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‘’Le père d’ATT’’, lors des obsèques nationales du Général : ‘’C’est un homme d’exception pleuré par tout un peuple…’’
Publié le jeudi 19 novembre 2020  |  Le challenger
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Les obsèques nationales du Général Amadou Toumani Touré, ancien président de la République, décédé le 10 novembre en Turquie, ont eu lieu avant-hier mardi à la Place d’armes du Génie militaire. La cérémonie était placée sous présidence du Président de la Transition, Bah N’Daw en présence des anciens présidents Alpha Oumar Konaré, Dioncounda Traoré, de plusieurs délégations étrangères venues du Niger, du Congo Brazzaville, de la Guinée-Bissau, du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso.Après des témoignages et un défilé militaire en hommage à l’illustre disparu, le Général ATT a été conduit en sa dernière demeure au cimetière d’Hamdallaye où il repose. Nous vous proposons, ici, le témoignage du Général de division à la retraite, Souleymane Yacouba Sidibé, qui a fait la révélation de l’avoir surnommé ‘’ATT’’ au nom de la Promotion Général Abdoulaye Soumaré, 4e promotion de l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA).

Bissimilahi rahamani rahim ! Gloire à Allah, Le Tout-Puissant, Le Tout Miséricordieux, Seigneur de la terre et des cieux

S.E. Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’État

S.E. Messieurs les Anciens Présidents

Monsieur le Vice-président de la Transition

Monsieur le Premier Ministre

Messieurs les Premiers Ministres des pays amis

Madame Touré Lobbo Traoré

Distinguées personnalités ici présentes, en vos rangs, grades et qualités, tout protocole observé

Mesdames et Messieurs

Si on s’accorde volontiers à reconnaître qu’un Président de la République, ancien ou en exercice, appartient à la nation entière une et indivisible, il n’en demeure pas moins vrai que son affiliation à des cercles tels la cellule familiale, le groupe ethnique ou confessionnal, la promotion, demeure aussi une réalité.

Le témoignage que je porte ici à la mémoire de l’ancien Président du Mali, le Général d’armée Amadou Toumani Touré, s’inscrit dans la logique de ce postulat ou de cet axiome, comme il plaira à chacun de l’entendre. Mon témoignage est le message que la Promotion Général Abdoulaye Soumaré, 4e promotion de l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA), me charge d’adresser à la famille, aux nombreux parents, amis et sympathisants de notre regretté compagnon d’armes.

‘’Un devoir rempli laisse toujours dans l’âme un sentiment qui ressemble au remords, celui de n’avoir pas assez fait. » disait Goethe. Tel est celui qui m’anime aujourd’hui alors que je m’apprête à évoquer le film de 50 années d’une amitié indéfectible qui naquit en 1969 lorsque les 30 jeunes adolescents que nous étions franchirent pour la première fois le portail de la prestigieuse école de formation militaire implantée à l’époque au camp Soundjata de Kati.

Par quel bout commencer le récit post-mortem d’un compagnonnage, d’un cheminement côte à côte à travers le voyage de la vie, ce parcours initiatique au cours duquel nous avions eu une complicité sans faille dans le partage des moments heureux et des épreuves les plus endurantes au fil de l’apprentissage du métier de soldat, puis de futur officier, à travers ces exercices de combat dans les collines et autres mouvements de terrain des environs de Kati et Koulikoro, et plus tard de notre engagement réel sur les théâtres d’opérations dans des conflits armés locaux ou même ayant opposé notre cher pays à des pays tiers ?

Ces souvenirs qui font aussi sourire, disais-je tantôt, notamment les séances de close-combat au cours desquelles notre cher compagnon aujourd’hui disparu ne trouvait point de partenaire à cause du sérieux qu’il mettait dans l’exécution des prises.

Parce qu’il était ainsi l’élève-Officier Amadou Toumani Touré. Parce qu’il ne savait pas tricher, parce qu’il se dépensait sans compter, qu’il s’impliquait à fond dans tout ce qu’il entreprenait. Avec un tel trait de caractère, ce volontarisme spontané, l’Officier qu’il devint plus tard ne pouvait que susciter l’admiration et engranger les succès dans sa brillante carrière militaire, qui ferait rêver plus d’un, au regard de son ascension jusqu’au sommet de la hiérarchie.

En lui, la rigueur militaire cohabitait harmonieusement avec une sensibilité à fleur de peau, la générosité du coeur et l’amour du prochain. Il avait la passion de l’amitié. L’honnêteté dans la relation amicale était pour lui un dogme, qui l’emportait sur tout autre.

Quelle promotion, civile ou militaire, ne serait pas fière de compter dans ses rangs un homme d’exception qui s’est vu confier par la communauté internationale autant de missions au-delà de ses frontières nationales, qui a obtenu une pléthore de prix, de distinctions honorifiques et même si tel n’était le souhait de personne…qui est pleuré par tout un peuple de Diboli à Herèmakono, et de Zégoua à Tin Zaouatine ?

Dans ces moments empreints d’une infinie tristesse, notre compassion va en premier lieu à Lobbo, son admirable épouse et à ses enfants Fanta, Mabo et Lobbo. Qu’elles trouvent ici l’assurance de notre soutien total dans l’épreuve que l’implacable destinée de l’homme nous impose tôt ou tard, celle d’un combat où la mort triomphe toujours de la vie, nous rappelant que la vie n’ est qu’un rêve, et la mort le réveil.

Reposez en paix, Monsieur le Président !

Vos camarades de la 4e Promotion de l’EMIA ne vous oublieront jamais, mon Général.

Nous te confions au Tout-Puissant, mon cher ATT, sobriquet que je suis fier de t’avoir donné par un jour de grande inspiration, et qui ne t’a plus jamais quitté.

Général de Division (er) Souleymane

Yacouba SIDIBÉ

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