Mais à quoi les fils de pays, en proie aux pires épreuves depuis plusieurs années, jouent-ils? L’espoir suscité par la mobilisation pour l’incontournable changement de comportement qui éviterait le pire s’émousse. Celui suscité par l’acte majeur du 18 août dernier n’a produit que l’effet d’un feu follet. A part peut-être ceux qui pensent connaitre le sexe des anges, même les plus optimistes commencent à déchanter.
On peut difficilement comprendre que, dans le contexte actuel, des actes engageant la vie de la nation fassent fi de l‘inclusivité. Sans la moindre concertation avec les forces du changement, le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) a désigné le Président, le Vice-président, le Premier ministre de la Transition.
De la même manière apparemment, les ‘’colonels’’ ont publié deux décrets sur le Conseil national de Transition (CNT) comme pour donner raison à ceux qui les soupçonnent de s’accaparer de tous les leviers du pouvoir pendant la période transitoire, une période de consensus.
Or en s’attribuant un rôle exorbitant dans la désignation des membres du CNT, la junte envoie un mauvais signal à la communauté internationale, notamment la Cedeao qui avait exigé sa dissolution pure et simple. Encore que sa composition demeure toujours un mystère pour le commun des Maliens.
Les divergences actuelles autour du CNT auront des répercutions sur les futures reformes qui ont besoin d’un climat politique et social apaisé. Dans ces conditions, il y a un risque de glissement du calendrier de la Transition. Sur les 18 mois démarrés depuis le 15 septembre, selon la Cedeao, deux mois et 4 jours sont déjà consommés !
Contrairement à ce qu’il a déclaré, le Président de la Transition n’a d’autre choix que de s’engager – ici et maintenant – pour éviter au processus en cours un dérapage dangereux. Les colonels du CNSP ont beau réceptionné des candidatures individuelles dans le cadre de la mise en place du CNT, le refus de participation des grandes formations et des plus grandes centrales syndicales n’est pas gage de succès.
Les démarches en cours consacrent l’exclusion et l’arbitraire. Deux facteurs, sources de tensions voire de crises. A ce rythme, la Transition risque d’être un échec et ne pourrait jeter les bases des réformes indispensables à la mise en place d’institutions fortes.
Il urge donc pour le Président Bah N’Daw et son vice-président Colonel Assimi Goïta de prendre la mesure de la situation. L’une des meilleures propositions pour jeter les bases de l’union autour des futures échéances, notamment les réformes est venue du Parti Sadi de Dr Oumar Mariko. «Le Parti SADI note que la mise en place prochaine du Conseil National de Transition (CNT), qui a fait l’objet de deux décrets fixant les critères de répartition entre les forces vives de la nation malienne, suscite des tensions au sein de la classe politique.
Face aux préoccupations et inquiétudes exprimées par les acteurs politiques, le Parti SADI demande au CNSP d’entreprendre une démarche d’ouverture et de dialogue envers tous les acteurs (classe politique, société civile, et toutes les forces vives de la nation) afin de mieux partager son approche et recueillir les contributions pouvant rendre le CNT encore plus légitime, populaire et compétent pour faire face aux immenses défis qui l’attendent.
Le Parti SADI, en tant qu’acteur majeur pour le changement et l’approfondissement démocratique, lance un appel à la classe politique, à la société civile et au CNSP afin de mettre en place un cadre de concertation, de dialogue et de confiance assurant à notre pays une transition engagée pour le changement en faveur du Peuple», a souligné le directoire de cette formation dans un communiqué largement diffusé sur les réseaux sociaux. Ce cadre de concertation, de dialogue et de confiance est plutôt nécessaire pour permettre au Mali d’aller de l’avant.