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Le procureur général Boya Dembélé invite » les juges et Procureurs à continuer à sévir contre les dérapages des réseaux sociaux «
Publié le vendredi 20 novembre 2020  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par Momo
Atelier de formation sur l`élaboration et la soumission de rapports de la commission Africaine des Droits de l` homme et des peuples.
Bamako, le 17 mars 2015 au bureau du médiateur de la République. M. Boya Dembélé a présidé l`ouverture de l`Atelier de formation sur l`élaboration et la soumission de rapports de la commission Africaine des Droits de l`homme et des peuples.
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Dans son réquisitoire, le procureur général de la Cour suprême, Boya Bembélé, en se basant sur l’actualité récente, n’a pas manqué d’attirer l’attention des acteurs de la justice à être plus regardant sur la nécessité de la garde à vue et l’utilisation du mandat de dépôt Il les a invités à arrêter avec les publicités sur eux-mêmes dans différentes affaires. Il les a exortés aussi à continuer à sévir contre les dérapages sur les réseaux sociaux.




Dans ce réquisitoire, Boya Dembélé dira que » les libertés peuvent être restreintes en période exceptionnelle, mais elles le sont au quotidien par les juges et les Officiers de Police Judiciaire seuls habilités, de par la loi, à priver même les citoyens de leur liberté en cas d’infraction à la loi. Les OPJ agissent par le biais de la garde à vue, les juges par le biais du Mandat de dépôt « . Cependant, rappelle-t-il, toutes ces mesures privatives de liberté sont strictement encadrées par la loi et gouvernées par le principe selon lequel » La liberté est la règle, et la détention l’exception. « . Et les parquets doivent y veiller strictement.

A ces niveaux, Boya Dembélé d’ajouter que » des abus sont souvent constatés et qu’il faudra circonscrire. La garde à vue et le mandat de dépôt ne sont pas indispensables dans tous les cas. Tant qu’une personne suspectée ou poursuivie dispose d’une garantie suffisante de représentation et que l’OPJ ou le Juge ne courent aucun risque à voir s’échapper celle-ci, la garde à vue ou le Mandat de dépôt ne doivent pas être systématiquement ordonnés « .

C’est pourquoi, il estime que » ni les OPJ ni les Juges ne doivent se comporter en justiciers, ils n’en ont que faire d’ailleurs ; les pouvoirs que la loi leur confère suffisent largement « .

Le procureur général d’attirer aussi l’attention que » dans des affaires récentes qui défraient la chronique, il nous a été donné de constater que sur les réseaux sociaux, des OPJ s’adonnent à des publicités concernant l’arrestation de bandits pour se mettre eux-mêmes en valeur, souvent même au mépris de la présomption d’innocence.

La même pratique commence à gagner le milieu de la Magistrature à l’occasion d’affaires concernant les atteintes aux biens publics et l’arrestation de personnalités publiques brandie comme un trophée. Ceci est déplorable. Ni le Juge ni l’OPJ n’a besoin de publicité pour les actes qu’il pose, surtout dans la phase de l’enquête préliminaire ou de l’instruction préparatoire. La publicité à ces stades de la procédure ne fait que nuire d’ailleurs à l’efficacité de la procédure. J’en appelle à leur sens de la mesure et les exhorte à ne pas céder à la tentation de se mettre sur la place publique, lorsque ce n’est pas nécessaire. En accomplissant vos offices avec pondération, mesure et discrétion, vous n’en sortirez que davantage grandis « . S’agissant des les réseaux sociaux, il dira que ceux-ci » commencent à devenir une gangrène pour notre société. Ils sont utilisés pour régler des comptes personnels. Des pages sont ouvertes rien que pour servir à insulter des personnes avec qui d’autres ont maille à partir. Au lieu d’être une tribune d’échanges d’informations saines et crédibles, de communication et de convivialité, ils sont devenus un tribunal (usurpant ainsi aux juges leur mission), et des lieux de dérives de tous ordres. Il est temps de mettre fin à ces pratiques. Nous encourageons vivement les juges et Procureurs à continuer à sévir contre les dérapages de ces réseaux sociaux, dans le respect bien entendu de nos lois. En même temps, nous les invitons à une utilisation mesurée du mandat de dépôt en cette matière, sauf quand cela est absolument nécessaire « .

Youssouf CAMARA

Source: l’Indépendant
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