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Négociations avec des ‘’Djihadistes maliens’’ : Le Mali a-t-il emprunté un chemin périlleux ?
Publié le jeudi 26 novembre 2020  |  Le Pays
Mali:
© AP par DR
Mali: Le groupe islamiste Ansar Dine libère l`otage suisse Béatrice Stockly
24 avril 2012.Tombouctou.Mali. A un point de rendez-vous dans le désert de Tombouctou,les combattants de Ansar Dine montent la garde au moment de la libération de Béatrice Stockly enlevée le 15 avril dernier dans le nord du Mali
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Est-il possible de négocier avec les djihadistes afin de circonscrire l’exacerbation des conséquences de la violence sur les populations des pays du sahel ? Le Mali semble être le seul pays parmi les plus engagés dans la lutte contre le terrorisme à valider l’alternative. Alors comment compte-t-il s’y prendre face à un phénomène complexe qui coupe le sommeil au monde entier ?

Tout est clair ! Les autorités maliennes de la transition sont dans la dynamique d’engager des négociations avec des djihadistes à identité malienne. La posture a été défendue par le Premier ministre, Moctar Ouane devant des personnalités du gouvernement français en séjour au Mali. Vu la menace du fléau sur la stabilité du pays, c’est l’unique alternative adoptée et le Mali n’est pas prêt à y renoncer. C’est en substance ce que l’on peut retenir du discours oral du Premier ministre. Dans son argumentaire, Monsieur Ouane précise clairement que cette démarche est une volonté du peuple malien validée à l’unanimité lors des assises appelées Dialogue national inclusif qui a enregistré la participation massive de toutes les régions et les maliens de la diaspora.

La position, si l’on s’en tient aux recommandations du DNI, elle bénéficie d’une forte légitimé. Mais cela suffit-il pour une telle aventure ?

Il faut comprendre que la démarche des autorités maliennes n’est pas partagée par des acteurs engagés dans la lutte contre le terrorisme.

La France est le premier pays à s’y opposer. Et le Président Macron l’a clairement déclaré. Pas question pour la France d’ouvrir un dialogue avec les forces du mal. Quelques jours après, c’est autour du Burkina Faso d’adopter le même langage de fermeté. Et c’est le Président Kaboré qui, via un tweet, a montré le rejet catégorique de son pays pour un tel processus.

Au Mali, précisément au centre du pays, les chasseurs épousent la même position. Au Pays Dogon ; Niono et Macina, ils l’ont ouvertement affirmé.

Alors sans la France, les pays du G5 Sahel, l’appui des chasseurs… comment les autorités maliennes comptent-elles s’y prendre ?

Il est nécessaire de savoir que les Djihadistes sont complètement endoctrinés et ne connaissent que le langage de la force. Les démêler (djihadistes maliens) tout en pensant que parmi les djihadistes il y en a qui sont sensibles n’est que de l’aberration. Le djihadiste égal au djihadiste. Point. Ils n’ont pas d’identité. Et cette lecture erronée de la situation en rajoutera plus à la souffrance des populations. Pour preuve, les initiatives locales di paix dans la zone de Koro (région de Mopti) n’ont rien porté de probant. Les conséquences sont senties par endroits comme le cas de Madougou.

Et ce qui est surprenant, c’est de voir les autorités s’agripper à une décision sous prétexte qu’elle émane du peuple. Depuis quand le peuple a-t-il été pris au sérieux au Mali ? Tout lui a été de tout le temps imposé ! Les autorités de la transition ne font pas exception à la règle. Toutes les preuves sont là.

Aux autorités maliennes de réfléchir par deux fois avant de matérialiser une telle décision. Car elle aura plus de conséquences que de bénéfice.

Dernier point à savoir. On ne chemine pas seul pour aller parler de paix avec le Diable. Surtout de la part d’un néophyte. A lui de suivre les conseils et les pas des plus aguerris. Un homme averti en vaut deux !

Zié Ouattara

Source : LE PAYS
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