Le Colonel-major Diarran Koné, l’ex-directeur de la Direction de l’Information et des Relations Publiques de l’Armée (DIRPA), a tenu, le jeudi 26 novembre 2020, un point de presse pour démentir le contenu d’une vidéo de la télévision ARTE intitulée : « Mali : une armée dans le collimateur ». Selon l’ex- patron de la DIRPA, le document audiovisuel en question est un « montage grotesque », une « propagande subversive » avec une volonté de nuire.
Pour le colonel major Diarran Koné, l’objectif est de déstabiliser l’institution militaire en tentant d’y désigner les mauvais d’une part et les bons d’autre part, et le schéma paraît très simple : « sinon comment comprendre que les auteurs n’aient nulle part fait mention de l’enquête instruite par le commandement suite à l’information relative à l’existence de doubles bulletins de salaire et pour laquelle certains personnels ont même écopé d’une punition pour indiscipline et non- respect du règlement militaire ».
Selon Diarran Koné, cette vidéo est montée de manière à faire croire et à remonter les différentes catégories de l’armée les unes contre les autres. « La propagande subversive ne passera pas. Nous invitons au respect de la mémoire des Maliens, surtout lorsqu’ils sont tombés les armes à la main en défendant les Maliens… Il est indécent de manipuler les veuves et orphelins en détresse. Il est immoral, en tout cas, d’abuser et d’exploiter une femme en veuvage. Le respect de la culture de l’autre constitue tout simplement une forme de bon sens, la chose la mieux partagée dans la société des hommes. »
De son avis, contrairement à ce qu’on dit dans la vidéo, même les personnels admis à la retraite occupent leurs logements pendant un an, à fortiori les veuves. « La vidéo fait croire que des veuves sont expulsées avant six mois. Par ailleurs, lorsqu’un personnel FAMA décède, son salaire est maintenu pendant six mois avant d’être arrêté le temps de permettre à sa famille ou ayant droit de mettre en règle son dossier à toutes fins utiles », a-t-il indiqué. Et de poursuivre : « Dans leur volonté manifeste de médisance et de nuisance, les auteurs de la vidéo attribuent à un colonel, un chantier en construction, précisant que c’est une partie de l’argent des soldes et équipements de guerre détournés par la hiérarchie. S’ils ont le nom d’un colonel qui a détourné, qu’ils le disent, sinon c’est de la pure méchanceté de vouloir denier des colonels ».
Concernant l’affaire de double bulletin de salaire, il a indiqué qu’il il est vrai que des informations faisant état de l’existence de double bulletin de salaire étaient parvenues au MDAC. « Une enquête ad hoc avait été ordonnée pour faire toute la lumière sur cette situation. L’enquête de l’inspection a déposé son rapport là-dessus. Il est quasi impossible de falsifier le bulletin une fois imprimé, en tout cas au niveau des services en charge ; s’il y a un double bulletin, cela est à rechercher ailleurs et non au niveau des services de la structure dédiée aux bulletins de paie ; si tant l’effectivité de double bulletin a été constatée, cela est à rechercher ailleurs et au niveau de tierces personnes exerçant dans le circuit de gestion des soldes ; il faut affirmer la détermination de la hiérarchie de moderniser notre armée pour ainsi la mettre à l’abri de tout comportement de nature à distraire les opérations », a -t-il expliqué.
Selon Diarran Koné, les informations de partage d’armes individuelles entre les personnels sont fausses de nos jours. « C’était en 2000 -2013, quand nous étions à Anéfis. Depuis combien de temps l’armée malienne n’est plus là-bas ? À cette époque-là, oui ! Allez-y savoir donc ce qui se cache derrière », a-t-il dit.