La ville de Fana, située à quelque 120 km de Bamako, a abrité les cérémonies du lancement de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, samedi 14 novembre 2020. Le thème retenu à cette occasion était « Le personnel infirmier et le diabète ». L’objectif est de sensibiliser sur le rôle des infirmiers dans la lutte contre cette maladie.
Plus de 460 millions de personnes vivent avec le diabète dans le monde. D’ici 2030, ce chiffre devrait atteindre 578 millions, selon les estimations de la Fédération internationale du diabète (FID) à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, le 14 novembre 2020. En 2019, 4,2 millions de personnes sont mortes de cette maladie.
La pandémie de la covid-19 fait voir l’impact réel de cette maladie dans le monde. Ce qui conduit Dr Matshidiso Rebecca Natalie Moeti, directrice régionale du bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, à lancer cet avertissement : « Combattre la covid-19 ne doit pas faire perdre de vue les autres défis sanitaires ».
« Les infirmières sont au cœur des soins de santé »
Dans un tel contexte, la FID estime que « les infirmières jouent un rôle central en aidant les personnes atteintes de diabète à comprendre et à gérer leur état et en s’attaquant aux facteurs de risque du diabète de type 2 chez les personnes les plus vulnérables ».Le monde a besoin davantage d’infirmières qualifiées afin de venir en aide aux personnes touchées et éviter « les complications qui changent leur vie — telles que les crises cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, la perte de vision, les maladies rénales et l’amputation des membres inférieurs ». Le rôle des infirmières est assez grand en matière de promotion « des comportements de vie plus sains ».Ce fait dire au président de la FID, professeur Andrew Boulton, que « les infirmières sont au cœur des soins de santé dans le monde entier et ont un rôle crucial à jouer dans la lutte mondiale contre le diabète. Malheureusement, il n’y en a tout simplement pas assez pour tout le monde. »
« Épargner maintenant, payer plus tard » voué à l’échec
Ce déficit d’infirmière risque d’être un autre défi à relever. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il faut craindre un déficit mondial de 5,9 millions d’infirmières. Pour prévenir cette situation, elle invite à une augmentation des diplômés en sciences infirmières de 8 % par an afin de surmonter le déficit d’ici 2030.
De son côté, la FID a demandé aux gouvernements nationaux « à réagir et à recruter suffisamment d’infirmières pour aider à soigner le nombre croissant de personnes atteintes de diabète et à donner la priorité au rôle que jouent les infirmières en investissant dans leur développement professionnel ».Selon le président de la FID, « investir dans les infirmières maintenant pour réduire les coûts futurs est un message difficile pour ceux qui gèrent les budgets des soins de santé ». Pourtant, précise-t-il, l’« approche “épargner maintenant, payer plus tard” » est vouée à l’échec.Car « les gouvernements d’aujourd’hui paient déjà pour les échecs de leurs prédécesseurs », déplore-t-il.La vague de diabète monte rapidement et il faut agir.
Des actions communes
Sur son compte Twitter, l’OMS Mali laisse comprendre que face à cette maladie, la contribution de tout un chacun est nécessaire. En termes de prévention, l’OMS Mali invite à éviter la consommation de breuvages sucrés, d’aliments transformés, du tabagisme, de l’usage nocif de l’alcool. L’OMS Mali invite également à faire au moins trois heures d’activité physique par semaine.
La Fédération internationale du diabète (FID) « est une organisation faîtière regroupant plus de 230 associations nationales du diabète dans 170 pays et territoires ». Elle dirige la communauté mondiale du diabète depuis 1950.