Le diocèse de Sikasso a eu l’honneur, cette année, d’animer le 49ème pèlerinage 2020 les 21, 22 novembre 2020 à Notre Dame du Mali de Kita sous le thème : ‘’Avec Marie, tous debout pour un Mali réconcilié’’. Lors de son homélie, l’Evêque Jean Baptiste Tiama, administrateur apostolique, a dépeint les maux dont souffre notre pays.
L’événement qui vient de se dérouler le week-end dernier dans la capitale de l’arachide est un rendez-vous annuel, au pied de la vierge Marie, des fidèles catholiques des 6 diocèses du Mali et d’ailleurs. La ville de Kita commence à accueillir les pèlerins dès jeudi, d’abord ceux venus à pied, ensuite les délégations de chaque diocèse, dont celle de Bamako en dernier lieu.
Samedi 21 novembre, 1er jour du pèlerinage. 19 heures : départ, devant l’Eglise Notre Dame du Mali de la procession sur la colline mariale pour la veillée.
20 heures : ouverture de la cérémonie. L’Evêque de Mopti et administrateur du diocèse de Sikasso, dirige la messe. Il a souhaité la bienvenue aux pèlerins. Il invite les Maliens à se donner la main pour un Malien réconcilié. La soirée est animée par le diocèse de Sikasso, à travers des chorégraphies, sketches,… Les thèmes reflètent la vie de la nation : l’éducation, la sécurité, la vie politique, les problèmes sociaux récurrents, la corruption, etc. La devise et le drapeau du Mali devraient inciter les Maliens à une prise de conscience sur la situation du pays. Le défi de l’animation est merveilleusement relevé par la chorale habillée en tenue traditionnelle ‘’bogolan’’. La fin de la soirée est marquée par des prières pour le Mali. La messe sur la colline mariale, de 00 heure jusqu’à 6heures du matin, est suivie de l’adoration du Saint Sacrement par tous les diocèses au sanctuaire Notre Dame du Mali.
Dimanche 22 novembre, dernier jour du pèlerinage
A 8h30, les fidèles ont déjà pris d’assaut l’église Notre dame du Mali pour la messe solennelle du Christ. A l’extérieur comme à l’intérieur du lieu de culte, ils y assistent grâce aux écrans géants installés ici et là. L’Evêque Jean Baptiste Tiama, administrateur apostolique, parle des maux dont souffre le Mali au cours de son homélie. «La chorégraphie a dépeint la vie de la nation hier soir. Chacun de nous est responsable de ce qui se passe au Mali. L’école est devenue un lieu de commerce et de violences. La jeunesse est devenue une proie facile. Le mensonge prend le dessus sur la justice. Le changement doit se voir dans le comportement de tout un chacun,… Notre pays ne doit pas souffrir parce que nous disposons de toutes les ressources nécessaires pour son développement.»
Refonder le cœur
Le dignitaire religieux lance un appel à ses concitoyens à ne pas perdre espoir «C’est pourquoi nous sommes là aujourd’hui, car l’esprit de Dieu continue toujours ses actions dans nos cœurs. C’est le cœur de tous les Maliens qui doit être refondé et cela passe par la connaissance de soi.», a-t-il ajouté.
Au cours de son allocution, le ministre du Culte et des Affaires religieuses, Dr. Mahamadou Koné a déclaré : «… Je suis à la fois content et ému par ce que j’ai vu hier soir sur la colline et ce matin. Le thème ‘’Avec Marie, tous debout pour un Mali réconcilié’’ s’inscrit en droite ligne de la mission assignée à mon département par le Président Ba N’Daw. La démocratie, la laïcité se sont des piliers cardinaux de notre vivre ensemble. Que Dieu nous garde tous unis !»
15 heures. Le Salut au Saint Sacrement pour souhaiter un bon retour aux pèlerins dans leurs localités respectives.
Les bonnes affaires
Le pèlerinage à Kita est une aubaine pour les habitants sur le plan économique. Le petit commerce est florissant pendant cette période. La devanture de ‘’l’Eglise Notre Dame du Mali’’ est transformé en marché pour la circonstance.
Une famille, un pèlerin
«Si chaque famille de Kita pouvait héberger un pèlerin, cela pourrait attirer davantage plus de monde vers la ville… Nous sommes déjà en contact avec les autorités traditionnelles et les leaders de l’église de la ville pour réaliser ce projet». Point de vue de Fodé Cissé, un habitant de la ville.
GloriaL’otage Gloria Cecilia Narvàez Argoty, enlevée depuis le 7 février 2017, n’a pas été oubliée. Ainsi pouvait-on lire sur des banderoles déployées : «Nos prières et nos pensées, en toute fraternité et en toute humanité, pour la libération de la sœur Gloria et tous les otages en captivité au Mali».
Merci à tous !
Autorités de Kita, délégation ministérielle, représentants d’autres confessions religieuses, organisateurs, aux forces de l’ordre, chacun a eu droit à de chaleureux remerciements pour avoir joué sa partition, à travers sa présence ou son implication, à la réussite de l’événement.
Bravo la sécu !
Un impeccable dispositif sécuritaire a assuré la bonne tenue de l’événement. Tout à l’honneur des organisateurs qui tenaient à ce que chacun, invités et pèlerins, rentre sain et sauf chez lui.
Vivement l’année prochaine pour le cinquantenaire !