Les Chercheurs et syndicalistes des mines de notre pays se sont donné la main pour produire un document costaud intitulé : ‘’ Devoir du Peuple’’.
Ce document décortique de manière explicite les calvaires que vivent les travailleurs, les militants et les syndicalistes dans les sociétés minières.
Selon ce document, quand dans un Etat de droit, certaines sociétés minières se croient au-dessus des lois de la République, il y a péril en la demeure. Trop d’injustices, trop de frustrations se sont cristallisées au fil des ans. Et si rien n’est fait pour les apaiser, elles finiront tôt ou tard par exploser comme ce fût le cas d’un certain 22 mars 2012 et un certain 18 août 2020. « Depuis 2005 nous sommes confrontés à des licenciements massifs et abusifs dans le secteur des mines sans droits de plus de mille (1000) travailleurs (militants et syndicalistes) dans les mines d’or par des multinationales et leurs sous-traitants qui sont entre autres : BCM Mali SA Loulo, LTA Mali SA-Sadiola, Laboratoire ALS-Bamako, ENDEAVOUR-Tabakoto, ANALABS-Morila , UPS-Loulo , G4S et SOMADEX Morila d’une part, d’autre part dénoncer la corruption et la mal gouvernance dans le secteur minier. Du mépris rien que des dédains par les sociétés exploitantes à l’égard de tout ce qui est malien », précisent des syndicalistes à travers ce document. Ils insistent sur : la violation des textes, le mépris du personnel local ; la dégradation de l’environnement ; le refus de payement des taxes, bref les compagnies minières n’ont aucun respect pour le Mali. Les chercheurs et les syndicalistes pensent que les sociétés minières exploitent la quantité qu’elles veulent, au moment qu’elles veulent et déclarent un nombre qu’elles estiment pas trop élevé et sur la base de laquelle les redevances sont payées. Aucun Malien ne connait exactement la quantité d’or extraite dans une mine du pays.
LES REPRESENTANTS DE L’ÉTAT POUR FAIRE LE CONTRÔLE SONT QUASI-ABSENTS.
Personne n’est là pour vérifier les données. Les barres d’or sont stockées en secret et transportées dans les jets privés vers les marchés du choix de la société. Les expatriés sont 10 à 15 fois mieux payés que les nationaux.
Dans le Laboratoire ALS Bamako, ils dénoncent le licenciement abusif de 135 travailleurs parmi lesquels figurent tous les leaders syndicaux. Des leaders syndicaux qui ont été licenciés pour avoir réclamé des visites médicales et une prise en charge des travailleurs contaminés par le plomb conformément à l’Article 50 de la Convention Collective Minière. Certains travailleurs présentaient un taux de plombémie deux à trois fois supérieure à la normale. Une assistance médicale et une prise en charge par l’INPS ont été refusées par le directeur de l’entreprise pour n’avoir pas voulu signer les fiches de déclaration de maladies professionnelles sans la moindre inquiétude et sous le silence complice de M. Salif Bakayoko, Ex Directeur Régional du Travail du District de Bamako et actuellement Conseiller Technique du Ministre du Travail.