Transition ! Comme un effet de mode, le Conseil national du patronat du Mali va être dans l’air du temps. Pour dire qu’il n’échappe pas à une transition comme acceptée par les deux parties en conflit, suite aux propositions de la médiation. Cette période transitoire, gérée par un Bureau consensuel présidé par Mamadou Sinsi Coulibaly, devra procéder aux réformes nécessaires dont le toilettage des textes qui constituent la principale source de conflit actuellement.
Apparemment, les deux camps opposés dans le conflit électoral du Conseil national du Patronat du Mali ont compris que leur querelle n’aboutira à rien de positif. Bien au contraire, les autorités et d’autres partenaires du secteur privé risquent de surfer sur cette vague de division pour ne pas donner au Patronat la place qui lui revient de droit dans la vie nationale. La preuve par les faits, c’est le Conseil national de transition (Cnt) en chantier. A cause de la division actuelle du Cnpm, cet organe législatif de la Transition chargé de refonder le Mali tiendra ses travaux sans accorder un seul siège au Patronat, alors que des réformes importantes à mettre en œuvre concerneront le secteur privé national.
Il semble bien qu’au niveau de la crème des affaires du Mali que représente le Cnpm, on ait bien pris conscience de la nécessité de recoudre les morceaux de l’organisation patronale actuellement en lambeaux car les adversaires ne sont pas dans ses rangs, mais bien en face et il y a nécessité d’engranger une dynamique unitaire pour agir avec efficacité.
En tout cas, les positions sont devenues moins radicales pour permettre à la médiation en cours de pouvoir combler les lézardes affichées par la faitière du secteur privé national. Effectivement, il nous revient que la Médiation en cours devra, en principe, déboucher sur un accord sur 11 points pour sceller définitivement la réconciliation entre les deux camps dirigés par de grosses pointures des affaires du Mali, notamment Diadié Sankaré et Mamadou Sinsi Coulibaly.
Ce qu’il faut retenir de cette médiation, c’est la nécessité d’un toilettage des textes de aux fins de permettre l’alternance au niveau du Bureau exécutif et principalement au poste de président. Cette réforme majeure se fera dans le cadre d’une période de transition qui sera présidée par l’actuel président, Mamadou Sinsi Coulibaly, accompagné par un Bureau consensuel au sujet duquel les derniers réglages sont en train d’être effectués.
Ce Bureau comprendra des opérateurs économiques proposés par les deux camps pour mener à bien le processus de refondation de l’organisation patronale, tel que souhaité par les membres. Cela permet par ailleurs, à l’avenir, le tiraillement déjà inscrit au chapitre des regrets, de part et d’autre.
Nous pensons bien que ce processus de relecture des textes sera aussi mis à profit pour redéfinir le profil du membre du Cnpm et surtout de celui de tout postulant comme membre du Bureau exécutif. C’est pour éviter cette foire aux enchères qui ne profite souvent qu’à des pseudos patrons, parfois même en faillite, mais prêts à monnayer leur soutien ou leur inscription sur une liste de candidatures, en contrepartie d’espèces sonnantes et trébuchantes.
En effet, le Cnpm doit éviter d’importer en son sein des pratiques bas de gamme connues dans d’autres organisations du secteur privé où les élections sont de véritables foires d’empoigne et de surenchères, lesquelles nourrissent des gens devenus quasiment des professionnels de ces périodes d’agitation électorale.
C’est vrai qu’à y regarder de très près, la plupart de ceux qui s’agitent et transforment les campagnes électorales des organisations du secteur privé en de véritables marchés, ne sont pas souvent parmi les personnages les mieux indiqués pour parler et agir au nom de ces structures. Mais si c’est l’occasion pour eux de faire couler l’argent à flots…