La chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante de la Fédération internationale de football association (Fifa) vient de sanctionner le président de la Confédération africaine de football (Caf) Ahmad Ahmad. Le Malgache est suspendu de toutes les activités liées au football pour 5 ans. Ce qui compromet sa candidature à sa propre succession lors de l’Assemblée générale élective prévue en mars 2021 au Maroc.
L’information qui a fait le tour du monde a été publiée sur le site de la Fifa, le lundi 23 novembre, sous forme d’un communiqué de presse. Dès lors, les commentaires vont bon train dans le milieu du football. Certains évoquent un complot contre le Malgache à quelques mois seulement de la tenue de l’Assemblée générale élective de l’instance dirigeante du football africain.
“La chambre de jugement de la Commission d’éthique indépendante a jugé Ahmad Ahmad, président de la Confédération africaine de football (Caf) et vice-président de la Fifa, coupable d’avoir enfreint les art. 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la Fifa, ainsi que l’art. 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018.
L’enquête sur le comportement de M. Ahmad au poste de président de la Caf entre 2017 et 2019 a porté sur diverses questions liées à la gouvernance de la Caf, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités”, précise le communiqué. Avant d’ajouter : “Dans sa décision, qui a fait suite à une longue audition, la chambre de jugement de la Commission d’éthique a établi, sur la base des informations recueillies par la chambre d’instruction, que M. Ahmad avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la Caf.
La chambre de jugement a par conséquent conclu que M. Ahmad avait enfreint les articles 15, 20 et 25 du Code d’éthique en vigueur, ainsi que l’article 28 de l’édition 2018 et a prononcé à son encontre une interdiction de toute activité relative au football (administrative, sportive et autre) aux niveaux national et international pour une durée de cinq ans. Il devra, en outre, s’acquitter d’une amende s’élevant à CHF 200 000″.
Pour conclure, le communiqué précise: “La décision a été notifiée à M. Ahmad lundi, date à laquelle l’interdiction est entrée en vigueur. Conformément à l’art. 78, al. 2 du Code d’éthique de la Fifa, la décision motivée sera notifiée dans son intégralité à M. Ahmad sous 60 jours”.
En tout cas, cette sanction est un coup dur pour Ahmad Ahmad. Désormais, c’est le vice-président de la Caf, Constant Omari, qui assure l’intérim avant les élections du 12 mars 2021.
Déjà, quatre postulants sont sur la liste : Augustin Senghor (président de la Fédération sénégalaise de football) Ahmed Yahya (président de la Fédération mauritanienne de football) Patrice Motsepe (un Sud-africain milliardaire et président du club Mamelodi Sundows) et enfin Jacques Anouma (Ancien président de la Fédération ivoirienne de football).
El Hadj A.B. HAIDARA
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Suspendu 5 ans par la FIFA
Ahmad Ahmad dépose un recours devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS)
Mardi 24 novembre 2020, Ahmad Ahmad, Président de la CAF et Vice-Président de la FIFA, annonce que ses conseils déposent un appel devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) afin de contester fermement la condamnation prononcée par la Chambre de jugement de la Commission d’Ethique de la FIFA. C’est ce qui ressort dans un communiqué de presse publié par l’équipe du Malgache.
ne sanction de 5 ans d’interdiction d’exercer toute activité liée au football – au niveau national et international – ainsi qu’une amende de CHF 200 000 a été prononcée par la Chambre de jugement de la Commission d’Ethique de la Fifa, lundi 23 novembre 2020, à l’encontre du Président de la Caf et vice-président de la Fifa, M. Ahmad Ahmad.
Cette décision n’a pas été rendue de façon juste et impartiale. Au cours des mois d’enquête menée par la Chambre d’enquête de la Commission d’Ethique de la Fifa, dirigée par Mme Maria Claudia Rojas, contre la Confédération africaine de football (Caf) et son président, de nombreux procédés surprenants ont été relevés.
Ainsi, mandat a été donné par la Fifa au cabinet d’audit PwC pour investiguer sur l’administration du football africain, alors même que ce cabinet œuvrait jusque-là pour la Caf et sous mandat de cette dernière, créant ainsi un conflit d’intérêt et un problème de manque d’impartialité évident.
De plus, des rumeurs permanentes concernant une possible implication de la Fifa dans le travail de la Commission d’éthique ont constamment résonné dans la presse européenne et africaine. Des fuites d’informations relatives à la procédure en cours – pourtant censée être strictement confidentielle – et systématiquement défavorables au Président Ahmad, ont été rendues publiques par voie de presse, empêchant, de fait, la tenue d’un travail d’enquête serein. Même l’audition du Président Ahmad, auquel a été notamment refusé le droit de présenter une partie de ses témoins, lors d’une audience menée au pas de charge, ne s’est pas tenue selon les standards attendus et habituels.
Il résulte de ces irrégularités que les faits ont été présentés de façon largement contestable et contestée par la Chambre d’enquête à la Chambre de jugement de la Commission d’éthique de la Fifa. Cette dernière s’est d’ailleurs empressée de rendre dans l’urgence une décision immédiatement exécutoire, sans communiquer les motifs de sa sentence, en dépit de sa gravité. La raison d’une telle précipitation pourrait être que cette condamnation empêcherait le Président Ahmad d’être réélu à la présidence de la Caf lors des élections prévues en mars 2021, en dépit des nombreux soutiens déjà déclarés en sa faveur.
Un Appel sera donc fait devant le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) afin de contester cette décision incompréhensible et choquante. Cet Appel sera par ailleurs assorti d’une demande d’effet suspensif, afin de ne pas aggraver le préjudice subi par le Président Ahmad, et lui permettre de mener campagne en vue de sa réélection à la Présidence de la Caf.