Plus têtu que l'orpailleur tu meurs. Officiellement sur décision du Gouverneur de la troisième région, tous les sites d'orpaillage sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Mais c'est sans compter avec la détermination des orpailleurs venus de plusieurs horizons et épiant le moment propice pour creuser la terre, surtout que la zone renferme une certaine quantité du fameux métal.
Les faits du jour nous emmènent à Issa Diakité cultivateur résidant à Yan-folila venu se plaindre à la brigade de gendarmerie de l'occupation de son champ situé à près de 1,5 km de la ville coté sud, sur la route de Yorobougoula par des orpailleurs. A ses dires, ce serait un sol regorgeant d'or après un premier gain important encaissé par les détecteurs ambulants. Dès lors, les gens n'ont dé cesse arrêté d'aller discrètement creuser la terre. Faute d'agents chargés de la sécurité, la garde des sites a été confiée aux chasseurs. C'est dans cet état de fait que dans la nuit du dimanche 11 août, profitant de l'absence des forces de sécurité déployées pour la sécurisation des opérations de vote, certaines personnes malintentionnées se sont ruées pour agresser les gardiens des lieux qui se sont vite repliés, craignant d'y laisser leur peau vu la furie et la détermination des envahisseurs.
Saisie par les chasseurs, le lendemain lundi entre 16 et 17 heures, la gendarmerie a organisé une patrouille mixte en compagnie des éléments de la garde provenant de la compagnie d'intervention rapide (CIR). A l'issue de cette manœuvre, une quinzaine d'individus ont été interpellés et conduits à la brigade territoriale. Après identification et enquête, 9 personnes ont été retenues pour opposition à l'autorité légitime et dégât dans les champs. Parmi ces personnes, figurent trois burkinabés à savoir Ali Yakilé, Moumouni Oué-draogo et Abass Gabé. Les autres individus sont des Maliens. Il s'agit de Lamine Sangaré, Siaka Doum-bia, Moussa Ani Samou, Ali Sagara, Harouna Dembé-lé et Daouda Berthé. Ils ont été conduits devant le juge de paix à compétence étendue de Yanfolila le Mardi 13 août dernier.
Comme une trainee de poudre, la nouvelle a circulé un peu partout. C'est ainsi que des Burkinabés résidant à Bougouni se sont présentés aux autorités à Yanfolila pour s'enquérir de la situation pensant à de là xénophobie envers, eux. Arrivés sur place, l'hospitalité malienne étant ce qu'elle est, une simple explication leur a permis de comprendre qu'il ne s'agit pas seulement des Burkinabés, mais que plusieurs de nos compatriotes font également partie du lot. Très satisfaits ils ont emprunté le chemin du retour. Par ailleurs, pour mettre fin à ces pratiques des hors la loi, toutes les machines servant au concassage des pierres précieuses pour extraire l'or ont été enlevées provisoirement, en attendant l'autorisation des autorités légitimes.