L’incapacité de prises de décisions et l’absence de responsabilité conduisent à une inévitable division. Le piège est que cette division est faite en sorte qu’elle naisse de l’intérieur.
Si l’intérieur s’effrite tous les ingrédients seront réunis pour se donner des raisons et des excuses enfin de parachever la division, comme l’armée a pu parachever la révolte populaire en s’octroyant la légitimité et le refus de reconnaître son coup d’État. Tout observateur peut conclure que le Mali n’existe plus en dehors de la forme. Et il est fait sciemment de faire semblant d’y croire en fermant les yeux sur les causes de sa dislocation.
Nous sommes pris au piège, parce que la question de savoir qu’est-ce qu’être malien, semble donner plus d’incertitudes et d’incohérence qu’une réponse ferme. Les masses sont regroupées les unes sur les autres. Elles sortent pour n’importe qui et pour n’importe quelle raison. Quelques groupes d’individus contrôlent les décisions et travaillent pour saboter et discréditer toutes les valeurs nationales. Valeurs qui tiennent finalement à des figurations politiques, religieuses et militaires avec des grands dosages de manipulation et de sous informations au nom de l’intérêt que chacun peut en tirer. Il faut briller pour soi en utilisant les masses.
L’essentiel du pays n’existe plus. L’urgence est banalisée pour être remplacée par du folklore, de la distraction et de l’insouciance. Les mêmes qui sont sortis pour battre campagne pour telle, sortent pour telle autre. Les mêmes qui remplissent les boulevards pour telle en criant révolutionnaire, le font pour telle autre avec les mêmes refrains. Ceux qui ont intérêt et qui financent en douce toute cette manipulation populaire, croisent les bras et attendent.
L’existence du Mali, n’a jamais été aussi menacée de son histoire. Et ce qui est triste, ressort de l’insouciance et le largage d’une masse qui se déchaîne quand on lui demande, insulte quand on lui demande et applaudit aussi quand on lui demande, sans savoir pourquoi et au nom de quoi, du moment que les sous pour faire des pancartes et pour le prix du carburant pour se rendre au lieu convenu, sont garantis. Le plus grand mal est celui qu’on se fait à soi-même. En attendant nous pouvons toujours continuer dans l’illusion et le non-sens, le temps qu’il n’y aura personne pour croire à personne.