très fortement imprégné la gouvernance des 10 dernières années. Le Programme se poursuit avec la réalisation pour 2011 et 2012 de près de 2.000 logements sociaux, dont 1.500 à Bamako et un demi millier à l’intérieur de notre pays.
De 2004 à nos jours avec un parc de plus de 10.000 logements sociaux, nous avons pu asseoir une expérience malienne en matière d’habitat social fondée sur l’engagement décisif de l’État et l’accompagnement des promoteurs immobiliers privés dont je salue l’apport et l’expertise.
Dans le domaine de l’éducation, de l’enseignement supérieur en particulier, l’année 2012 marque la mise en place progressive des réformes indispensables à l’amélioration de la qualité du système.
J’exhorte les enseignants, les étudiants et les partenaires de l’école à jouer leur rôle dans la quête de performance commune à toute la nation malienne.
Mes Chers Compatriotes,
La lutte contre le VIH/SIDA demeure une des priorités de l’État. Notre Programme National est un succès que confirme le recul du taux de séroprévalence dans notre pays. La création d’un Fonds National de Lutte contre le Sida, bientôt effective, ouvre un nouveau chapitre de ce combat que mène l’État avec l’appui de nombreux partenaires du Mali.
Au plan des infrastructures de santé, on peut se réjouir de l’achèvement des travaux de construction de l’hôpital National de Mopti et de la mise en service d’un Centre spécialisé de Radiothérapie pour la lutte contre le cancer à l’Hôpital National du Mali à Yirimadio.
Mes Chers Compatriotes,
L’attention portée au développement du sport d’élite et de masse reste soutenue par la réalisation de nouvelles infrastructures de haut niveau. Le pavillon des sports du stade Modibo KEITA a été entièrement rénové ; une nouvelle salle de 3.000 places a été construite au Stade du 26 Mars tandis que les travaux du Palais des Sports sis à l’ACI 2000 se poursuivent à un rythme satisfaisant.
Ce temple du sport de 5.000 places sera réceptionné au courant du premier semestre 2012. C’est aussi le lieu, pour moi, de saluer la parfaite organisation et le succès populaire de la dernière Coupe d’Afrique des Nations de Basket Féminin que notre pays a abrité en septembre 2011.
Nos performances sportives et la qualité de nos infrastructures nous mettent en position d’accueillir régulièrement des manifestations sportives de haut niveau.
Mes Chers Compatriotes,
La réalisation d’infrastructures dédiées à la culture dans chaque capitale régionale touche à sa fin. Après Sikasso, Ségou, Koulikoro et Kayes, les salles de spectacle de Tombouctou et de Kidal sont terminées. La remise des clés de la Salle de Mopti interviendra en février. Les travaux de la salle de spectacles de Gao sont en passe de s’achever.
Le même programme s’exécute dans les cercles et le District de Bamako.
Mes Chers Compatriotes,
L’emploi reste une des attentes fortes de la jeunesse malienne et une préoccupation de toutes les familles. Le Programme Emploi Jeunes II apporte une nouvelle impulsion aux efforts entrepris dans la première phase. Le PEJ II est financé à hauteur de 38 milliards 500 millions de FCFA, dont 67 % prélevé sur le budget national. Le seuil de recrutement de jeunes volontaires a été de 5000 jeunes pour 2012.
L’emploi des jeunes est indissociable du renouveau de la formation professionnelle. Tel est le message de ma participation à la première édition de la rentrée groupée des centres de formation organisée récemment à Badougou Djoliba dans le Mandé.
Mais l’outil le plus efficace pour gérer la problématique de l’emploi au Mali reste le Programme Décennal de Développement de la Formation Professionnelle, adopté récemment par le Conseil des Ministres. Le Programme Décennal fédère toutes les initiatives en matière de création d’emplois et mobilisera 307 milliards de FCFA sur la période 2012-2014.
Mes Chers Compatriotes,
Le seuil d’engagement social de notre État est si élevé qu’il nous faut constamment rechercher les voies et moyens de sa viabilité économique.
L’assainissement des finances publiques, le soutien aux réformes économiques structurelles et le financement des investissements publics, sont autant de mesures destinées à accélérer le rythme de notre croissance économique.
Le secteur minier constitue l’un des poumons de cette croissance. La production industrielle de l’or s’est élevée à environ 43 tonnes et demi, cette année, avec un revenu total pour l’économe estimé à 240 milliards de FCFA.
Les perspectives sont encore meilleures pour 2012 avec la bonne tenue du cours de l’or tout au long de l’année 2011, mais surtout en raison du démarrage de nouvelles mines. Il s’agit de la mine d’or de :
– Gounkoto, dans la zone de Loulo, avec des réserves exploitables d’un peu plus de 50 tonnes,
– Kodiéran, à Yanfolila, dont les réserves géologiques sont estimées à 82 tonnes.
J’avais instruit le gouvernement de faire de la diversification un axe majeur de notre politique minière. Je me réjouis donc de la pose de la première pierre d’une Aciérie intégrée à Manabougou Commune de Tienfala (Région de Koulikoro), marquant ainsi l’entrée de notre pays dans l’exploitation du fer.
Cette initiative, portée par la société Sahara Mining, avec une participation de l’État dans le capital, vise une production de 300.000 tonnes de fer par an au démarrage, et une pointe de 1 000 000 de tonnes en vitesse de croisière.
L’usine sidérurgique est couplée à une production électrique de 70 Mégawatts au départ, avec une extension prévue à 300 Mégawatts. 5 000 emplois seront créés.
Avec un investissement total de 150 milliards de FCFA, l’Aciérie intégrée de Tienfala est le plus grand projet privé jamais réalisé au Mali, de l’indépendance à nos jours.
Dans la même lancée, le gisement de manganèse de Tassiga, dans le cercle d’Ansongo, entrera en exploitation en janvier 2012, avec une production de l’ordre de 200.000 tonnes de concentré par an et un investissement de près de 38 milliards de FCFA. Quant à la recherche pétrolière, elle amorce sa phase décisive avec la réalisation des premiers forages en 2012.
Par ailleurs, notre tissu économique et industriel va s’étoffer en 2012 avec l’ouverture de la nouvelle usine de SUKALA qui viendra renforcer la couverture de nos besoins en sucre.
La mise en production est prévue au cours du premier trimestre 2012. À la même période, le projet de cimenterie intégrée de Gongontéry/Astro et Dio entrera en exploitation avec la livraison du 1er sac de ciment fabriqué au Mali depuis de longues années.
Dans le domaine de la construction automobile, l’usine de montage de véhicules de la Société WAD-YOUNGSAN, installée à Banankoro, prévoit de mettre ses premiers modèles sur le marché au cours des prochaines semaines.
Mes Chers Compatriotes,
Les Progrès accomplis par notre pays sont indéniables. Leur pérennisation doit reposer sur une meilleure organisation administrative du Mali. Notre ambition est de :
– mettre l’Administration en adéquation avec les objectifs de sa modernisation assignés dans le cadre du Programme de Développement Institutionnel ;
– prendre en compte les solidarités communautaires ;
– et réaliser les objectifs fixés par l’État dans le cadre de la décentralisation.
C’est dans cet esprit, que le Conseil des ministres vient d’adopter le projet de loi portant augmentation du nombre de Régions administratives qui passe de huit à dix neuf (19) et qui prévoit la mise en place progressive des nouvelles régions, avec leurs démembrements sur une période de cinq ans, pour tenir compte des contraintes financières, logistiques et celles liées aux ressources humaines.
La création des Régions de Taoudéni et de Ménaka procède de cette volonté et de cette vision.
L’étendue des régions du Nord du Mali, appelle de notre part une réponse appropriée, pour rapprocher l’administration des administrés.
Il s’agit de réussir, dans le même mouvement un meilleur cadrage de défense et de sécurité et un élargissement des espaces favorisant une large participation des élus locaux et des populations au débat national sur les questions politiques, sociales et sécuritaires.
Mes Chers Compatriotes,
La paix et la sécurité sont le socle du progrès social et économique. Les derniers événements survenus à Hombori et à Tombouctou nous confortent encore plus dans cette conviction. Le Mali a réaffirmé sa condamnation sans réserve de ces pratiques terroriste et criminelle, ainsi que sa détermination, qui porte ses premiers fruits avec l’arrestation des auteurs de l’enlèvement de Hombori, à oeuvrer en faveur de la libération des otages.
La bande sahélo-saharienne, déjà fragile, doit gérer la nouvelle donne du retour des soldats de nationalité libyenne, mais originaires de nos pays, et plus grave celle de la dissémination d’armes de tous genre.
Je tiens, au nom de notre Nation, à saluer tous nos frères qui, de retour de Libye, ont proclamé solennellement leur intention pacifique et décidé de se mettre au service du Mali. Je veux les assurer que le dialogue et l’ouverture demeurent la clef de voûte de notre politique pour une cohésion nationale.
À tous les autres pays de la Bande sahélo-saharienne, le Mali réaffirme son adhésion au dispositif inter-pays, pour la mise en commun de nos moyens politiques, diplomatiques et militaires afin de lutter plus efficacement contre toutes formes de menace et singulièrement le terrorisme et les trafics divers qui prospèrent dans la zone. À cet effet, le Mali s’est doté d’une Politique Nationale de Lutte contre l’Insécurité et le Terrorisme dans le Nord.
Le Programme Spécial pour la Paix, la Sécurité et le Développement des régions Nord (PSPSDN), issu de cette politique, est une réponse immédiate pour faire le lien entre la situation des risques sécuritaires et la reprise du développement local dans le Nord du Mali.
Le Programme spécial est conçu de manière à s’intégrer de façon complémentaire et cohérente avec d’autres actions en cours ou prévues. Les cibles prioritaires du Programme sont les communautés de base, les sites de fixation des personnes déplacées et les nouveaux pôles économiques locaux.
Mes Chers Compatriotes,
L’année nouvelle, que nous nous apprêtons à célébrer, m’offre l’occasion de saluer les Maliens de l’extérieur. Je sais les épreuves que beaucoup d’entre vous ont traversées, en raison de la crise économique et financière que connaissent certains de vos pays d’accueil. Nous nous souviendrons toujours de la part significative que vous prenez dans le développement de notre pays. J’associe à cet hommage tous les Amis du Mali.
Je voudrais aussi m’incliner pieusement devant la mémoire de tous ceux qui nous quittés au cours de l’année 2011 et souhaiter à tous ceux qui souffrent, de connaître des jours meilleurs.
Mes chers compatriotes,
Le regard que nous avons porté sur le chemin parcouru s’est arrêté successivement sur des repères représentatifs de l’oeuvre de construction nationale.
Le parcours a été enrichissant, passionnant ; il continue à nous apparaître non comme une aventure, non comme une marche solitaire, mais comme un mouvement d’ensemble dont chacun des éléments a fait preuve de volontarisme, d’engagement, de patience et de détermination.
Nous demeurons fascinés, au-delà de l’instant, au-delà de la ligne d’horizon par l’image d’un pays, dont le capital humain est de qualité, d’un peuple en paix et en sécurité dans un environnement prospère, un peuple en phase avec les nations du monde, attaché aux valeurs de démocratie, de liberté et de justice. La construction de cette image, le souci de sa préservation ont mobilisé nos forces et nos énergies au service du Peuple du Mali.
Mes chers compatriotes ;
Frères africains ;
Hôtes du Mali,
Je vous renouvelle mes voeux d’une bonne et heureuse année 2012 et souhaite qu’elle soit encore meilleure, pour mes amis les Enfants, les Tout-petits.