Les monuments et autres sites historiques des régions du Nord ont été durement touchés par l’occupation de cette partie du pays par les jihadistes. Ces imposteurs ont ainsi systématiquement détruit des mausolées. Même un lieu réputé d’acquisition de connaissances comme l’Institut des hautes études et de recherches islamiques, Ahmed Baba (IHERI) où sont conservés de vieux et précieux manuscrits n’a pas été épargné.
L’association des Relayeurs franco-africains (REFRAF) va contribuer à la réhabilitation de l’Institut. Elle a remis à cet effet vendredi 1300 euros (soit 852 000 Fcfa) au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique comme contribution à la réhabilitation de l’institut et de la bibliothèque privée Mama Haïdara de la ville.
L’argent a été remis au cours d’une cérémonie présidée par le ministre Messaoud Ould Mohamed Lahbib, dans la salle de conférences du département. C’était en présence du président des REFRAF, Mahamar Assalah Aba, et des responsables des structures donatrices et bénéficiaires. Ces 852.800 de Fcfa présentent la particularité d’avoir été collectés par les membres des REFRAF pour la préservation des manuscrits de Tombouctou à l’occasion d’une journée de solidarité pour le Mali organisée à Meaux (une localité française) le 6 avril dernier avec le soutien du Parti socialiste français.
« Nous avons choisi les manuscrits de Tombouctou pour investir cette somme d’argent en guise de contribution pour remettre debout les deux structures culturelles et instructives et participer à la reconstruction d’un nouveau Mali », a expliqué Mme Sabine Aba, la secrétaire chargée des affaires sociales, de la santé et de la solidarité de l’Association des relayeurs franco-africains. « Cette aide des Maliens de France nous réconforte beaucoup, nous soulage et nous va droit au coeur. Si tous les Maliens et toutes les Maliennes de l’intérieur et de l’extérieur agissaient comme les REFRAF, les manuscrits de Tombouctou seront sauvés », estime le directeur de la bibliothèque privée Mama Haïdara, Abdel Kader Haïdara.
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a, lui, rappelé que les événements douloureux qui ont frappé notre pays ont affecté son précieux patrimoine culturel qui appartient à l’humanité entière, soulignant que la ville de Tombouctou entretient de nombreuses collections couvrant de multiples domaines de la connaissance. Outre les manuscrits, les mosquées et les mausolées ont été victimes des agissements des bandits armés qui sévissaient au Nord. « C’est pour cela que l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la culture et la science (UNESCO) et de nombreux partenaires travaillent avec soin pour remettre debout ces sites et d’autres biens culturels détruits dans les mêmes circonstances », a indiqué le ministre.
Créée en 2011 en France, l’Association des relayeurs franco-africains oeuvre activement pour la participation effective des Français d’origine africaine dans toutes les organisations politiques, économiques, associatives, syndicales, culturelles et sportives en France, en Europe et en Afrique.
