Dans le rapport de la Bcéao intitulé « Balance des paiements et Position extérieure globale » de mai 2017, la « balance commerciale » de notre pays est déficitaire de plus de 726 milliards en 2016 et 800 milliards en 2017. La « Position extérieure globale » du pays est déficitaire de plus de 3 799 milliards en 2016 et 4 307 milliards en 2017. Au risque de décevoir les Maliens, l’or et le coton ne suffisent pas.
En matière industrielle, avec 46,2 % de ses exportations intra-Uémoa formés d’animaux vivants, 16,8 % d’engrais, 0,3 % de coton et 36,7 % de divers, notre pays est un vaste marché communautaire des produits industriels. Sans aucun doute, les peaux issues de ces animaux nous reviennent en produits manufacturés « cuirs et peaux » vendus très chers. Que font nos autorités avec ces chiffres ?
Au lieu de travailler ensemble à mettre en place des politiques économiques qui permettent d’inverser les tendances, créer plus de richesses pour le bonheur de tous, incapables de s’entendre, nous sommes-là se faire la guerre pour des problèmes de « postes » ou de « contrôle de territoire ». Et après ?
I- Comprendre les secteurs économiques.
Les économistes nous apprennent que l’économie d’un pays est divisée en trois grands secteurs :
le secteur primaire : agriculture, élevage, pêche, arboriculture, etc.,
le secteur secondaire ou industriel :
le secteur tertiaire ou des prestations de services.
Les deux premiers représentent l’économie réelle, c’est-à-dire la production et la fabrication des biens physiques alors que le troisième représente la « prestation d’un savoir », véritable support logistique. Ainsi le mécanicien utilise son savoir pour réparer le tracteur d’un paysan sans lequel, ce dernier ne peut pas produire. De même le banquier exerce une activité de prestation de services, qui consiste en l’intermédiation financière, permettant de financer des investissements sans lesquels, l’industriel ne peut pas fabriquer.
Il est important de distinguer les concepts de production et de fabrication. La compréhension commence par la distinction. Pour ne pas confondre, commençons par distinguer.
La fabrication suppose l’intervention de l’Homme pour agir, transformer, faire passer une matière d’un état E1 à un autre état E2 qui va être finalement utilisé ou consommé. La production suppose la non-intervention humaine, sinon limitée de l’Homme dans le processus : production de céréales, de pomme de terre, des œufs, du lait, etc.
Il est inapproprié de dire par exemple qu’une usine « produit » des tissus. Non, l’usine « fabrique » des tissus. Les paysans produisent du « coton » et ne fabriquent pas de tissus. Au final l’expression correcte serait de dire que les usines fabriquent des tissus avec du coton produit par les paysans.
De la même manière, le menuisier ne produit pas de meubles, mais fabrique des meubles avec du bois produit par un arboriculteur. Une unité pharmaceutique fabrique des médicaments à partir des plantes produites éventuellement par un arboriculteur.
Aussi aucune entreprise ne peut produire de la viande, mais l’éleveur élève des animaux dont l’abattement permet d’obtenir la viande. Il est plus approprié de parler de « conditionnement » de la viande et non de fabrication de la viande.
Le pisciculteur ne produit pas de poisson, mais élève des alevins, qui deviennent des poissons frais, finalement « conditionnés » ou « transformés » en poissons fumés pour une conservation plus longue, pour l’exportation.
L’intérêt de ces distinctions, c’est de mettre en évidence les liens entre les secteurs.
Le secteur primaire est à la base du secteur industriel, c’est-à-dire de tout processus de transformations de conditionnement, au niveau artisanal ou industriel.
Ainsi il apparait clairement l’interdépendance et la complémentarité des trois secteurs
II- Comprendre l’activité industrielle
L’activité industrielle consiste à transformer une matière première clairement identifiée, à laquelle, on associe des consommables et d’autres additifs pour obtenir des produits finis propres à la consommation finale. La matière première peut être d’origine :
céréalière : blé, mil, riz, maïs, etc.
fruitière : banane, orange, mangue, papaye, goyave, pastèque, citron, etc.
halieutique : poisson et autres produits des eaux,
animale : lait, viandes, cuirs et peaux,
forestière : bois, karité, palmier, dattier,
maraîchère : oignon, tomates, betterave, etc.,
de cultures dites industrielles : arachides, coton, café, cacao, dah, jatropha ou pourghère, canne à sucre, etc.
de la terre : sable, argile, etc.,
du sous-sol : les substances minéralogiques solides, liquides et gaz,
,
On peut dire sans risque d’être démenti, que tout ce qui se trouve sur la terre peut être transformé en « quelque chose » par le génie créateur de l’Homme. La transformation peut être faite au moyen d’une technologie :
manuelle : ce mode de production ou de fabrication est généralement qualifié d’artisanat. On peut citer le tisserand, le tapissier, le tailleur, le pêcheur, l’orpailleur, etc.
mécanique : la force motrice humaine est aidée par une machine.
automatique : l’intervention humaine est très limitée.
Les matières premières et des consommables étant connues, le choix du site de l’usine se fait essentiellement suivant deux critères : la proximité de l’usine aux sources d’approvisionnement ou sa proximité aux centres urbains de consommation
III- Rôles indispensables de l’Etat dans la naissance d’un tissu industriel.
Les Etats ont toujours joué de très grands rôles dans l’émergence d’un tissu industriel national. On peut dire qu’il n’y a pas une seule grande entreprise au monde, multinationale soit-elle, dont l’Etat n’a pas aidé à la création, au développement, et même à l’accès aux marchés internationaux.
C’est dire qu’il n’y a pas d’industrialisation sans une réelle volonté politique. Cela se voit dans les différentes suivantes :
Les recherches fondamentales et appliquées. Comment savoir que tel produit peut être fabriqué à partir de telle matière première ? Que tel médicament peut être fabriqué à partir de telle plante ?
C’est aux termes des conclusions des années de recherches. La recherche coûte très cher d’une part et d’autre part, elle est très aléatoire. Les recherches sont menées généralement par les Etats, à travers des « enseignants-chercheurs » dans les Universités et des Chercheurs professionnels dans les Instituts de recherche.
L’Etat finance les recherches sur budget national et/ou sur financement de projets convenus avec des partenaires généralement étrangers. En contrepartie des résultats et des normes de publications pourraient être exigées aux bénéficiaires de ces sommes. Notre pays compte de nombreux Instituts de recherche dont les plus connus sont l’IER, l’INSP (l’ex-INRSP), le CNRS-BTP, le LCV, etc.
C’est dire tout simplement que l’Etat est à la base de l’activité industrielle. Sans cet effort important pour financer de la recherche, l’industrialisation du pays parait être très difficile. L’Etat constitue la première chaine de l’industrialisation du pays.
La diffusion des résultats des recherches. Comment faire connaitre au public en général et en particulier aux entreprises et investisseurs, les résultats des recherches des Chercheurs universitaires et des Instituts de recherche ?
Cela incombe naturellement à l’Etat, qui a initié des projets de recherche fondamentale ou appliquée. La diffusion des recherches ayant abouti est de la responsabilité de l’Etat.
Dans certains pays, il existe un « Conseil national de la Recherche » qui coordonne, centralise et diffuse les résultats de toutes les recherches. Le ministère en charge du développement industriel est membre de ce Conseil.
Les exploitations des résultats des recherches. Les Instituts de recherche et les Universités n’ont pas pour vocation de fabriquer et de commercialiser des produits à partir des résultats de leurs recherches. Cela est du domaine des entreprises publiques et privées, à travers le ministère en charge du Développement industriel.
Les autorisations et les licences. Les Etats délèguent la fabrication et la commercialisation des produits issus des résultats des recherches aux entreprises, aux moyens d’autorisation et de licences. En vertu des mécanismes d’accords, des royalties sont versées par les entreprises d’exploitation, à l’Etat. Ces redevances permettent d’intéresser les Chercheurs et de contribuer au financement de la recherche des Universités et des Instituts.
Les laboratoires d’analyse. La protection des consommateurs, donc des populations, fait partie des missions régaliennes de l’Etat. Les Etats veillent en permanence à ce que les entreprises industrielles respectent les « clauses générales et spécifiques contenues dans les cahiers de charges », notamment en matière de qualité.
Le non-respect peut entrainer le retrait de l’autorisation et de la licence. Encore un rôle très important dans le développement d’un tissu industriel.
Le choix de la technologie de fabrication. Elle est de la responsabilité de l’entreprise qui décide de mettre un produit sur le marché. Il appartient à l’entreprise de choisir librement la technologie qu’elle compte utiliser pour fabriquer le produit.
Les technologies généralement rencontrées sont : Américaines, Brésiliennes, Européennes, Canadiennes, Chinoises, Indiennes, Russes et Turques. Encore une intervention de l’Etat pourrait s’avérer nécessaire. En effet, le choix pourrait être facilité par la qualité des relations politiques avec le pays fabricant.
Le « modèle économique »: Le choix des matières premières et consommables, le choix de la technologie de fabrication, complétés par les canaux de distribution, constitue le « modèle économique ». Ce modèle économique doit assurer la survie de l’entreprise, autrement dit lui garantir une rentabilité suffisante.
IV- Rôles d’accompagnement nécessaires de l’Etat dans le développement d’un tissu industriel local
Il s’agit des rôles d’accompagnement sans lesquels, les unités industrielles naissantes pourraient se développer, voire survivre. Ils peuvent être résumés ci-après :
L’accès aux zones industrielles. La politique de « décentralisation industrielle » de nombreux Etats prévoit des zones industrielles dans les principales villes et localités du pays.
Il s’agit de zones aménagées aptes à l’exercice de l’activité industrielle : viabilisation, électrification, télécommunications, traitement des déchets solides, liquides et gazeux, rendant la zone immédiatement opérationnelle.
Les conditions d’accès (généralement un bail de longue durée, etc.) et les modalités d’utilisation (habitation limitée au seul personnel technique, etc.) des zones industrielles sont clairement définies par les autorités.
Par l’accès facile ou difficile aux zones industrielles, l’Etat pourrait encourager ou décourager les investisseurs nationaux et étrangers et donc constituer un « frein » au développement du tissu industriel local.
La protection des industries naissantes. Elle est cruciale pour la survie et la sauvegarde des emplois créés. Outre des mécanismes de protection prévus dans le Code des Investissements sous forme d’avantages fiscaux, économiques et douaniers, l’accès au marché est fondamental.
Des pays réservent des quotités de « la commande publique » aux industries de moins de cinq (5) ans. Ce dernier accompagnement est capital. Sans cela, tous les efforts ci-avant consentis pourraient se trouver anéantis. En effet, pour des raisons de coût de lancement, de qualité des produits fabriqués, il est très difficile pour une industrie naissante de survivre à la compétition des mastodontes.
Il apparait clairement que le développement industriel d’un pays est une question de volonté politique. On constate que, du début de la chaine jusqu’au produit fabriqué mis à la disposition du consommateur, sur le marché, l’Etat est présent pour susciter, encadrer, protéger et développer.
Sans cette volonté politique, le pays ne serait difficilement industrialisé. Il demeurera un vaste marché pour le reste du monde.
Les pouvoirs politiques de notre pays sont fortement interpellés afin qu’ils consentissent ces gros efforts, pour que le pays soit doté d’un tissu industriel. Les multinationales qui forcent l’admiration sont toutes passées par ces étapes.
V- L’industrialisation naissante des indépendances stoppée par des « programmes d’ajustement structurels ».
L’observation de l’activité économique depuis les indépendances montre que les différents régimes qui se sont succédé ont affiché la volonté d’avoir un « industriel local ».
En optant pour le système économique « socialiste », le régime du Président Modibo KEITA a commencé par la nationalisation de certaines entités héritées de la colonisation. Puisque l’Etat est le seul agent exerçant l’activité économique en système socialiste, il a créé de nombreuses entreprises dont des unités industrielles comme la fabrication de radio (Socoram), des unités de fabrication de conserves (Socoma), des huileries, la cimenterie (Socima), des sucreries, des unités de fabrication de textiles, etc. Pour le financement de l’économie, la BDM, première version est créée.
Le régime militaire a continué avec le système socialiste, « l’économie planifiée » jusqu’aux années 85/86. Elle a créée de nouvelles entreprises nationales dont des unités industrielles comme l’UMPP qui a démarré ses activités en 1983, la Smecma une unité de fabrication de charrue, de multiculteurs, de semoirs mono graine) en 1985, etc.
Une banque spécialisée dans le financement de l’agriculture, pourvoyeuse de matières premières est créée en 1981, la BNDA.
Cette politique d’industrialisation initiée à l’avènement de l’indépendance, soutenue par la monnaie nationale, le Franc malien, semble s’arrêter subitement. En effet, elle n’a pas résisté aux « Programmes d’ajustements structurels » des années 85/86 mis en place avec les Institutions de Breton-Wood.
L’Ordonnance N°85-07 / PRM portant création du Bureau des Entreprises Publiques » du 23 mars 1985, modifiée par la loi N°94-002 du 1er février 1994, avec pour mission entre autres : « d’assurer le suivi et la liaison technique entre le Gouvernement et l’IDA pour tout ce qui concerne le Projet d’Assistance à a Réforme du secteur Public (P.A.R.P) malien….. ».
En clair, un projet est mis en place pour procéder à la privatisation de toutes les entités publiques, industrielles, commerciales et de services viables et à la liquidation de toutes celles qui ne répondaient pas aux critères de viabilité.
Nous pensons que certains griefs soulevés contre ces entreprises étaient justifiés, notamment le système de gestion. Créées sous le régime socialiste, la recherche de la rentabilité ne semblait pas être la première préoccupation des entreprises nationales : insuffisance de capital, de comptabilité et de gestion prévisionnelle, de gouvernance, etc.
A titre d’illustration, nous apprenons au Cabinet DIARRA, que c’est dans les années 82, que l’Opam a établi son premier bilan, presque 20 ans après sa création.
Nous avons rencontré en 1996, feu Oumar COULIBALY, ancien Directeur général de la Somiex, ancien ministre d’Etat de l’Economie, un des deux premiers Maliens diplômés HEC avec Gérard ACHKAR. A la question comment faisiez-vous, pour que le prix des denrées alimentaires importées livrées à Bamako, soit le même sur tout le territoire national ?
II répond : en gestion rationnelle, on calcule le coût de distribution sur les principaux axes du pays qu’on rapporte aux prix de tous les produits. En ce moment les plus proches sont solidaires avec les plus loin pour supporter les frais de distribution. Evidemment, cela n’est pas possible qu’en présence d’une comptabilité analytique adossée à une comptabilité financière fiable. C’est des « entreprises –administrations » qui émargent au Budget général de l’Etat.
Nous pensons que le pays n’a pas su négocier le virage de « l’économie socialiste » à « l’économie libérale », comme l’ont réussi de nos jours la Chine, la Russie et d’autres pays socialistes. D’ailleurs, le régime militaire a créé un ministère des Sociétés et Entreprises d’Etat, pour tenter de sauver celles de ces entreprises qui pouvaient l’être.
Aux termes des opérations de privatisations, le pays se retrouve quasiment sans unités industrielles. On assiste à l’installation d’unités « clé en mains » filiales de grosses unités étrangères, sur lesquelles, le pays n’a presque aucun contrôle.
Avec un secteur privé peu outillé et ne disposant pas d’épargne suffisante permettant d’investir, beaucoup d’unités sont achetées par des multinationales, ou des investisseurs privés. Le pays est presque un marché mondial pour le reste du monde.
V- Tentatives de faire émerger un secteur privé.
Les autorités de la troisième République tentent de reprendre de faire émerger un secteur privé dynamique. Pour cela, elles vont initier de nombreux projets en faveur du privé dont on peut citer :
L’Agence pour la Promotion des Entreprises Privées : APEP sur financement de l’IDA.
Le Projet d’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME), sur financement Canadien. Très ambitieux, il s’était donné pour objectifs de créer et ou développer 300 PME/PMI pendant sa durée.
Un programme national de mise à niveau des Unités industrielles sur financement BAD (AMSCO) et un Programme sous régional (UEMOA).
Des projets et textes sur la promotion de l’artisanat.
Nous n’avons pas de bilan de ces différents programmes, mais malheureusement un secteur privé fort ne se décrète pas, encore moins la branche « industrie ». Il faut une culture du privé et de l’industrie. Ensuite, le succès de toute tentative d’industrialisation passe par l’accès aux marchés et la protection de l’Etat.
V- Le rôle incontournable de l’Etat dans la naissance et le développement d’un tissu industriel local.
Selon la Bcéao, la « Balance des Paiements et Position Globale », la balance commerciale est déficitaire de 726 milliards 460 millions de FCFA en 2016, de 808 milliards 691 milliards de FCFA en 2017 (pages 18 et 21).
L’or et le coton vendu au reste du monde ne suffisent pas à couvrir les importations. Au niveau communautaire, notre pays semble être le marché de toutes les zones d’intégration dont le pays est membre. Les exportations intra-Uémoa sont formées essentiellement d’animaux vivants 46,2 % (page 21), de coton, d’engrais.
Quant à la position globale extérieure nette, mesurée par la différence entre le « stock d’actifs financiers » et le « stock de passifs » elle est déficitaire de 3 799 milliards 715 millions de F CFA en 2016 et de 4 307 milliards 522 millions de F CFA en 2017 (pages 35).
Que font les autorités avec ces chiffres ? Que faisons-nous pour tenter d’inverser les tendances ?
Dans tous les cas, l’Etat ne pourrait pas se soustraire de son rôle de promotion d’une industrie locale.
Dans « Les Industries du Mali », Cahiers d’Outre-Mer, Juillet – Septembre 1987, M. Alain MAHARAUX citait : la continentalité et le manque d’infrastructures, routières, énergétiques, de télécommunication, l’insuffisance de main d’œuvre qualifié, entre autres comme des freins à l’émergence d’un tissu industriel au Mali.
En examinant ces obstacles, il est possible d’affirmer que le pays semble avoir des progrès dans certains domaines.
Les effets de la continentalité nous semblent atténués grâce aux grands projets d’intégration économiques initiés par l’Uémoa, la Cédéao,
Les infrastructures routières sont beaucoup améliorées, en kilométrage, malheureusement inversement à la dégradation de la voie ferrée
Le problème « d’énergie » semble rester entier. Des efforts sont à faire. Outre la discontinuité de l’approvisionnement correct, le coût de l’énergie selon de nombreuses études reste élevé dans la structure des coûts de fabrication.
Le problème « de communication » semble connaitre une nette amélioration. Les frais de communication selon de nombreuses études sont parmi les plus bas dans la sous-région, dans la structure des coûts de fabrication.
Le problème « de compétence des ressources humaines » ne semble pas connaitre une amélioration. Au nombre insuffisant avec des très bons niveaux techniques d’hier, s’oppose aujourd’hui la masse avec peu de qualifications.
En matière de recherche, le pays dispose de nombreux Instituts dont on peut citer entre autres :
De nombreux de recherche exécutés par des Instituts de recherche ont abouti. A l’IER, les recherches ont permis la mise au point de nombreuses nouvelles variétés et/ou d’améliorations de variétés existantes.
Il en est de même à l’INRSP, om des résultats de recherches permettent de promouvoir une industrie pharmaceutique locale.
Des travaux du CNRS-BTP sur la nature des sols des différentes régions du pays pourraient permettre la fabrication de matériaux de constructions.
Il convient de mettre en place un « Conseil National de la recherche » pour coordonner et centraliser les résultats des activités de recherche en vue de leur exploitation.
En matière de financement, des « Fonds de garantie » et autres mécanismes de soutiens du secteur privé, sont en place pour permettre l’accès aux emprunts bancaires. Il en est de même des « fonds de résilience ».
En conclusion, le secteur secondaire, avec toutes les catégories d’industries : de fabrication et minière, a toujours été au cœur du processus de développement économique et social des pays.
Sans une réelle volonté politique, notre pays risque de demeurer longtemps un vendeur de bétail, de coton et de fruits et légumes au reste du monde et un marché pour les produits industriels.
Nous avons les moyens d’une telle politique. En effet, dans un pays, où un fonctionnaire civil ou militaire, un employé du public ou du privé affiche sa fierté d’être à la tête d’une fortune de mille millions, ce pays est-il pauvre ?
Non, c’est la volonté politique qui manque. Il nous semble important d’instaurer une culture du « bilan ». Sans cela, le pays ressemble à un véhicule sans instruments de bord, ni phares et autres. Dans ces conditions, il est très difficile d’envisager un quelconque développement./
Siné DIARRA
Expert-Comptable,
Enseignant de Comptabilités, Finances et Audit
Cell : 66 89 69 69 / 76 89 69 69
Site : www.finauditsarl.ml
Références bibliographiques
L’Ordonnance N°85-07 / P-RM portant création du Bureau des Entreprises Publiques » du 23 Mars 1985,
Loi N°94-002 du 1er février 1994, Portant modification de l’Ordonnance 85-07/ P-RM du 23 mars 1985.
Loi N°2012-016 du 27 février 2012, portant Code des Investissements
Décret N°2012-475 P-RM du 20 Août 2012 fixant les modalités d’application de la loi N°2012-016 du 27 février 2012, portant Code des Investissements
Balance des paiements et position globale, BCEAO Mai 2017.
Alain MAHARAUX, « Les Industries du Mali », Cahiers d’Outre-Mer, Juillet – Septembre 1987.