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COVID-19/MALI : Recrudescence inquiétante des cas, Koulouba contaminé
Publié le vendredi 27 novembre 2020  |  Le Républicain
Réhabilitation
© aBamako.com par A.S
Réhabilitation du palais de Koulouba
Bamako, le 29 juin 2014. Koulouba. Le ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Mahamadou Camara et le directeur de la communication de la présidence, Sambi Touré ont organisé une visite du chantier à l’attention de la presse.
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C’est par un communiqué que la présidence de la République du Mali a annoncé, hier jeudi 26 novembre 2020, le report du Conseil Supérieur de la Défense sur la Covid-19 qui devait se tenir à Koulouba. Ironie du sort : un foyer de coronavirus a été découvert sur les lieux. On assiste, en effet, à une montée en flèche du nombre des cas positifs au Mali. Durant ce mois de novembre, les autorités sanitaires ont déjà recensé 9051 cas positifs à la covid-19.
La hausse du nombre de nouvelles infections ces dernières semaines a poussé l’exécutif malien à convoquer un Conseil de défense sur la Covid-19 à Koulouba. Prévue pour hier jeudi, la rencontre a été finalement reportée. « En raison de la découverte d’un foyer de Covid-19 au sein de la Présidence de la République, le Conseil Supérieur de la Défense, prévu ce jour 26 novembre est reporté. Tout le personnel sera soumis à un test de contrôle et les locaux désinfectés », lit-on sur les comptes officiels de la Présidence de la République du Mali.

A l’image de la Présidence de la République, d’autres structures de l’État ont dû aussi prendre des mesures draconiennes à la suite des foyers de Covid-19 en leur sein. Le mercredi dernier, le siège de la Direction Générale de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CANAM) sis à Hamdallaye ACI 2000 a fermé, pour 48 heures, ses portes. Plusieurs agents de la structure ont été déclarés positifs à la Covid-19.

Relâchement de la population

Depuis la levée du couvre-feu, le samedi 9 mai 2020, les Maliens font fi des mesures de protection contre la COVID-19 : masque sous le menton ou sous le nez, distanciation non respectée. Le relâchement des Bamakois fait craindre le pire. Des grands rassemblements festifs se poursuivent. Le rappeur Iba One a ainsi tenu un concert, le samedi 24 octobre dernier au stade du 26 mars. Des fans du rappeur, venus souvent des régions, ont pris d’assaut les gradins du stade de 60 000 places. Lors des commémorations du Maouloud, à l’appel du Cherif Ousmane Madani Haïdara, plus de 150 000 fidèles musulmans ont pris part aux festivités du Maouloud dans le même stade. « On voit qu’il y a un relâchement et les autorités ne font rien, même si clairement ça peut mettre la vie des personnes en danger. On dirait qu’ils s’en foutent ! », s’indigne, le masque bien visible sur le visage, Mohamed Konaté. L’étudiant en droit, rencontré devant le Carrefour des jeunes, se désole de l’insouciance du citoyen lambda face au virus, et il n’entend pas s’arrêter là, car cette pandémie n’est pas qu’une question de santé publique, c’est aussi une question de droit de l’homme car tout le monde risque d’être limité dans ses mouvements au détriment de ses droits d’aller et venir, indique-t-il. Interrogé sur ce lien entre COVID-19 et droits de l’homme, le président du RMDH (Réseau Media et Droits de l’Homme) commente : « cette pandémie affecte gravement les droits de l’homme, quand on sait que la COVID-19 tue économiquement, socialement et culturellement. Quand on est limité dans ses mouvements à cause du confinement ou de la quatorzaine ; quand le couvre-feu est instauré, ou que les frontières aériennes et terrestres sont fermées, avec des impacts réels sur le commerce et les marchés ; quand les établissements scolaires et universitaires sont fermés, on peut craindre des violations, des atteintes ou de graves menaces sur les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels ». Selon le président du RMDH, cette affectation des droits de l’homme par la pandémie, a amené son association à mettre en œuvre en partenariat avec la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et la Division des Droits de l’Homme de la Minusma, un « Projet de Protection et de Promotion des droits de l’homme en riposte au COVID-19 », dont l’objectif principal est de « sensibiliser et de contribuer à l’intégration de la dimension droits de l’homme dans la prévention, la réponse et le relèvement face au COVID-19 au Mali ». Les autorités ont-elles pris la pleine mesure du danger qui plane sur la société et instruire les directives en conséquence, s’interroge notre interlocuteur?

« Constamment, on voit des personnes qui ne portent pas le masque alors qu’elles sont proches de nous. C’est presque partout et ça me fait quand même un peu peur», raconte Maïmouna, employée d’une Banque de la place, qui a demandé à garder l’anonymat.

Aujourd’hui, une crainte est sur toutes les lèvres : c’est d’arriver à un couvre-feu similaire à celui appliqué au début de l’épidémie dans le pays. La même question s’entend partout : « A partir de combien de cas le couvre-feu sera de retour au Mali ?» Ce n’est pas forcément à l’ordre du jour pour l’instant. Mais dans le doute, mieux vaut s’astreindre à respecter les gestes barrières.

Le Mali a annoncé ses premiers cas confirmés de coronavirus le mercredi 25 mars 2020, avant d’instaurer un couvre-feu sur l’ensemble de son territoire à partir du 26 mars, et qui a été levé le 10 mai 2020. Notre pays compte ce 26 novembre 2020 : 4326 cas, 3044 guérisons et 146 décès (pour la plupart à Bamako, épicentre de la pandémie au Mali).

Madiassa Kaba Diakité
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