SociétéLe SAM et le SYLIMA répondent aux détracteurs de la magistrature : « Ils ne toléreront plus jamais d’attaque publique de magistrat qui rejaillirait sur toute la corporation »
Dans un communiqué conjoint, les deux syndicats de la Magistrature : le Syndicat autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) ont dénoncé ce qu’ils qualifient « des attaques à l’encontre de la magistrature » par plusieurs organisations syndicales, dans le cadre de leurs mouvements de grève.
Les magistrats ont vite mis fin à certaines contre-vérités concernant leurs avantages. Même si certains syndicalistes d’autres corps l’ignorent, certains avantages des magistrats leur ont été accordés par la Constitution de 1992. C’est en tout cas ce qu’ont rappelé les deux syndicats.
Selon le SAM et le SYLIMA, c’est l’article 81 de la constitution malienne qui accordent aux magistrats qui incarnent le pouvoir judiciaire, un Statut autonome lié aux exigences de leurs fonctions tel que stipule le Statut universel de Juge. Pour les deux syndicats, comparaison n’est pas raison, comme on le dit en français simple. Les magistrats qui, selon leurs deux syndicats, affirment qu’ils ne se comparent pas aux agents relevant du statut général des fonctionnaires ou d’autres corporations dans leurs mouvements de grève invitent les autres à faire la même chose.
A en croire le SAM et le SYLIMA, la stigmatisation de la magistrature et les attaques contre les magistrats par d’autres syndicalistes mettent en mal le pacte « de non-agression » entre syndicats. « La calomnie et la haine, loin d’être des moins de luttes syndicales, desservent leurs puisque pouvant exposer ces derniers à des conséquences graves », ont indiqué les deux syndicats des magistrats qui ont démenti certaines informations sur le salaire et avantage des magistrats. « Contrairement à ce qui se dit, le magistrat débutant n’est pas payé à 1.580.000 F CFA et ne bénéficie pas ni de meilleures grilles de la République ni d’heures supplémentaires encore moins de ristournes. Il n’a pas non plus les meilleures primes de la République et les augmentations, en cours en faveur de la magistrature, ne porteront pas le salaire du magistrat débutant à 2.500.000 F CFA », ont précisé le SAM et le SYLIMA. Selon leurs explications, les augmentations en indemnité de judicature découlent de « la loi N°2019-072 du 24 décembre 2019 portant loi d’orientation et de programmation pour le secteur de la justice est l’aboutissement d’un processus remontant en 2014 ».
Les magistrats invitent leurs détracteurs à rester dans le cadre de la loi
Les magistrats, après avoir démenti les contre-vérités sur leurs salaires et avantages, ont mis en garde les syndicalistes qui, dans leurs revendications, mentent sur d’autres. « La grève est certes un droit, mais elle doit exercer dans le strict cadre de la légalité, au risque pour le gréviste d’enfreindre la loi, ce qui a des conséquences certaines qui seront tirées, nul n’étant au-dessus des lois de la République », ont précisé les deux syndicats.
Pour le SAM et le SYLIMA, le magistrat est ce qu’il est dans l’État, non pas pour son diplôme, mais du fait de son Statut. Ils ont même pris l’exemple sur un député qui, même illettré, bénéficie des droits et privilèges découlant de son rang.
Ils ont aussi précisé qu’ils que le pouvoir judiciaire entend occuper le rand constitutionnel qui lui sied dans l’animation de la vie publique. Ils lancent des pierres dans le jardin de leurs détracteurs à leur en demandent de rejoindre la magistrature s’ils l’envient. « La magistrature est ouverte à ceux qui l’envient à condition, pour ceux-là, de remplir les conditions exigées pour y accéder », a-t-on lu dans le communiqué signé par Mamoudou Kassougé et Hady Macky Sall.
Pas de tolérance aux attaques contre les magistrats
Les magistrats, à travers leurs deux syndicats, ont décidé de ne plus rester inactifs face aux attaques à leur encontre. « Les syndicats de magistrats, gardiens de l’honneur et de la dignité du sanctuaire judiciaire, exerceront désormais, leur droit de légitime de défense contre ceux qui, qui qu’ils soient, en appellent à la haine et à la violence à leur encontre. Aussi, saisissent-ils la présente occasion pour conseiller à ceux qui en veulent à des magistrats, pris individuellement, d’emprunter les voies de droit pour demander justice. Ils ne toléreront plus jamais d’attaque publique de magistrat qui rejaillirait sur toute la corporation », ont menacé les deux syndicats.
Boureima Guindo