Après la grève de 72 heures qui a paralysé de nombreux secteurs socio-économiques du pays entre mercredi et vendredi derniers, l’Union nationale des travailleurs du Mali (l’UNTM) veut maintenir la pression sur les autorités de la transition. Pour ce faire, la centrale syndicale historique du Mali a déposé, hier lundi, un nouveau préavis pour une durée de 120 heures, soit 5 jours, du 14 au 18 décembre 2020, sur la table du Gouvernement.
Malgré l’appel du Gouvernement à une reprise des négociations, les premiers responsables de l’UNTM ne sont visiblement pas prêts à céder si facilement. « Nous voulons être dans une position de pression pour que les discussions ne traînent pas encore pendant des mois », nous a confié Yacouba KATILE, secrétaire général de l’UNTM. Les autorités sont prévenues et doivent trouver une alternative pour éviter le pire.
Après les trois jours, le secrétaire général de l’UNTM, Yacouba KATILE a estimé que cette grève avait été un succès. L’appel à cesser le travail pendant trois jours a été bien suivi, notamment dans les secteurs bancaires, les mines, ou encore les services publics des douanes, des finances et de la santé. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les revendications de l’UNTM ne sont pas nouvelles. Elles portent notamment sur le cas des travailleurs compressés, salariés des anciennes entreprises d’État nationalisées à partir des années 80, mais aussi sur l’harmonisation des grilles indiciaires à partir desquelles sont calculés les salaires des fonctionnaires, ainsi que sur les primes et indemnités accordées à certaines catégories.
Aussi, l’UNTM exige-t-elle la fixation d’un chronogramme d’application immédiate pour répondre en la nécessité de restaurer de l’égalité, de l’équité, de la non-discrimination (harmonisation des grilles) comme prônée par les conventions internationales et par notre arsenal juridique ; pour le 10 novembre 2020 au plus tard ; l’extension des nouveaux âges à la retraite à tous les travailleurs selon leur statut et leur catégorie dans le public, et ainsi que dans le privé, dans les Ambassades et singulièrement dans celle aux États-Unis, et aux contractuels et conventionnaires de l’État; l’amélioration des grilles salariales à appliquer dans le secteur privé conformément aux pourcentages obtenus dans la nouvelle grille des fonctionnaires, avec comme date d’effet, janvier 2021 ; l’application des mesures pour la réduction de la cherté de vie non respectée par les marchands, alors que les prix sont devenus érosifs pour les pouvoirs d’achat, meurtriers pour les démunis, les réfugiés ; exige l’effectivité des mesures partout avant le 10 novembre 2020 ; l’apport de l’assistance promise pour le fonctionnement de la SMT au plus tard fin novembre 2020 ; l’éradication de la violation de la liberté syndicale dans les secteurs public, parapublic, privé et de plus en plus dans les Ambassades (USA) par la prise des mesures vigoureuses de protection du droit syndical et des responsables syndicaux, au plus tard le 10 novembre 2020 ; l’utilisation de passerelles entre la fonction publique qui a des problèmes d’effectifs et les collectivités, à travers des initiatives facilitant ce transfert, d’ici la fin du mois de novembre 2020…
Attaché à la justice et l’équité pour tous les travailleurs, l’UNTM vient de déposer un nouveau préavis de grève ce lundi 23 novembre 2020 de 5 jours sur l’ensemble du territoire National dans le but d’obliger le Gouvernement à satisfaire à ses revendications.