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Choguel Kokalla Maiga au sujet de la transition politique au Mali : « Ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas au nom de l’armée»
Publié le mardi 17 novembre 2020  |  Le Pays
Rencontre
© aBamako.com par AS
Rencontre entre le CNSP et le M5-RFP
Kati, le 26 août 2020. Dans les tractations devant définir les modalités de la transition politique post IBK, le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP) a reçu les membres du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), les contestataires qui ont été à l`origine de la déchéance du régime IBK.
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Le président du comité stratégique du M5-RFP, Choguel Kokalla Maigas’est finalement penché sur la mise en place du Conseil national de transition (CNT). En tant que membre influent du mouvement, il clarifie la position du M5, et met à nu la transition « militaire » déguisée en civile.

« Nous avons dit que le M5-RFP ne laissera personne empêcher l’émergence d’un Mali nouveau. Le M5-RFP n’acceptera jamais le retour des pratiques de l’ancien régime que nous avons combattu. Le M5 a dit qu’il veut une transition de rupture pour refonder l’État malien avec des objectifs clairs et précis », tels restent les mots tenus par Choguel Kokalla Maiga, lors d’un point de presse tenu le vendredi dernier.Sur ces objectifs, poursuit-il, figurent, entre autres : l’ancrage durable de la paix et de la sécurité ; de l’unité nationale ; de l’intégrité du territoire et de la souveraineté du Mali qui ne sont pas à négocier. Pour lui, il est, durant cette période transitoire, important que la lutte contre la corruption soit « concrète, que nous sortons des discours, et que les textes d’audits passés ou présents soient transmis à la justice ».

A cet effet, toutes les grandes structures de l’État et les institutions doivent faire l’objet d’audit, ainsi que l’aliénation du patrimoine de l’État, a-t-il sollicité. Des réformes politiques et institutionnelles doivent, si ça ne tient qu’à cet homme, également être faites pour aboutir à des élections crédibles et transparentes. Au sujet des manifestants tués, l’influent membre du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques reste catégorique : « Le M5 exige que justice soit rendue pour les martyrs des 10,11 et 12 juillet. Il ne sera pas question pour nous de faire la transition sans clarifier qui a donné l’ordre de tirer et de tuer les Maliens qui manifestaient pacifiquement, et qui sont leurs complices ».

Par la voix du Dr Choguel, le mouvement anti régime IBK souligne qu’il n’est nullement opposé aux militaires.D’ailleurs, toutes les initiatives allant dans le changement resteront soutenues par lui, annonce M.Maiga. Mais une chose se doit, selon Choguel, d’être clarifiée et retenue par tous : « C’est parce que le CNSP constituait le pendant du M5 dans l’armée que les colonels nommaient et donnaient des ordres aux généraux. Le CNSP et le M5 sont les deux forces du changement. Mais ce qui se passe aujourd’hui, ne n’est pas au nom de l’armée, mais au nom de quelques individus qui ne rendent pas service à l’armée », dira-t-il, parlant de la mise en place du Conseil national de transition.

De son avis, le Mali se retrouve aujourd’hui avec un gouvernement militaire, et non civils. Le paradoxe pour luiest que les militaires veulent aussi avoir un Conseil national de transition militaire présidé par un des leurs. « Nous n’accepterons pas cela. Le M5 ne peut pas se rendre complice de l’installation du régime militaire »,a-t-il confié, ajoutant : « Cela ne rend service ni au Mali, ni à la démocratie, ni à notre armée ».

Bref, debout et droit comme un chêne contre toute violation des textes, le vétéran politique est loin de daigner un autre comportement des militaires au pouvoir. « Le 11 novembre, ils ont procédé à des nominations des militaires à la place des administrateurs civils, nous ne pouvons pas accepter des violations de la loi en faisant croire que c’est pour favoriser l’armée », a-t-il ajouté, sûre que des pratiques pareilles ne rendent pas service à l’armée et au peuple. Et d’appeler le peuple, les forces patriotes, les partis politiques, les syndicats, société civile et les organisations à la résistance pour faire face « au danger qui pèse sur le pays et le système démocratique ».En tant cas, le M5 qui s’était opposé au régime IBK envisage de ne plus s’asseoir voir quiconque détruire le pays.

Mamadou Diarra
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