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Sur le Trajet Bamako-Gao : Que de tracasseries policières dignes des autres époques !
Publié le vendredi 27 novembre 2020  |  Le Point
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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Au Nord du pays, au niveau des postes de contrôle de sécurité entre les différentes grandes villes, les Agents de sécurité font une pratique digne des temps de la colonisation où le Colonisateur faisait du Colonisé ce que bon lui semble et sans en rendre compte à personne. Sur ce trajet, au niveau des postes de contrôle des pièces d’identité et fouilles de véhicules, c’est le comble des traitements les plus humiliants et dégradants qui sont infligés aux Expatriés et autres personnes non natives de la Région.

«Les Droits de l’Homme semblent ne pas exister dans certains milieux où les militaires sont les maitres du terrain mais pourtant sans être en mesure d’assurer la défense et la sécurité des personnes et de leurs biens », disait un Défenseur des Droits de l’Homme.
Par les comportements de certains porteurs d’uniformes, en tenues militaires ou paramilitaires, dans ces lieux, l’être humain ne vaut absolument rien. Que l’on soit Malien, Africain ou d’autres nationalités étrangères. Mais c’est le cas des Expatriés de passage dans la Région qui est le plus interpellateur ; car, c’est humiliant et extrêmement inquiétant. Pourtant, au Mali, avoir un Etranger, jadis, c’était une bénédiction divine et leur venue est considérée comme le signe du bonheur et de la prospérité dans le pays. Certes, beaucoup d’eaux ont coulé sous le pont ; mais, les valeurs humaines demeurent persistantes.
« Du poste de contrôle de Kassela (où les pièces d’identité ne sont pas contrôlées), en sortant de Bamako pour se diriger vers Gao, jusqu’au dernier poste d’entrée de la ville de Gao, il faut prier pour ne pas être Etranger ou n’avoir pas une pièce d’identité quelque peu défaillante seulement. Sans quoi l’on est considéré d’office comme un élément dangereux et c’est de l’enfer sur terre. Là, ce sont toutes sortes de traitements inhumains, humiliants et barbares que feront pleuvoir les Agents des postes de contrôle. C’est du moins ce qui nous a été relaté par un visiteur étranger de la Région. Les forces de sécurité dépouillent ce genre de personnes de tout leur argent de poche : par personne étrangère, pour passer d’un poste à un autre, il faut payer une somme obligatoire de quinze mille (15.000) FCFA et une somme de 2000 pour les Maliens dont les pièces d’identité ne sont pas valables. Les personnes qui seront tentées de ne pas s’acquitter de la somme passeront toute la journée sous le soleil et sans nourriture. Au même moment, les autres passagers qui disposent de leurs pièces d’identité sont obligées d’y perdre leur temps ; car, le bus qui les transporte ne bougera pas des lieux tant que la tracasserie n’ira pas jusqu’à son bout. Ce long et insupportable temps d’attente a pour objectif de pousser les autres à mettre la pression sur les personnes en soi-disant situation irrégulière afin que soit déboursée la somme exigée. Une double torture dont les Agents de sécurité ont pris goût et se donnent le plaisir de le faire sans crainte de sanctions ni même murmures alors qu’entre deux postes de contrôle des simples vagabonds armés peuvent braquer des colonnes de bus et dépouiller les passagers de tous leurs Biens. Donc, de l’insécurité des bandits armés s’ajoutent à celle des Agents de sécurité. Ce phénomène de tracasseries s’est érigé en système tout le long du trajet Bamako-Gao. Avec la persistance de ces pratiques éhontées, les visiteurs des Régions du Nord ne savent plus à quel saint se vouer.
Pour tenter de mettre fin à cette violation des Droits de l’Homme tend à devenir révoltante. Nombreux sont les passagers qui avaient décrié cette situation dramatique sur le tronçon trop dégradé et miné aussi par les bandits rebelles et terroristes opérant presque en toute impunité dans la zone depuis plus de sept ans. Pratiques encouragées, selon des sources concordantes, à un haut niveau de la hiérarchie. Mais comme elle permet à certains Hauts Gradés d’amasser de l’argent facile, c’est tant pis pour les victimes et leurs parents. Des personnes à maintes reprises ont dénoncé ce fléau mais leurs plaintes sont tombées dans l’oreille de sourds. Certains des Agents qui font cette pratique disent à qui veut l’entendre qu’actuellement le Pouvoir leur appartient. Donc, personne, ni non plus un texte ou Loi ne peuvent les intimider. « C’est peut-être le début du Mali nouveau qui commence par l’impunité de ceux qui ont les armes légalement », ironisait une victime.
Il est à noter que les militaires veulent par tous les moyens s’accaparer les Reines du Pouvoir.
A cet effet, que feront les Autorités de la Transition face à cette pratique inhumaine afin de soulager les populations de cette partie du pays déjà accablée par des multiples problèmes au quotidien : inexistence de voies de communication praticables, insécurité, manque d’emplois pour les jeunes, occupation de la zone par des Hommes en arme malgré la présence d’un nombre incalculable des forces nationales et internationale…

‘‘Intégration africaine’’, ‘‘circulation des personnes et des biens’’, ‘‘hospitalité légendaire’’ réduites en slogans creux…
Cette pratique ne se limite pas seulement à l’intérieur du pays Mali. Au niveau des postes de contrôle situés le long des frontières du Mali avec le Niger et le Burkina Faso, ce sont les mêmes comportements. Alors que l’intégration et l’idée des Etats-Unis d’Afrique est en cours.
B.M
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